8.500 passionnés de l’espace à la sixième journée portes ouvertes de l’ESTEC

Dès qu’ils ont franchi les portes de l’ESTEC – le centre de test de l’ESA – Ralph et Luit, son fils de 8 ans, savent exactement où ils veulent aller. Sans regarder autour d’eux, le duo se rend en ligne droite vers le centre de test, là où les satellites sont exposés à l’environnement spatial. « Nous connaissons le chemin », dit Ralph en rigolant. « C’est la 5^e fois que nous venons. Nous habitons à Noordwijk et venons chaque année jeter un œil. Le centre de test est à chaque fois l’un des endroits les plus intéressants à visiter ».

Ralph et Luit ne sont que deux exemples parmi les milliers de passionnés de l’espace qui ont profité de la sixième journée portes ouvertes de l’ESTEC, le centre de test technologique de l’Agence spatiale européenne ESA. Un couloir central les a conduits, eux et les 8.500 autres visiteurs, dans les diverses salles de test de l’ESTEC.

“Voici Hertz”, explique un visiteur plutôt bien informé à un membre de sa famille. « On réalise ici des tests à l’aide d’antennes. Les murs sont recouverts d’un matériau qui absorbe autan les ondes radios que les bruits de l’extérieur. Une fois les portes fermées, le silence est tel qu’on entend presque son sang circuler dans son corps ». La chambre à vide Phenix – tout comme la chambre d’essais acoustiques LEAF – a également attiré les curieux.

A l’intérieur du centre de test, une place toute particulière est consacrée à Galileo, et plus particulièrement au rôle que ce système de navigation satellitaires peut jouer lors d’opérations de recherche et de sauvetage. En effet, sans Galileo, la localisation en mer de personnes en détresse est une tâche complexe qui peut prendre plusieurs heures. Grâce à Galileo, ce temps est ramené à seulement dix minutes. Les visiteurs peuvent enfiler des lunettes de réalité virtuelle pour voir apparaître au-dessus d’eux un hélicoptère qui les sort de l’eau grâce à un câble. Pour renforcer le réalisme de l’expérience, les visiteurs sont d’ailleurs physiquement tirés en hauteur par un treuil.

Excursion familiale interactive

Si Ralph et Luit se sont dirigés rapidement vers le centre de test, de nombreux autres visiteurs ont quant à eux directement bifurqué à droite après être entrés sur le site de l’ESTEC, en direction de la salle Escape. Leur but ? Collecter des autographes des huit astronautes présents : les Français Jean-Jacques Favier en Claudie Haigneré, le Britannique Michael Foale, le Belge Dirk Frimout, les Allemands Ulf Merbold en Ernst Messerschmid, le Roumain Dumitru-Dorin Prunariu et le Néerlandais André Kuipers. Tous ces astronautes ont présenté divers exposés tout au long de la journée.

Une visite à la journée portes ouvertes de l’ESTEC est surtout le prétexte idéal pour une sortie en famille. Les parents et les enfants apprennent ensemble tout ce qu’il faut savoir sur différents sujets liés à l’espace, allant du satellite d’observation de la Terre Sentinel-5P au fonctionnement de la luminescence des plantes, en passant par l’enlèvement des débris spatiaux et le fonctionnement des bras robotiques. Les enfants apprennent aussi à construire leur propre robot en Lego, et finissent par lancer une fusée construite à l’aide de simples produits de cuisine ou de jardinage.

Meri, maman de Jules, observe comment sa fille construit elle-même une telle fusée avec une brochette en bois, la tête d’une allumette et une feuille d’aluminium. « Jusqu’à l’année dernière, Jules voulait encore devenir astronaute. Mais désormais, elle dit que quand elle sera grande, elle voudra travailler sur les fusées. Qui sait, pourquoi pas ici ? » 

Pour Jos et son fils Armand, la journée portes ouvertes de l’ESTEC a tout d’une excursion familiale. Alors qu’Armand avait emmené avec lui ses propres jeunes enfants l’année dernière, c’est cette fois son père qu’il guide sur le site de l’ESA. « Je me suis toujours intéressé à l’espace », explique Jos. « Mais Armand a réveillé à nouveau cette passion. Je pense que s’il le pouvait, il n’aimerait rien moins que d’habiter dans l’espace ».

Réel enthousiasme

Les visiteurs dont la curiosité insatiable pour l’espace n’avait toujours pas été satisfaite à l’issue de la journée portes ouvertes de l’ESTEC ont trouvé d’eux-mêmes le chemin du musée Space Expo, où toute une série d’objets ayant effectivement quitté l’atmosphère sont actuellement exposés. Envoyer un objet dans l’espace, c’est d’ailleurs le rêve de Jeije, étudiant à la TU/Delft, qui présente dans la « NL Space-tent » la fusée Stratos III qu’il a développée avec un autre étudiant. Jeije remarque que parmi les visiteurs, nombreux sont ceux à s’intéresser aux projets spatiaux néerlandais exposés dans la « NL Space tent ». Les visiteurs en apprennent notamment davantage sur les capteurs solaires de Lens R&D, la technologie radar qui utilise Metasensing pour cartographier des structures au sol, ainsi que les activités de West End, qui construit des systèmes pouvant être employé pour tester des satellites. Pour Jeije, c’est sûr : « l’espace suscite un réel enthousiasme aux Pays-Bas »