Des signes positifs pour l’Europe alors que l’ESA prend le chemin de la Lune

Par le biais de cet accord historique, les États membres de l’ESA vont contribuer à la fourniture d’un certain nombre d’éléments essentiels du premier avant-poste de l’humanité en orbite lunaire, connu sous le nom de Gateway. 

Ce protocole confirme l’engagement de l’ESA à fournir au moins deux modules de services européens — qui fournissent l’électricité, l’eau, l’oxygène et le nitrogène — pour le véhicule spatial Orion de la NASA, et d’autres suivront. L’ESA profitera de trois opportunités de vol pour des astronautes européens qui pourront ainsi effectuer une mission à bord du Gateway.

Le Gateway permettra d’explorer de manière durable les environs de la Lune et sa surface, tout en permettant la recherche scientifique et en démontrant les technologies et les processus qui seront nécessaires à une mission future vers Mars. Dans le cadre de ce protocole d’entente, la contribution de l’ESA à cette initiative internationale comprend le principal module habitable pour les astronautes en mission à bord du Gateway, le I-HAB. 

Une seconde contribution, nommée ESPRIT, est à la fois un module de communications et de ravitaillement et une fenêtre similaire à l’observatoire Cupola construit en Europe et actuellement en service à bord de la Station spatiale internationale. Ce protocole est conforme à ce qu’avaient approuvé les États membres lors du Conseil de l’ESA au niveau ministériel Space19+ qui s’est tenu fin 2019 à Séville (Espagne).

Même si le protocole d’entente a été signé à distance en raison des restrictions liées à la COVID-19, le Directeur général Jan Wörner rappelle que la participation de l’ESA au programme Artemis de la NASA est le résultat de nombreuses années de travail. 

« Nous avons vu un niveau de coopération sans précédent entre des nations pendant ces vingt ans de présence humaine continue à bord de la Station spatiale internationale. L’exploration spatiale durable requiert des efforts coordonnés, internationaux, et l’Europe a prouvé qu’elle était un partenaire solide et fiable, » explique-t-il. 

« Ce protocole d’entente marque un point critique dans la trajectoire de l’Europe : il confirme que nous prenons le chemin de la Lune, pas seulement par le biais d’équipements et de technologies, mais bien de personnes. L’Europe jouera un rôle central dans cette nouvelle ère mondiale d’exploration spatiale aux côtés de la NASA et de nos partenaires ; elle fournira des architectures exemplaires — révolutionnaires — pour l’exploration de la Lune et de Mars, et inspirera les générations futures. »

Ce sentiment est repris par David Parker, Directeur de l’exploration humaine et robotique à l’ESA. « L’ESA est honorée d’être un partenaire majeur de la NASA pour Artemis et d’étendre à la Lune le partenariat de la Station spatiale internationale, » déclare-t-il.

« Chaque lancement d’astronautes vers la Lune à bord du nouveau véhicule spatial Orion reposera sur un module de service européen pour l’alimentation électrique, la propulsion, l’oxygène et l’eau. Grâce aux contributions de l’ESA, l’Europe fournira au Gateway les quartiers de l’équipage, le module de télécommunications et de ravitaillement ainsi qu’une vue exceptionnelle sur la Lune. En plus de cela, des astronautes européens s’envoleront vers le Gateway afin de vivre et travailler pour la première fois dans l’espace profond. » 

Cette signature historique a été soulignée par Marco Ferrazzani, chef du service juridique de l’ESA et principal négociateur de l’Agence pour ce protocole d’entente.

« Cette signature établit entre la NASA et l’ESA un véritable accord de partenariat pour la coopération au sein d’un avant-poste civil dans le voisinage lunaire, un accord construit sur une riche expérience issue d’une longue coopération mutuelle. Ce protocole d’accord aura pour notre futur rôle dans l’exploration la même ampleur que celui signé pour la Station spatiale internationale. »

« Les États membres de l’ESA ont inlassablement soutenu cette négociation ; comme ils l’avaient fait pour la Station, ils ont décidé collectivement de former un partenaire européen unique et ainsi permis le lancement de cette initiative européenne d’exploration lunaire. »

Suivez ce lien pour en apprendre plus sur la Vision européenne de l’exploration de l’ESA pour les dix années à venir.