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A Sherlock Holmes for Mars
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Une équipe de rêve européenne pour Mars

31/07/2020 165 views 1 likes
ESA / Space in Member States / Belgium - Français

Des scientifiques européens vont aider à sélectionner des roches et du sol de Mars dans le cadre de la recherche de la vie sur notre voisine planétaire.

Cinq chercheurs européens font partie de l’équipe scientifique Mars 2020 de la NASA qui doit sélectionner les échantillons martiens les plus prometteurs en vue de les ramener sur Terre.

La mission à destination de Mars a décollé ce 30 juillet 2020 pour un voyage de sept mois. Une fois qu’il sera arrivé à destination, l’équipe guidera le rover Perseverance dans sa quête pour la preuve d’une vie microbienne passée.

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Survol du site d’atterrissage du rover Perseverance de la mission Mars 2020
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Le groupe est composé de chercheurs issus de Belgique, de France, de Suède et du Royaume-Uni. « Ces scientifiques de haut-niveau de toute l’Europe sont des experts en la manière de récolter, d’analyser et de lire l’histoire des roches qui se trouvent sous nos pieds. Ils auront également maintenant à anticiper les besoins et les défis inhérents au fait de travailler avec des échantillons martiens confiés à des laboratoires sur Terre, » explique Gerhard Kminek, scientifique par intérim du programme Mars Sample Return pour l’ESA.

Un Sherlock Holmes pour Mars
Un Sherlock Holmes pour Mars

Pour les trois années à venir, le groupe sera au cœur d’une vaste équipe de la NASA.

Mark Sephton, professeur de géochimie organique à l’Imperial College de Londres, au Royaume-Uni, voit cela « comme une fantastique opportunité d’avoir certains des meilleurs esprits au monde réunis afin de trouver la solution à l’une des plus grandes questions au sujet de notre Système solaire : Y avait-il de la vie sur Mars ? »

Ramenez-le

Sandra Siljeström, le lien martien
Sandra Siljeström, le lien martien

Sandra Siljeström, de l’Institut de recherche suédois RISE, rêve de se dire « Ramenez-le moi ! » en analysant à distance un rocher repéré dans le cratère Jezero, le site d’atterrissage du rover sur Mars.

La zone renferme des sédiments d’un ancien delta de rivière, où les preuves d’une vie passée pourraient avoir été préservées si la vie a un jour existé sur la planète.

Une fois que le rover Perseverance aura récolté des échantillons de roche et de sol de Mars, il les scellera dans des tubes et les déposera à la surface afin qu’ils soient collectés par une mission future.

« La mission Mars 2020 est la première étape du défi martien ultime, la campagne de retour d’échantillons de Mars : Mars Sample Return. La NASA et l’ESA visent à livrer sur Terre des matériaux collectés à la surface de Mars d’ici 2031, » ajoute Gerhard Kminek.

Trois missions soigneusement programmées seront nécessaires afin de ramener des échantillons martiens sur Terre.

La NASA déposera le rover de récupération d’échantillons de l’ESA (ESA Sample Fetch Rover) aux environs du site d’atterrissage de Mars 2020. Ce rover européen partira de manière autonome à la recherche des 36 tubes d’échantillons déposés par Perseverance, les ramassera et les amènera au véhicule de mise en orbite de la NASA, le Mars Ascent Vehicle.

Infographie de la mission Mars Sample Return
Infographie de la mission Mars Sample Return

Plus efficaces ensemble

Un paléontologue pour Mars
Un paléontologue pour Mars

L’équipe de scientifiques européens estime que le trajet aller-retour vers Mars est une course longue distance qu’il vaut mieux entreprendre à plusieurs.

« J’espère qu’en tant que groupe réunissant différentes expertises nous aideront à maximiser la qualité, la portée et l’étendue de la recherche rendue possible par le retour des échantillons, » déclare le paléontologue Keyron Hickman-Lewis, qui a travaillé en étroite collaboration avec l’équipe du rover ExoMars de l’ESA.

