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Science & Exploration

La Mission Odissea

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ESA / Science & Exploration / Human and Robotic Exploration / Odissea Mission - F. De Winne - french

Quelles sont vos tâches à bord du vaisseau Soyouz ? Qu'allez-vous faire à bord de l'international Space Station (ISS) ?
A bord du Soyouz, je suis ingénieur de vol et responsable du contrôle et de la gestion de tous les systèmes. Je dois aussi exécuter les commandes pour ces systèmes. Ma tâche dans l'ISS est tout à fait différente. Là, je dois travailler en étant une "extension" des chercheurs sur la Terre. Dans l'ISS, un programme scientifique m'attend.

Dans quelle langue vous exprimez-vous à bord du Soyouz ?
Le langage pour les opérations avec le Soyouz est le russe. Tous les manuels et toutes les indications sont en russe. J'ai eu toutes mes cours et examens en russe. A bord de l'ISS, on s'exprime tant en russe qu'en anglais. En fait, on utilise un mélange des deux. Quand je parle à mon commandant, par exemple, je le fais souvent en russe et il me répond en anglais. C'est la meilleure façon de se comprendre l'un l'autre.

Pouvez-vous faire un bref descriptif des expériences que vous allez effectuer pendant votre mission ?
Un certain nombre d'expériences concernent les sciences de la vie. Comment un être humain se comporte-t-il dans l'espace, physiologiquement et mentalement ? Comment fonctionne le cerveau ? Des expériences biologiques chercheront à comprendre comme le système osseux fonctionne en microgravité. L'ostéoporose, par exemple, est un problème crucial pour les personnes âgées. Ce mal affecte les astronautes dans l'espace, plus rapidement que sur Terre. Ces expériences s'efforceront de définir quels éléments sont importants, au niveau cellulaire. Ce qui contribuera à la mise au point de nouveaux remèdes. Il y aussi aura des expériences dans le domaine des sciences naturelles, spécialement en cristallographie.

Votre expédition dans l'ISS est-elle une mission belge ?
A mon avis, il faut parler d'un vol international avec un accent belge. Il est international parce que je vais voler à bord d'un Soyouz russe comme ingénieur de vol. C'est aussi une mission internationale parce que nous allons faire des expériences tant dans la partie russe que dans la section américaine de la station spatiale. Non seulement des expérimentateurs belges sont concernés, mais aussi des chercheurs de toute l'Europe et du reste du monde. J'effectuerai des expériences pour des Américains et pour des Russes.

Vous vous êtes familiarisé à la technologie spatiale de la Russie et de l'Ouest. Quelles sont les principales différences ? N'auriez-vous pas préféré voler avec le Space Shuttle américain ?
Non, pas du tout. Ce qui importe le plus pour moi est de pouvoir aller dans l'espace. Je suis très heureux de voler avec les Russes, surtout que j'ai un important rôle comme ingénieur de vol à bord du vaisseau Soyouz. Comme j'ai une formation de pilote d'essais, c'est important pour moi. Je vais voler à bord d'une nouvelle version du vaisseau Soyouz - le Soyouz TMA - et c'est unique. Pour la première fois, un Européen est impliqué dans le vol d'essai d'un nouveau vaisseau spatial. Avec mon savoir-faire de pilote d'essais, je peux remplir des fonctions opérationnelles dans le Soyouz que je n'aurai pas eues dans le Space Shuttle. Dans la navette, ce sont le pilote et le commandant de bord qui effectuent les opérations les plus importantes. Ces tâches ne peuvent pas être conviées à des Européens pour le moment. Pour moi, ce n'est pas une mauvaise affaire de voler avec les Russes. D'ailleurs, chaque technologie a ses avantages et ses inconvénients. Le Space Shuttle est piloté grâce à un grand nombre d'ordinateurs, avec pour conséquence qu'il est très difficile de voir ce que fait chaque ordinateur et comment l'ensemble fonctionne. A bord du Soyouz, je peux m'occuper moi-même des différents systèmes du vaisseau spatial et du fait que je suis ingénieur de vol, une mission avec ce vaisseau présente beaucoup d'intérêt. Dans leur façon de faire, les Russes ont une approche différente de celle des Américains. Les seconds aiment le dernier cri de la technologie. Les premiers préfèrent une démarche plus tactique. Ils font usage de ce qu'ils possèdent déjà, partent d'un concept opérationnel, puis progressivement, pas à pas, ils introduisent des améliorations. Le Soyouz TMA est encore équipé d'un certain nombre d'anciens ordinateurs et il peut toujours être contrôlé de façon manuelle. Une autre illustration de cette approche concerne le module d'habitation de l'International Space Station : c'est en fait un modèle amélioré du corps central de la précédente station russe Mir.

Dans quelle mesure le Soyouz TMA est-il un nouveau vaisseau ?
Les panneaux de contrôle sont nouveaux, comme le sont un certain nombre d'ordinateurs qui ont reçu de nouveaux logiciels. Les procédures ont également été modifiées.