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B-LiFE : un labo mobile qui fait appel à des technologies spatiales pour dépister le COVID-19

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ESA / Space in Member States / Belgium - Français

Un laboratoire mobile nommé B-LiFE capable de dépister le coronavirus au sein des équipes qui sont en première ligne - personnels de santé, volontaires de la protection civile et forces de police – a quitté la Belgique et est en route vers le Piémont, en Italie.

L’Italie a été particulièrement touchée par la pandémie ; en réponse, l’ESA a cherché à déterminer de quelle manière le secteur spatial pouvait aider.

Un laboratoire de diagnostic transportable, développé avec le soutien de l’ESA par l’Université de Louvain en Belgique, est actuellement en cours de déploiement afin de soutenir la lutte contre le coronavirus.

Le laboratoire mobile sera utilisé pour dépister le COVID-19 chez les travailleurs en première ligne
Le laboratoire mobile sera utilisé pour dépister le COVID-19 chez les travailleurs en première ligne

Le laboratoire a déjà fait ses preuves à Nzérékoré, en Guinée, lors de l’épidémie d’Ebola de 2014 à 2015.

Il sera utilisé pour collecter et analyser des échantillons nasopharyngés afin d’identifier les personnes infectées par le coronavirus, ainsi que pour effectuer le test sérologique qui permet de savoir si une personne qui a été infectée a développé une réponse immunitaire au virus.

Faire ces tests permettra aux personnes qui jouent un rôle essentiel dans le contrôle de l’épidémie de poursuivre leur action si le prélèvement est négatif ou si le test aux anticorps est positif.

Jean-Luc Gala, responsable de la plateforme de technologies moléculaires appliquées de l’Université de Louvain (UCLouvain), dirige l’équipe qui supervise le déploiement de B-LiFE et exploitera le laboratoire mobile au Piémont.

« Nous avons développé une stratégie intelligente pour diagnostiquer les patients infectés et identifier ceux qui ont développé une protection contre le virus. Notre deuxième stratégie intelligente consiste à former des personnes à utiliser les équipements de diagnostic et à effectuer les tests. Nous voyons cela comme une opportunité en or de former jusqu’à 20 biologistes locaux, » explique-t-il. Ces biologistes pourront à leur tour former d’autres collègues, élargissant le dépistage.

Le service B-LiFE (acronyme de « Biological Light Fieldable laboratory for Emergencies ») comprend un laboratoire et un poste de commande installés dans des tentes faciles à déployer, des équipements spécialisés pour analyser rapidement les échantillons, un système d’information et de gestion de laboratoire pour collecter en toute sécurité et en temps réel tous les résultats, et des antennes satellites dédiées permettant des communications fiables et sécurisées entre les équipes locales et les centres de soins médicaux à distance.

B-LiFE s’appuie sur plusieurs fonctionnalités spatiales, telles que les communications par satellite, les données issues de l’observation de la Terre et la géolocalisation par satellite.

Celles-ci permettent la transmission en temps réel des résultats des analyses, la communication bidirectionnelle avec des experts distants, des liaisons haut débit permettant le transfert de grandes séries de données via un système autonome de télécommunications, ainsi que la géolocalisation des cas, qui permet de cartographier l’épidémie en temps réel.

« Pendant la crise Ebola, les communications en temps réel se sont avérées cruciales pour fournir les informations qui pouvaient être données par des experts spécialisés. Les communications par satellite sont vitales car les réseaux de télécommunications peuvent rapidement devenir saturés dans ces circonstances et nous avons besoin de notre propre système autonome, » explique Roland Gueubel de UCLouvain.

« B-LiFE a été conçu il y a de nombreuses années en réponse aux épidémies. Je dois féliciter l’ESA pour sa vision et son soutien. »

Arnaud Runge, ingénieur médical et responsable de la mission à l’ESA, déclare : « Ce qui différencie B-LiFE d’autres laboratoires existants, c’est qu’il utilise de nombreuses technologies issues du spatial, ce qui améliore de manière significative le flux de travail et des données ainsi que l’efficacité du laboratoire. L’ESA s’est montrée très active dans la lutte contre le COVID-19, et le déploiement de B-LiFE est l’une des initiatives pertinentes qu’elle a soutenues. »

B-LiFE est certifié par le Mécanisme européen de protection civile, qui vise à permettre aux autorités nationales d’échanger des informations pour identifier les meilleures pratiques, et de travailler avec des effectifs interchangeables quand survient une catastrophe.