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Science & Exploration

N° 13–2007: Le site d’atterrissage d’Huygens portera le nom d’Hubert Curien

5 March 2007

Le 14 mars prochain, le nom de l’un des pères fondateurs de l’Europe spatiale et celui d’une véritable épopée seront liés pour l’éternité. En effet, l’Agence spatiale européenne (ESA), le Comité de la recherche spatiale (COSPAR) et la NASA ont décidé de rendre hommage à Hubert Curien en baptisant de son nom le site d’atterrissage d’Huygens sur la plus grande lune de Saturne, Titan.

 

Le site d’atterrissage d’Huygens s’appellera donc désormais le « Mémorial Hubert Curien ». La cérémonie qui marquera l’événement se tiendra au siège de l’ESA, le 14 mars, en présence des délégués au Conseil de l’Agence, de l’épouse du Professeur Curien, Madame Perrine Curien, et de l’un de leurs fils. Les médias qui souhaitent participer à cet événement sont invités à remplir le formulaire de réponse ci-joint.

L’atterrissage d’Huygens sur Titan, en janvier 2005, a constitué l’un des plus grands succès de l’histoire de l’exploration spatiale. La réussite de l’ESA dans cette mission menée en coopération avec la NASA et l’Agence spatiale italienne (ASI) a été rendue possible grâce à l’engagement d’un homme qui, pendant plusieurs décennies, s’est employé à promouvoir et à renforcer le rôle de la recherche scientifique dans son pays d’origine, la France, ainsi qu’en Europe. Parmi ses nombreuses responsabilités, Hubert Curien a été ministre de la Recherche et de l’Espace dans quatre gouvernements différents.

En tant que Président du Conseil de l’ESA de 1981 à 1984, Hubert Curien a joué un rôle déterminant dans la mise en place du précédent programme scientifique à long terme de l’Agence, « Horizon 2000 », dont le projet de mission Huygens faisait partie.

Pour Roger Bonnet, actuel Président du COSPAR et ancien directeur du Programme scientifique de l’ESA (1983-2001), « les qualités diplomatiques d’Hubert Curien ont eu une influence considérable sur la naissance de la science spatiale en Europe. En 1985, son soutien a joué un rôle clé lorsque les ministres européens ont dû se prononcer sur la marche à suivre pour mettre en place un programme de science spatiale s’appuyant sur des bases solides et pour assurer sa pérennité sur le plan financier ».

« Le Programme scientifique actuel de l’ESA « Vision Cosmique » repose sur l’héritage laissé par Hubert Curien », déclare David Southwood, actuel Directeur du Programme scientifique de l’ESA. « Il a encouragé la coopération entre nations, convaincu que la recherche spatiale était l’un des piliers du progrès et du bien-être d’une société basée sur la connaissance comme la nôtre. Il a également soutenu le concept de planification à long terme », poursuit-il. « De nos jours, il semble presque inconcevable de s’engager dans une aventure spatiale quelle qu’elle soit sans garder à l’esprit ces principes fondamentaux.»

« Le rôle joué par Hubert Curien dans la création d’une Europe spatiale, avec ses facettes les plus diverses, a été absolument déterminant », déclare Jean-Jacques Dordain, Directeur général de l’ESA. « Hubert Curien est l’un des pères du programme Ariane, qui a donné à l’Europe un accès indépendant à l’espace, et l’un de ceux qui, à la fin des années 70, a persuadé d’autres pays de rejoindre l’ESA, en établissant le principe du « juste retour » pour les contrats industriels », ajoute-t-il. « Ce visionnaire exceptionnel était apprécié par tous pour ses compétences scientifiques et ses immenses qualités humaines, politiques et diplomatiques. C’est pour nous un véritable honneur que de rendre hommage à sa mémoire en associant pour l’éternité son nom à celui de ce lieu si remarquable situé sur cette étrange terre que nous avons pu atteindre en partie grâce à lui».

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Franco Bonacina

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Fax : +33 (0)1 53 69 76 90

Note aux rédactions

Brève biographie d’Hubert Curien

Hubert Curien est né le 30 octobre 1924 dans les Vosges. Pendant ses études, il entre dans la Résistance où son engagement lui vaudra la médaille militaire. Il est ensuite reçu à l’Ecole Normale Supérieure de Paris et poursuivra une carrière de chercheur en cristallographie ; il entre au Laboratoire de Minéralogie de la Sorbonne où il encouragera en permanence la collaboration entre minéralogistes et physiciens. Il est nommé Chargé de cours à la Faculté des Sciences de Paris en 1949, passe son doctorat en 1951 et devient Professeur d’Université en 1956. A partir de 1968, il continuera d’enseigner à l’Université Pierre et Marie Curie/Paris VI jusqu’en 1994, tout en exerçant ses fonctions politiques.