L’endroit rêvé

Frédéric Moynier
Frédéric Moynier

Mars est actuellement le seul corps planétaire accessible à l’humanité et sur lequel les scientifiques s’attendent à trouver des archives géologiques relativement préservées des débuts de l’histoire du Système solaire.

« Trouver des traces de vie serait une incroyable découverte, cela changerait la donne sur notre opinion concernant l’émergence des organismes, » explique le cosmochimiste Frédéric Moynier.

Mars est l’endroit rêvé pour découvrir si les conditions nécessaires à la vie ont un jour existé ailleurs que sur Terre.

Vinciane Debaille dans son habitat naturel - entourée de rochers.
Vinciane Debaille dans son habitat naturel - entourée de rochers.

« La planète rouge est le laboratoire idéal pour le vérifier puisque l’environnement a changé de manière drastique au fil du temps, » explique Vinciane Debaille, géochimiste à Université Libre de Bruxelles, en Belgique.

Sandra Siljeström en est persuadée, « Nous aurons des surprises quand nous atterrirons sur Mars. » Son équipe et elle-même ont hâte de recevoir les premières données.

L’équipe

Apprenez-en plus sur l’équipe d’experts européens qui fait partie de l’équipe scientifique Mars 2020 de la NASA sur le blog ESA Exploration (articles en anglais).

-       Mark Sephton: un Sherlock Holmes pour Mars.

-       Sandra Siljeström: le lien martien.

-       Keyron Hickman-Lewis: Mars revisité.

-       Vinciane Debaille: de l’Antarctique à Mars.

-       Frédéric Moynier: une nouvelle donne pour le Système solaire.

L’humanité a marché sur la Lune pour la première fois il y a un demi-siècle, et les roches lunaires que les astronautes ont ramené sur Terre sont toujours en cours d’étude et d’analyse par des chercheurs du monde entier. Alors que les techniques de laboratoire s’améliorent, de nouvelles révélations nous aident à mieux comprendre notre satellite naturel.

Frédéric Moynier sait ce que cela fait de travailler avec des échantillons de roche rapportés par les missions Apollo : « C’est incroyable de réaliser qu’après cinq décennies nous continuons de faire des découvertes à propos de notre satellite naturel grâce à de nouvelles technologies. »

Ce cosmochimiste qui scrute à la fois des échantillons terrestres et extraterrestres, dont des météorites martiennes, développe des mesures de haute précision pour en savoir plus sur l’origine et l’évolution des planètes.

Calibration d’une caméra à destination de Mars au moyen d’une météorite martienne.
Calibration d’une caméra à destination de Mars au moyen d’une météorite martienne.

« Nous avons la chance d’avoir ici sur Terre des météorites martiennes qui nous fournissent des informations importantes, mais elles sont pour la majorité très récentes et ne représentent qu’une fraction de la croûte de la planète rouge. »

Afin de répondre aux grandes questions scientifiques à propos de Mars, Frédéric Moynier souhaite que le rover Perseverance récolte une grande variété d’échantillons qui pourraient livrer des informations sur une vie passée et sur la formation de la planète. Le contexte et la variété sont des éléments clés.

« Nous aimerions voir à la fois des sédiments fins et des roches ignées provenant du manteau — le sol sous la croûte de la planète, » explique-t-il. Ces types d’échantillons ne se trouvent habituellement pas à proximité les uns des autres, mais pour Frédéric Moynier, le défi en vaut la peine. « Cela permettra des découvertes scientifiques de nombreuses années après la mission de retour d’échantillons. »

Un rêve martien ? Il ne demande pas grand-chose — un petit échantillon du manteau martien ou même seulement quelques minéraux du manteau l’aideraient grandement à estimer la composition de la planète rouge, la provenance des matériaux qui ont formé la planète, ainsi que la manière dont Mars s’est formée et a évolué jusqu’à son état actuel.