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Frank De Winne et Sarah Baatout du SCK-CEN avec des élèves de l'école internationale de Mol
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Les Belges de l’espace se penchent sur le passé pour mieux aborder l’avenir

09/10/2017 1043 views 5 likes
ESA / Space in Member States / Belgium - Français

Dirk Frimout fut – en 1992 – le premier Belge à se rendre dans l’espace. Frank De Winne marcha dans ses pas lors de deux missions vers l’ISS en 2002 et 2009. Plus de 150 scientifiques, étudiants et professionnels s’étaient donné rendez-vous au Centre d’étude de l’énergie nucléaire SCK-CEN à Mol le vendredi 5 octobre pour fêter ce 25e anniversaire.

S’il s’agissait bien évidemment de célébrer les succès du passé, le programme de cet événement n’en était pas moins résolument tourné vers l’avenir. L’accent de la journée était placé sur la durabilité et la protection du corps humain dans l’espace, un sujet clé pour les missions habitées de longue durée planifiées par l’ESA et ses partenaires internationaux.

Frank De Winne, astronaute belge de l’ESA et actuel directeur du Centre européen des astronautes (EAC) à Cologne a évoqué le programme d’exploration spatiale de l’ESA. Après en avoir énuméré les piliers actuels, il a présenté quelques-uns des ambitieux programmes d’exploration spatiale sur lesquels l’ESA travaille aujourd’hui.

L’un de ceux-ci, la « Deep Space Gateway », sera le premier vaisseau spatial de l’humanité, soit une plateforme habitée dans l’espace lointain depuis laquelle l’exploration humaine du système solaire pourra se concrétiser. La Deep Space Gateway verra le jour dans les années 2020. Elle sera assemblée et opérée à proximité de la Lune par les partenaires de la station spatiale internationale ISS (ESA, NASA, Roscomos, JAXA et CSA).

Survivre dans l’espace

Spirulina, un organisme étudié dans le cadre du programme MELiSSA, vue au microscope
Spirulina, un organisme étudié dans le cadre du programme MELiSSA, vue au microscope

« L’espace lointain est un environnement hostile pour les êtres humains. Y survivre pendant de longues périodes de temps pose des défis à la recherche et aux technologies dans un grand nombre de domaines, comme la protection contre les rayonnements nocifs ou la possibilité de garantir un approvisionnement en nourriture », a notamment relevé Frank De Winne pendant son exposé.

Les scientifiques et ingénieurs du SCK-CEN sont prêts à relever ce défi. Le centre, ainsi que d’autres établissements de recherche, d’universités et d’entreprises belges, joue un rôle déterminant dans la recherche qui contribuera à rendre possibles les rêves d’exploration humaine de l’espace.

Le SCK-CEN contribue à un certain nombre de programmes de recherche dans le domaine de la radiobiologie. Il s’agit de l’étude des effets causés par le rayonnement à haute énergie que l’on rencontre dans l’espace sur les êtres vivants, par exemple sur les astronautes. Il est en effet crucial de disposer de moyens efficaces pour mesurer le rayonnement – et partant, pour en protéger les astronautes – si l’on souhaite réaliser des missions de longue durée dans l’espace, comme celles vers la Lune ou Mars.

Un autre système est indispensable pour de futures missions d’exploration : il s’agit d’un « système fermé de support de vie » (closed –life support), faisant appel à la régénération.  Un tel système doit permettre le recyclage de l’air, de l’eau et des déchets pour produire de l’eau potable et de la nourriture. Le programme MELiSSA, au sein duquel les Belges sont très actifs, vise précisément à atteindre cet objectif.

« Les scientifiques et les astronautes belges jouent un rôle très important dans les activités de recherche et de développement liées à l’espace. Nous devrons continuer à travailler étroitement ensemble dans le cadre de l’exploration spatiale, aujourd’hui et demain. Ce qui a été réalisé au cours des 25 dernières années est vraiment incroyable, mais nous pouvons encore faire tellement plus », confirme Frank De Winne.

Penser aujourd’hui aux astronautes, scientifiques et ingénieurs de demain

Dirk Frimout dans l'espace en 1992
Dirk Frimout dans l'espace en 1992

Les futures missions d’exploration spatiale de demain ne pourront cependant pas voir le jour sans astronautes, scientifiques et ingénieurs. Il faut donc inspirer les enfants dès aujourd’hui. « L’espace suscite l’imagination des enfants et des adolescents et peut les conduire à se tourner vers des études scientifiques », a notamment expliqué Dirk Frimout dans son allocution pendant la conférence.

Cinq enfants des niveaux maternel, primaire et secondaire issus de l’International School de Mol étaient présents à cet événement. Leurs dessins inspirés par l’espace, ainsi que leurs casques, fusées et autres objets en papier mâché ont été exposés sur le site de la conférence. Les meilleurs ont obtenu un prix remis par Frank De Winne.

Les enfants ont également eu la possibilité de poser leurs questions et d’échanger lors d’une session avec Frank De Winne. Ils ne s’en sont d’ailleurs pas privés, et Frank non plus : les sessions ont duré deux fois plus longtemps que prévu. Après une séance de selfies et une autre de signatures sur les dessins, de nombreuses questions ont trouvé une réponse.  La première à avoir été posée était toute simple : « comment devient-on astronaute ? ». L’espace n’a clairement rien perdu de son pouvoir d’inspiration.

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