Outre sa carrière scientifique, Hubert Curien est surtout connu pour ses responsabilités politiques et ses activités de gestion, en France et en Europe, qu’il a assurées en faisant preuve d’engagement, d’efficacité et de perspicacité. Il a laissé son empreinte sur un nombre impressionnant d’institutions scientifiques. De 1966 à 1969, il est Directeur scientifique de la Physique au Centre national de la recherche scientifique (CNRS), dont il devient Directeur général en 1969. En 1973, il est chargé de la réorganisation de la recherche en France. Il préside ensuite le Centre national d’études spatiales (CNES) de 1976 à 1984, avant d’être nommé ministre de la Recherche et de l’Espace en 1984, poste qu’il occupera jusqu’en 1993 dans quatre gouvernements différents.

De 1981 à 1984, il préside le Conseil de l’ESA où il a laissé d’excellents souvenirs, notamment en tant que l’un des pères du programme Ariane et l’un des fondateurs d’une Europe unie par la science. Il est élu à l’Académie des Sciences en 1993 et, de 1994 à 1996, il préside l’Organisation européenne pour la recherche nucléaire (CERN).

Hubert Curien a reçu les plus hautes distinctions et décorations. Il était réputé pour sa grande intelligence, ses compétences politiques et ses capacités de gestionnaire, mais également pour sa simplicité, sa modestie, son sens de l’humour et sa faculté d’écoute. Il nous a quittés le 6 février 2005, laissant derrière lui son épouse, Perrine, et leurs fils, Nicolas, Christophe et Pierre-Louis.

Informations sur la mission Huygens

La sonde européenne Huygens fait partie de la mission Cassini-Huygens à destination de Saturne, menée conjointement par l’ESA, la NASA et l’Agence spatiale italienne (ASI). A l’heure actuelle, il s’agit du projet le plus ambitieux jamais réalisé dans le domaine de l’exploration spatiale planétaire. Lancé le 15 octobre 1997, Cassini – véhicule de haute technologie conçu pour tourner autour de la planète aux anneaux et pour étudier le système saturnien en détail - atteint Saturne le 1er juillet 2004 avec la sonde Huygens à son bord. Cassini largue alors la sonde en direction de Titan, la plus grande lune de Saturne, le 14 janvier 2005. C’est le premier atterrissage sur un corps céleste du Système solaire extérieur, qui nous a transmis les plus spectaculaires images de Titan jamais obtenues.

Au cours des deux heures et demie qu’a duré sa descente vers ce monde étrange, Huygens a réalisé une série de mesures à l’aide de ses six instruments de haute technologie. La sonde a collecté des informations sur l’atmosphère et les vents sur Titan. Lors de son approche de la surface, elle a également pris des photographies remarquables jusqu’au point de contact, dans la « boue » de Titan, où, ce qui est surprenant, elle a poursuivi ses mesures pendant plus de 3 heures.

Désormais, grâce aux données d’Huygens et aux informations globales et complémentaires de Cassini, on sait que les paysages de Titan ressemblent vraiment à ceux de la Terre, avec des montagnes, des lacs, des rivages et des canaux d’écoulement, où le méthane joue un rôle similaire à celui de l’eau sur Terre. C’est la détection d’Argon 40 qui a également permis à Huygens de découvrir que l’intérieur de Titan est encore actif, comme l’a confirmé par la suite Cassini, qui a observé des coulées de « lave » glacée surgissant de cryovolcans.

Jusqu’à présent, les résultats de la mission Cassini-Huygens montrent que Titan, dont on pensait qu’elle ressemblait à la Terre primitive, apparaît en réalité aussi complexe que n’importe quelle autre planète de type terrestre dotée d’une atmosphère. Huygens a dépassé toutes nos attentes et montre que Titan a probablement plus de points communs avec notre planète que Mars ou Venus, ce qui ouvre aux planétologues des perspectives d’exploration fascinantes.

 

Mémorial Hubert Curien

Siège de l’ESA – 8/10 rue Mario Nikis – Paris (France)

Mercredi 14 mars 2007 – 18:00

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