Columbus et les Belges
Le jour de la Saint-Nicolas qui est une fête bien belge pour les enfants, l'Europe s’offre un titre de co-propriété dans l'International Space Station (ISS). Ce 6 décembre, le laboratoire Columbus de 12,8 tonnes doit s’envoler du Cape Canaveral dans la soute de la navette Atlantis.
Quatre jours plus tard, sa fixation sur le module Harmony de la station spatiale internationale doit être définitive, scellant le rôle de l’ESA comme partenaire à part entière. Le programme Columbus fut décidé il y a vingt ans par le Conseil ministériel de l'ESA à La Haye (novembre 1987) dans le Plan spatial européen à long terme. L'industrie belge a participé à la réalisation du laboratoire orbital européen pour son instrumentation à bord, ses structures, une expérience sur une plate-forme extérieure.
Columbus, qui offre un volume habitable de 75 m³, constituera sur l'ISS l’appartement de l'ESA où seront menés à bien des expériences en microgravité, des observations du Soleil et de l’atmosphère, des essais de technologies avancées (comme une horloge atomique de nouvelle génération). Tant du côté flamand avec des membres du VRI (Vlaamse Ruimtevaartindustrie) que dans la partie francophone avec des affiliés du Cluster Wallonie Espace, des industriels belges ont été impliqués dans le développement et la mise en oeuvre de Columbus.
Verhaert Space (Kruibeke, près d’Anvers) a contribué à trois ensembles, dits « racks », d’équipements de recherche : FSL (Fluid Science Laboratory) pour l’étude de fluides en impesanteur, Biolab pour des tests sur des échantillons biologiques, EDR (European Drawer Rack) équipé du PCDF (Protein Crystallisation Diagnostics Facility). Plus spécifiquement, l’entreprise anversoise a fourni des compartiments d’expériences avec leurs systèmes d’analyse optique, ainsi que l’EPU (Experiment Preparation Unit) du Biolab.
Thales Alenia Space Antwerpen a été largement impliqué dans la conception et la réalisation de l’EGSE (Electrical Ground Support Equipment), comme c’était le cas dans le programme Spacelab. Il a développé l’ensemble des logiciels pour le contrôle des tests et il a fourni les interfaces de communications pour les activités d’intégration à Houston et à Moscou, notamment le High Rate Multiplexer.
Space Applications Services (Zaventem) fut chargé des études pour la gestion des charges utiles, la définition de l’infrastructure au sol et l’entraînement des astronautes. Il joue un rôle essentiel dans les systèmes qui servent d’interface au Columbus Control Centre entre les chercheurs et l’ISS, qui concernent la formation des équipages internationaux et l’exécution des expériences à bord du laboratoire européen. Il est responsable de la réalisation et de la mise en œuvre du concept USOC (User Support & Operation Center) qui est un élément clef pour la décentralisation des opérations Columbus en Europe. Il y a 9 centres de ce type, dont le B.USOC à l’Institut d’Aéronomie Spatiale de Belgique qui fait appel aux compétences de Space Applications Services.
LMS International (Louvain) est intervenu dans le développement de Columbus avec ses processus virtuels qui ont servi au confort des astronautes à l’intérieur. Ses logiciels ont permis les tests vibro-acoustiques des équipements électriques et des systèmes de climatisation.
Sonaca (à Gosselies) a fabriqué des structures du Mdps (Meteoritic & Debris Protection System) - dont le cône du côté face à l’espace -, ainsi que de l’enceinte en fibres de carbone pour l’expérience FCE (Fluid Cell Experiment) réalisée par Verhaert Space pour le FSL (laboratoire de physique des fluides) de Columbus.
Lambda-X (à Nivelles) a coopéré avec le Microgravity Research Center de l’Université Libre de Bruxelles pour l'optique du spectromètre Solspec ; cet instrument, placé sur la plate-forme Solar, est destiné à des observations franco-belges (avec l’Institut d'Aéronomie Spatiale de Belgique) de la lumière solaire à travers l'atmosphère terrestre.
