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Les acteurs clefs de la délégation belge au Conseil ESA de La Haye
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Belgique, « le plus petit des grands, le plus grand des petits »

08/12/2008 562 views 0 likes
ESA / Space in Member States / Belgium - Français

La Ministre belge en charge de la politique scientifique fédérale, Sabine Laruelle, qui participait à son premier Conseil ministériel de l’ESA les 25 et 26 novembre, était fière du bon résultat de la Belgique à l’issue de ce Conseil de La Haye. Elle pouvait annoncer que son pays avait retrouvé sa place de n°5 dans le peloton de l’ESA pour la participation aux programmes optionnels. Et c’est le 2ème Etat membre, après le Luxembourg, pour l’effort spatial par habitant.

Belgique Conseil ESA La Haye

A La Haye, la Belgique est redevenue « le plus petit des grands, le plus grand des petits » (*) Etats membres de l’Agence spatiale européenne. Elle était venue au Conseil en ayant apuré, le 12 novembre, la note de crédit de 103 millions € qu’elle avait contractée à l’ESA. Avec les engagements pris lors de la Ministérielle, elle a décidé d’investir 929 millions € dans le fonctionnement et les programmes de l’ESA durant les cinq prochaines années : 471 millions € pour les engagements antérieurs et 458 millions € pour les nouvelles souscriptions. Cette enveloppe financière 2009-2013, à laquelle il faut ajouter 67,7 millions € pour couvrir des activités hors ESA (programme Végétation, participation à l’initiative internationale MUSIS/Multinational Space-based Imaging System à caractère militaire, expériences pour le vol longue durée de Frank De Winne…), représente une hausse de 20 % dans le financement du programme spatial belge.

La Belgique a accès aux images Hélios II grâce à cette installation à Evere.
La Belgique a accès aux images Hélios II grâce à cette installation à Evere.

Le budget de la Belgique pour l’espace – près d’1 milliard € pour les cinq prochaines années – va, chaque année, croître progressivement de 173 millions € en 2009 à 218 millions € en 2013. A peine 7 % sont consacrés aux initiatives spécifiquement belges, comme le programme STEREO de mise en œuvre des observations par satellite, la contribution à l’organisation Eumetsat, l’engagement de la Belgique (aux côtés de la France, l’Allemagne, l’Italie, l’Espagne et la Grèce) dans le programme MUSIS de satellites militaires d’observation à très haute résolution qui seront lancés à partir de 2015. Le Ministère belge de la Défense, qui utilise le satellite-espion Hélios-IIA, veut avoir droit à une cinquantaine d’images quotidiennes. Il devrait collaborer à MUSIS pour quelque 90 millions € auxquels il est prévu d’ajouter 50 millions € de la Politique scientifique fédérale.

L’industrie belge a des compétences à valoriser avec le vaisseau récupérable ARV.
L’industrie belge a des compétences à valoriser avec le vaisseau récupérable ARV.

En se référant aux avis donnés par les chercheurs et industriels dans les trois Régions (Flandre, Wallonie, Bruxelles) du pays, la délégation belge au Conseil de La Haye veut faire porter ses efforts à l’ESA sur les priorités suivantes :

- le programme GSTP (General Support Technology Programme) avec 115 millions € pour le développement de nouvelles technologies qui sont à tester au moyen des petits satellites PROBA ; il s’agit de démonstrations en orbite, comme le vol en formation, ainsi que des missions Végétation (imagerie globale des ressources végétales) et ALTIUS (analyse chimique des composants de l’atmosphère) qui sont au service du programme GMES;

Améliorations et nouvelles missions d’Ariane 5

- les vols habités et l’ISS (International Space Station, où l’astronaute Frank De Winne va effectuer un vol de longue durée, de mai à novembre 2009) avec 89,9 millions €, dont près de 50 pour l’exploitation de la station au moyen des vaisseaux-ravitailleurs ATV; 2 millions €, soit 10 % du montant approuvé à La Haye, sont alloués aux études du véhicule de rentrée ARV (Automated Re-entry Vehicle) dont le développement reste à décider en 2011 lors du prochain Conseil ministériel ESA en Italie;

- l’accès à l’espace avec 72,7 millions €, montant qui comprend 20,4 pour Ariane 5 Post-ECA, ce qui représente 6 % de financement belge pour la poursuite des travaux sur le propulseur cryotechnique Vinci, dans l’espoir que cet effort débouche sur un programme d’Ariane 5 améliorée à entreprendre dès 2011 avec un budget de 1,5 milliard €; - les télécommunications avec 52 millions € pour les activités ARTES, surtout celles qui concernent les terminaux au sol et les applications intégrées, avec leurs produits et services à haute valeur ajoutée.

Les coups de cœur de la Ministre

La station ESA de Redu va s’agrandir pour avoir un rôle clef pour le système Galileo.
La station ESA de Redu va s’agrandir pour avoir un rôle clef pour le système Galileo.

La Ministre Sabine Laruelle a notamment fait entendre sa voix pour la place belge dans deux nouveaux programmes de l’ESA. Dans le volet « space weather » (météo de l’espace) de l’initiative SSA (Space Surveillance Awareness), la Belgique va investir 4,5 millions € sur les 11 millions prévus : « Nous avons demandé d’être leader grâce aux compétences, reconnues sur le plan international, des Instituts scientifiques du Plateau d’Uccle et du Centre de Physique du Globe à Dourbes ». Pour la participation belge à la mission Enhanced ExoMars, qu’il fallait soutenir avec un budget approprié, la Ministre a pris l’initiative d’ajouter 9,21 millions € aux 26 millions € déjà engagés au précédent Conseil à Berlin.

La Belgique est attentive à l’évolution de l’ESA. Sa délégation a demandé que soit assuré l’avenir de la station de Redu (province de Luxembourg) avec de nouveaux investissements qui renforcent le rôle de cette infrastructure unique en Belgique. La Ministre s’est montré favorable à l’ouverture de l’ESA à d’autres pays européens, lesquels assistaient comme observateurs à la Ministérielle, mais « à condition que soit préservé le principe d’un juste retour ».

(*) On doit cette expression à Jean-Marie Luton qui dirigea l’ESA de 1990 à 1997.

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