Après les premières planètes extra-solaires, voici les premières "lunes" extra-solaires !
ESA est en train de planifier une mission qui pourra détecter des lunes autour de planètes en dehors de notre système solaire, en d'autres termes, des planètes qui évoluent autour d'autres étoiles.
Tout le monde connaît notre Lune. Les amoureux la fixent des yeux, tandis qu'elle fait hurler les loups. L'ESA vient de lancer SMART-1 pour poursuivre son étude avec de nouveaus instruments. Mais il y a une centaine d'autres 'lunes' dans notre système solaire et chacune d'elles est un monde en soi.
Une 'lune' est un corps naturel qui tourne autour d'une planète. Il s'agit d'un sous-produit de la formation des planètes et leurs dimensions varient du simple astéroïde de quelques kilomètres de diamètre jusqu'à un astre de plusieurs kilomètres. Certains sont même plus grands que les planètes Mercure et Pluton.
Atterrir sur une autre 'lune'
L'une des ces grandes 'lunes' - fort énigmatique - est Titan autour de Saturne. C'est l'objectif - avec la mission Cassini de la NASA - de la sonde Huygens de l'ESA : en 2005, elle deviendra le premier engin spatial à se poser sur la "lune" d'une autre planète. Titan est plus gros que la planète Mercure, mais on l'appelle "lune " parce qu'elle est en orbite autour d'une planète, plutôt qu'autour du Soleil.
On a découvert quatre autres grandes "lunes" autour d'une autre consoeur autour du Soleil, Jupiter. Ce sont Io, Europa, Ganymède et Callisto. Europa suscite l'intérêt parce que, sous sa surface faite de glaces, les chercheurs pensent qu'un océan recouvre l'entièreté de cette lune. Quelques-un ont même émis l'hypothèse qu'une vie microscopique pourrait exister dans cet océan sous la glace.
Des 'lunes' habitables?
En 2008, l'ESA prévoit de lancer Eddington à la découverte de 'planètes rocheuses' dans d'autres systèmes stellaires. En détectant la baisse d'intensité lumineuse d'une étoile, une fois qu'un corps passe devant elle, Eddington sera capable de découvrir des planètes de la taille de Jupiter, voire des corps aussi volumineux que Mars.
Ce qui signifie que, si notre système solaire a sa réplique ailleurs, on pourra aussi détecter des 'lunes' qui sont semblables à Titan autour de Saturne et aux quatre plus gros compagnons de Jupiter. Ce serait surtout passionnant si on pouvait mettre en évidence des associations de planètes et de 'lunes' qui évoluent autour d'étoiles à des distances assez proches de celle séparant la Terre et le Soleil.
Transe ou danse sur orbite?
Et quoi au sujet de 'lunes' identiques à la nôtre? Un corps identique à notre Lune serait trop petit pour être détecté directement par Eddington. Mais un tel corps aurait une influence sur le comportement de sa planète. Eddington devrait être en mesure de déceler des déviations d'orbite.
La Terre et la Lune tournent autour du Soleil comme les danseurs d'une salle de bal qui progressent tout autour, en tournoyant l'un par rapport à l'autre. Il faut savoir que la Terre ne suit pas une trajectoire strictement circulaire dans l'espace. Par moments, elle se rapproche de la Lune et à d'autres moments, elle s'en écarte. Ce qui provoque des variations qui peuvent durer jusqu'à cinq minutes par rapport au trajet que suivrait la Terre si elle n'avait pas sa Lune. En mesurant avec précision le temps des passages d'une planète rocheuse devant une étoile, Eddington sera à même de montrer que la présence d'une 'lune' perturbe sa trajectoire strictement circulaire autour de l'étoile.
Ainsi, on peut s'interroger sur le nombre de 'lunes' que l'observatoire Eddington pourra découvrir autour de planètes en orbite autour d'étoiles. Si nous nous référons à ce qui existe dans le système solaire, on estime que plusieurs milliers pourront être détectées. Toutefois, c'est loin d'être une certitude. Mais c'est cet inconnu qui rend la recherche si palpitante!