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Koen De Beule au travail avec des étudiants lors d'une campagne de lancement
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Interview avec Koen De Beule, un « problem solver » belge à l’ESA

24/03/2014 1404 views 4 likes
ESA / Space in Member States / Belgium - Français

Koen De Beule est un ingénieur belge qui travaille à l’ESA en tant qu' « electronic design engineer » au sein d’un groupe qui est souvent appelé à résoudre des problèmes de dernière minute. Nous publions ici un entretien avec ce « problem solver » belge réalisé par Belgian Stars, le blog qui met à l'honneur les (nombreux) Belges qui ont fait le choix d'une carrière dans le spatial et qui permet ainsi à ses lecteurs de tirer profit de l'expérience acquise par ceux qui les ont précédés.

Quelle est actuellement votre fonction et que signifie-t-elle ?

Je suis "electronic design engineer" pour l'Agence spatiale européenne. Même si ce titre est presque identique à celui mentionné sur mon diplôme, il ne recouvre pas toutes les activités que je réalise pendant une journée habituelle, car être ingénieur pour l'Agence spatiale européenne ne peut jamais être réduit à une seule chose.

Lancement de REXUS 10, une fusée-sonde qui emporte des expériences d'étudiants auxquelles Koen De Beule a contribué.
Lancement de REXUS 10, une fusée-sonde qui emporte des expériences d'étudiants auxquelles Koen De Beule a contribué.

En quoi votre travail est-il important ?

Tout travail d'ingénieur au sein d'un environnement technique revêt une certaine importance. Ce qui fait spécifiquement la force de notre groupe d'ingénieurs est que nous sommes habitués à être appelés pour résoudre des problèmes de "dernière minute", nous nous voyons un peu comme des pompiers de la technique. Dans les applications spatiales, il y a parfois des échéances (par exemple, vous devez lancer une sonde vers une comète à temps sinon elle va rater la comète), dans les cas où il y a un problème technique avec le véhicule spatial, nous devons utiliser tous nos contacts et toute notre connaissance pour le résoudre de la façon la plus efficace, et dans les temps.

Qu'est-ce qui vous a amené à suivre cette carrière ?

J'ai toujours été intéressé par l'aviation et les technologies aérospatiales, et donc pendant mes études, j'ai guetté les occasions – en tant que stagiaire – d'acquérir des connaissances tant d'un point de vue technique qu'opérationnel. Une fois cette étape franchie, il faut ensuite un peu de chance et un peu de ténacité pour aller là où on veut être.

Pouvez-vous décrire comment se déroule en général vos journées de travail ?

Cela varie énormément, parfois je dois résoudre un problème purement technique sur un véhicule spatial, une installation technique ou une charge utile. A d'autres moments, je participe à une révision de conception ou une inspection de sécurité. Pour le surplus, et en tant que fonctionnaire, je suis également impliqué dans les activités de communication, d'éducation et de relations publiques pour promouvoir l'Agence auprès du public européen.

Le laboratoire européen Columbus
Le laboratoire européen Columbus

Quelle est la chose la plus excitante que vous ayez jamais été amené à faire ?

Chacun a sa propre définition de ce qui est excitant, mais pour rester en ligne avec les trois éléments que je viens de mentionner à la 4e question, je donnerais les exemples suivants. Mon équipe et moi-même avons participé à la résolution un problème urgent sur le Columbus Orbital Facility, moins d'un an avant son départ pour l'espace. J'étais également présent lorsque la dernière navette spatiale (STS-135 ATLANTIS) a quitté la Terre le 8 juillet 2011. Etlast but not least, je participe régulièrement au programme éducatif rexus/bexus, lors duquel nous enseignons à la nouvelle génération d'ingénieurs le savoir-faire derrière les projets spatiaux.

Quelle leçon vous donneriez à vous-même si vous étiez plus jeune ?

De rester réaliste sur ce qui est possible, mais de continuer à suivre ses rêves. J'irais même plus loin et je donnerais un conseil à tous ceux qui voudront l'écouter : le temps des études ne représente que 5 à 7 % de votre vie, mais il va dominer le restant de votre vie. Arrêtez de rêver votre vie, mais vivez plutôt vos rêves.

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