Alcatel ETCA & RASCOM, face au "chaînon manquant" entre les Africains
Depuis quatre décennies, le spatial belge a élu domicile dans la banlieue de Charleroi (Wallonie). Ce sont les Acec (Ateliers de Constructions Electriques de Charleroi) qui ont décidé en 1963 de créer ETCA (Etudes Techniques et Constructions Aérospatiales) comme filiale spécialisée dans le développement de systèmes européens pour l'espace.
Grâce aux programmes de l'ESA, elle a développé un savoir-faire unique en Europe pour l'alimentation électrique à bord des engins spatiaux. Incorporée dans le groupe Alcatel, l'entreprise belge de haute technologie a mis son expertise des équipements embarqués et du contrôle au sol, avec la maîtrise des exigences de qualité et de fiabilité, au service des télécommunications. "Grâce à un personnel hautement qualifié et à des activités technologiques intégrées sur un site unique, depuis la recherche et développement jusqu'à la commercialisation de produits et services, nous faisons preuve de flexibilité et de réactivité vis-à-vis de besoins immédiats des clients. En plus de nos spécificités, c'est notre agilité qui fait notre force dans un groupe d'envergure internationale", fait remarquer Pierre Rousseau, responsable des relations extérieures.
En 2002, Alcatel ETCA a fait 65% de son chiffre d'affaires - 66 millions d'euros - dans le spatial: systèmes embarqués du conditionnement d'énergie, centrales d'ordres, électronique de commande de propulseurs électriques, bancs de contrôle au sol, expériences scientifiques à bord de satellites et sondes, . Sa part sur le marché des télécommunications doit se renforcer en 2004: mobilophonie, cryptage, gestion de réseaux, composants et micro-circuits, modems à haut débit. L'entreprise élargit ses compétences dans des projets avancés, comme la gestion du trafic routier, la signalisation ferroviaire, les communications sécurisées, les équipements aéronautiques...
En misant sur le mot ordre "notre métier: construire les réseaux de demain", Alcatel ETCA veut mobiliser les filiales belges d'Alcatel pour réaliser le segment terrestre du système RASCOM (Regional African Satellite Communication) adapté aux besoins des pays d'Afrique. La société mauritienne
Marc Durvaux, Directeur Télécommunications & Micro-électronique chez Alcatel ETCA, évoque la pertinence et la synergie de solutions belges pour mettre le système RASCOM à la portée des populations: "Sur ce marché qui doit servir de référence pour d'autres régions du globe, nous voulons être partie prenante au-delà de notre savoir-faire spatial. Nous allons intégrer les compétences belges d'Alcatel de manière à fournir un ensemble complet de solutions innovantes qui soient adaptées aux besoins des Africains pour communiquer jusque dans leurs 300 000 villages."
La mission de RascomStar-QAF est de rendre accessibles à des coûts compétitifs et sur toute l'Afrique les trois services suivants
- la communication grâce à des terminaux bon marché qui intègrent la téléphonie, le fax et l'accès Internet
- l'interconnexion à débit moyen entre les stations qui sont implantées dans les différents pays
- la location de bande passante à la demande pour la diffusion de programmes TV et radio, la création de réseaux d'entreprises, la transmission de données à grande vitesse...
Alcatel ETCA, en s'appuyant sur l'expertise belge dans les télécommunications, est chargée de développer des terminaux 'low cost' d'une maintenance facile. Son objectif, grâce au satellite RascomStar QAF 1, est d'implanter sur le continent africain des réseaux intelligents avec cartes pré-payées sur le modèle des systèmes dont elle maîtrise la technologie en Europe. L'expérience acquise via sa participation aux activités technologiques de l'ESA lui permet de relever le défi des besoins de l'Afrique en matière de communications.