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Les Jeunes sont fascinés par l’espace
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Devenir scientifique, ce doit être cool

28/09/2006 375 views 0 likes
ESA / Space in Member States / Belgium - Français

Choisir des études dans les sciences et la technologie est une question cruciale. Tel est le message qu’un symposium, organisé par Foncs Prince Philippe à Technolopolis (Malines) a voulu faire passer. L'astronautique apparaît comme un thème de prédilection pour encourager les jeunes à s’intéresser à des carrières scientifiques et technologiques.

Le symposium s’est tenu le 21 septembre sur le site éducatif du Technopolis à Malines. Quelque deux cents représentants d’entreprises et de l’enseignement y ont participé. Cet événement était rehaussé par la présence, entre autres, du Prince Philippe, du Ministre-président du Gouvernement flamand Yves Leterme, du maire de Malines Bart Somers et des deux premiers astronautes belges, les Vicomtes Dirk Frimout et Frank De Winne.

Sujet dynamique et fascinant

Frank De Winne: trop peu de jeunes choisissent une carrière scientifique
Frank De Winne: trop peu de jeunes choisissent une carrière scientifique

Le récent départ, à bord du Soyouz TMA-9, de la première « touriste » de l’espace, depuis le cosmodrome de Baikonour au Kazakhstan, a suscité un réel intérêt. « L'astronautique est et continue un thème intéressant pour faire en sorte que les jeunes soient ouverts à la science et à la technique », note l’astronaute de l’ESA, Frank De Winne.

« C’est un sujet dynamique et fascinant qui s'adresse à beaucoup dès leur jeune âge ». De Winne préside le Forum Espace & Enseignement du Fonds Prince Philippe. L’objectif de ce Forum est de mettre des outils à vocation pédagogique à la disposition des enseignants qui veulent traiter dans leurs leçons des aspects de recherche et technologie spatiales.

« Il y a trop peu de jeunes qui choisissent une carrière technique ou scientifique », constate l’astronaute belge. « Et cela a un impact négatif sur notre développement et le bien-être.»

Les dinosaures et l'astronautique

Erik Jacquemyn: l’espace a quelque chose à voir avec les dinosaures
Erik Jacquemyn: l’espace a quelque chose à voir avec les dinosaures

Pour sa part, l'administrateur-délégué de Technopolis Erik Jacquemyn a comparé l'astronautique avec les dinosaures. Qu’ont-ils à voir ensemble ? « Il s’agit de thèmes populaires. Ils fascinent et font s’exprimer l’imaginaire. Mais, à la différence des dinosaures, l'astronautique vit et est, pour cette raison, un sujet coupé des jeunes. »

Frank Preud'homme: il est urgent de convaincre les jeunes
Frank Preud'homme: il est urgent de convaincre les jeunes

Frank Preud'homme, le directeur de la Business Unit des instruments spatiaux chez Verhaert Space - à son actif la réalisation de PROBA-1, le premier satellite « made in Belgium » - a fait état du vieillissement des chercheurs et des ingénieurs. « Dans le secteur spatial, on a besoin de toute urgence des jeunes pour faire de la recherche et du développement. » C’est du reste le constat que fait le Livre Blanc de l'Union européenne sur la stratégie dans l’espace.

Point de repère

Martin Barstow: l’enseignement à l’espace est essentiel
Martin Barstow: l’enseignement à l’espace est essentiel

Martin Barstow est professeur à la faculté d’Astrophysique et des Sciences de l’espace à l'Université de Leicester et l'auteur du rapport « Bringing Space into School Science » (Mettre l’espace à portée de la science à l’école). Il a raconté des expériences au Royaume-Uni qui, sans aucun doute, peuvent s’appliquer en grande partie en Europe. Selon lui, il y a encore un besoin inassouvi de « culture scientifique ».

« On a des professeurs de sciences moins nombreux et par conséquent moins bons, si bien que les étudiants décrochent rapidement. Ces dernières années, cette situation est restée à peu près inchangée », dit-il. Ainsi la moyenne d’âge des employés à la NASA (National Aeronautics & Space Administration) est au mieux de 48 ans. Dans les cinq prochaines années, 32 % vont partir à la retraite. L'industrie spatiale américaine a besoin chaque année de 70.000 ingénieurs et chercheurs, d’après l'estimation la plus optimiste. Pour l'Europe, on ne dispose d’aucun chiffre précis, mais on peut, sans hésiter, affirmer que les problèmes sont similaires. « L’enseignement de l’espace peut probablement contribuer à ce que les jeunes soient attirés par les sciences », affirme Barstow. De la recherche, il ressort que des sciences comme l’astronomie et l'astronautique constituent des sujets qui suscitent l'intérêt général.

Selon Barstow, il est donc important de coordonner les différentes activités différentes relatives à l’enseignement de l’espace, de faire en sorte que les enseignants soient tenus au courant et aient accès au matériel pédagogique. « L'espace doit être un point de repère national ». Et de citer de bons exemples. Comme en Ecosse où des initiatives significatives ont été prises avec succès. « Il n’y a aucune raison à rester à attendre. Les responsables politiques doivent accepter ces idées et prendre en mains le changement.»

Proposition

Yves Leterme: notre société implore pour qu’il y ait des talents
Yves Leterme: notre société implore pour qu’il y ait des talents

Pour le Ministre-président du Gouvernement flamand Yves Leterme, l'analyse de Barstow est juste. « Nous devons susciter dès le très jeune âge de l’intérêt pour les sciences, notamment chez les filles. Notre société de l’an 2006 implore pour qu’il y ait des talents, mais les talents en technologie et dans les sciences recueillent trop peu d'attention et n’ont pas assez de chances. »

Selon Y. Leterme, il faut sortir la technique et la science de l'ombre, et cela pas seulement par le biais de l'enseignement. «Nous devons montrer qu’il y a des thèmes amusants. Devenir scientifique, ce doit être cool. Tel est le message que nous devons donner aux jeunes. »

Le Ministre-président a pris une initiative concrète en proposant d’utiliser, par exemple, 2% du budget fédéral de la recherche et les applications spatiales afin de mettre en place des projets à la portée des écoles. Il s'agirait d'un montant d'environ 3 millions d'euros et, avec une telle somme, beaucoup peut déjà être fait.

L’ESA prend également des initiatives dans le domaine de l’enseignement à l’espace, avec son projet d’European Space Education Resource Office, en abrégé ESERO. Il s’agit d’un point de contact national pour des millions d'étudiants, de professeurs d’enseignants, pour tout qui a besoin d’un soutien éducatif pour des activités spatiales en classe. Si les premiers projets pilotes ont déjà démarré en Espagne et aux Pays-Bas, notre pays est aussi de la partie avec le Planétarium. A la fin de 2007, ces projets vont être évalués. Peut-être que d’ici 2010, chaque Etat membre de l’ESA disposera de son point de contact.

Il est un signe que ces initiatives portent leurs fruits. Depuis cette année, le nombre d'étudiants inscrits en sciences dans notre pays augmente d'environ 20% et, dans certaines orientations, on peut même déterminer que le nombre est en train de doubler. «L'astronautique a donc un bel avenir », se réjouit Frank De Winne. « Et dans des secteurs très nouveaux, comme celui du tourisme spatial, beaucoup de gens pourront sans aucun doute exprimer leurs compétences. »

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