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Discovery de retour au Cape … sans Thomas Reiter
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Il y a du Belge pour la mission Astrolab

18/07/2006 314 views 0 likes
ESA / Space in Member States / Belgium - Français

Des équipes de chercheurs belges participent activement à plusieurs expérimentations d’Astrolab, qui est la première mission européenne de longue durée dans la station spatiale internationale ISS. Ce 17 juillet, la navette Discovery est rentrée sur Terre en laissant à bord, durant plus de six mois, un citoyen de l’Union Européenne.

Thomas Reiter, astronaute allemand de l’ESA, vient donc de commencer un vrai marathon spatial. Il est le premier non Russe et non Américain à effectuer un vol de longue durée à bord de l’imposante infrastructure orbitale. Cette mission qui restaure l’équipage à trois de l’ISS a reçu le nom d’Astrohab. Les expériences qu’il va réaliser comme chercheur font partie de l'European Programme for Life and Physical Sciences ou ELIPS. Treize des dix-sept Etats membres de l’ESA, dont la Belgique, ainsi que le Canada financent ce programme qui concerne un large éventail des disciplines scientifiques parmi lesquelles la physique, la chimie, la biologie, la physiologie et la psychologie.

Cardiocog

L’Espagnol Pedro Duque lors de tests Cardiocog
L’Espagnol Pedro Duque lors de tests Cardiocog

La Belgique est, plus particulièrement, impliquée dans des recherches dans le domaine de la physiologie humaine, avec l'expérience Cardiocog 2. Il s’agit d’étudier les conséquences de l’impesanteur sur le coeur et la circulation sanguine, comme les réactions physiologiques d'un astronaute au cours des tests cognitifs. Cette expérience Cardiocog a déjà été effectuée au cours de la mission OdISSea de l’astronaute Frank De Winne dans l'ISS en 2002, puis au cours de la mission Cervantes avec l’astronaute espagnol de l’ESA, Pedro Duque en 2003. Au cours de la mission Astrolab et encore à trois reprises lors de missions de longue durée des tests Cardiocog seront poursuivis.

Quatre fois pendant une demi-heure, un astronaute de l’ISS respirera normalement, puis sera soumis à un stress, tandis que sa respiration continuera d’être contrôlée. L'activité cardiaque et pulmonaire, ainsi que la tension sanguine seront mesurées à l'aide de l'appareillage cardio-science qui se trouve déjà dans l'ISS. Les données seront comparées par rapport aux résultats obtenus au cours de recherches au sol. Les chercheurs, avec Cardiocog, espèrent mieux comprendre ce qu’on appelle l’intolérance orthostatique, c’est-à-dire la prédisposition à l’évanouissement. C'est un problème médical courant. Les chercheurs belges de la KUL (Katholieke Universiteit Leuven) se trouvent impliqués dans Cardiocog : A. Aubert, F. Beckers, B. Verheyden, S. Van Huffel et H. Ector.

BASE, YING, ARIS

Le 6 juillet, la navette Discovery s’est arrimée à l’ISS
Le 6 juillet, la navette Discovery s’est arrimée à l’ISS

Egalement, dans le domaine de la biologie, on a une contribution remarquable de la Belgique. L'expérience Bacterial Adaptation to Space Environnement (BASE) est même entièrement belge. On la doit aux chercheurs M. Mergeay et N. Leys (Studiecentrum voor Kernenergie de Mol), R. Wattiez (Université Mons-Hainaut), J. Mahillon (Université Catholique de Louvain) et P. Cornelis (Vrije Universiteit Leuven).

Avec BASE, ils veulent examiner comment les bactéries se comportent et s’adaptent à la microgravité, au rayonnement cosmique, au champ magnétique et aux oscillations dans l'espace. Les résultats doivent mettre en évidence comment les bactéries peuvent contaminer le cadre de vie dans un engin spatial et peuvent ainsi constituer un risque pour la santé des astronautes. On peut par ailleurs savoir quelle fonction elles peuvent jouer dans le recyclage des déchets ou dans la production de nourriture à bord. Il s’agit aussi d’étudier les cultures des bactéries qui sont obtenues dans l'espace sous différentes conditions.

L’Allemand Thomas Reiter va rester six mois dans l’ISS
L’Allemand Thomas Reiter va rester six mois dans l’ISS

Dans l'expérience Yeast In No Gravity ou YING, les chercheurs belges R. Willaert (Vrije Universiteit Brussel), F. Delvaux (Katholieke Universiteit Leuven) et L. Wyns (Vrije Universiteit Brussel) sont des partenaires fort intéressés. L'expérience doit analyser les effets de l’impesanteur sur le phénomène dit des Flo-processen : ce sont les interactions de surface dans la cellule et entre cellules dans les solutions liquides de levure (Saccharomyces cerevisiae).

L’état de microgravité influence directement la physiologie d’une cellule de levure. Les données obtenues grâce à cette expérience ont un rôle essentiel dans la recherche fondamentale et pour des activités industrielles, sur le plan médical.

Les expériences biologiques BASE et YING seront effectuées à l'aide de deux couveuses européennes qui portent le nom de Kubik. C’est en fait une petite installation qui sert à réaliser des expériences biologiques dans un environnement thermique contrôlé. Chaque incubateur peut accueillir 24 containers d’échantillons à étudier.

Par ailleurs, l’aspect éducatif de la présence d’un astronaute européen dans l’ISS donne lieu à l’expérience ARISS qui est organisée par le radio-amateur belge Gaston Bertels, qui est président d’ARISS-Europe. ARISS (Amateur Radio on the International Space Station) est une association internationale des radioamateurs dans les pays qui participent au programme ISS. Au cours de la mission Astrolab, des élèves d’écoles primaires en Allemagne et en Suisse pourront poser leurs questions « en direct » avec Thomas Reiter qui a suivi un entraînement de radio-amateur.

Microgravity Science Glovebox

La Station Spatiale Internationale
La Station Spatiale Internationale

A bord de l'ISS, diverses installations de l’ESA servent à des travaux qui tirent parti du phénomène d’impesanteur. La « boîte à gants » du Microgravity Science Glovebox (MSG) consiste en un petit laboratoire où on étudie des produits dangereux dans une enceinte fermée. Le MSG a été développé sous la direction d’Astrium en Allemagne, avec la collaboration, entre autres, de la société Verhaert Space (QinetiQ) à Kruibeke. Sa mise en œuvre remonte à octobre 2002, avec la mission OdISSea.

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