L’ESA remet les clés du site de lancement Soyouz

Au cours des derniers mois, le Centre national d’études spatiales (CNES), en tant que maître d’œuvre pour la construction du site, a mené une campagne de qualification des installations avec ses partenaires européens et russes.

En mars, une « revue d’acceptation » a conclu que le site était prêt à recevoir son premier lanceur et dans le même temps, le CNES a remis les installations à l’ESA. La dernière étape a été le transfert de l’ESA à Arianespace le 31 mars.

Arianespace est devenue responsable de l’ELS et a démarré une campagne de lancement simulée le 29 avril 2011. Celle-ci s’est achevée le 5 mai.

Cet essai à blanc a permis d’assurer que le Soyouz et les nouvelles installations fonctionnent parfaitement ensemble tout en donnant aux équipes l’occasion de s’entraîner dans des conditions de lancement réalistes. Il a aussi validé toutes les procédures durant la phase finale de cinq jours qui précède le lancement.

La cérémonie a été ouverte par les allocutions du Directeur général de l’ESA, Jean-Jacques Dordain, du Pdg d’Arianespace, Jean-Yves Le Gall, du Président du CNES, Yannick d’Escatha, et de son homologue de Roscosmos, Vladimir Popovkine. A la suite de celles-ci, Jean-Jacques Dordain a remis « les clés » de l’ELS à Jean-Yves Le Gall.

Afin de marquer cet événement et de célébrer le récent 50^e anniversaire du premier vol d’un humain dans l’espace, une plaque commémorative et une pierre extraite du site de lancement de Baïkonour d’où s’était envolé Youri Gagarine en 1961 ont été scellées sur le site.

Cette pierre symbolise la continuité entre le site de lancement russe, qui a vu les débuts de l’ère spatiale avec le lancement de Spoutnik et celui du premier vol habité, et la mise en place de l’exploitation du lanceur Soyouz en Guyane française.

Soyouz au CSG

« Soyouz au CSG » - les initiales du Centre spatial guyanais – est un programme de l’ESA auquel participent sept Etats-membres.

La décision de développer une infrastructure qui permette au Soyouz d’être lancé depuis la Guyane française a été prise dans l’intérêt mutuel de l’Europe et de la Russie. Dans une perspective européenne, une coopération plus étroite avec la Russie apporte des avantages significatifs, dont la réduction des délais et des coûts pour le développement et la production de nouveaux systèmes de lancement, tout en ouvrant la voie à d’autres partenariats commerciaux envisageables à l’avenir.

La construction de l’ELS a démarré en février 2007, après des travaux d’excavation et de fondation engagés respectivement en 2005 et 2006.

Les équipes russes sont arrivées en Guyane française à la mi-2008 pour assembler la table de lancement, le portique mobile, les systèmes de remplissage en ergols et les bancs d’essais.

Les deux premiers lanceurs Soyouz ont été acheminés de Russie par voie maritime en novembre 2009 afin d’être assemblés dans le nouveau bâtiment de préparation et d’intégration.

Le site de lancement est quasiment identique aux autres sites de lancement de Soyouz au Kazakhstan et en Russie, avec quelques adaptations afin de se conformer aux réglementations de sécurité européennes.

La différence la plus visible consiste en un portique mobile de 45 m de haut, conçu pour permettre l’installation de la charge utile à la verticale sur le lanceur déjà dressé sur la table. A l’intérieur, ses plates-formes de travail mobiles donnent accès à différents niveaux du lanceur pour les activités de préparation.

Le Soyouz trouve naturellement sa place dans la gamme entre les lanceurs Ariane 5 et Vega développés par l’ESA. Ariane 5 assure la mise sur orbite des satellites les plus gros, tandis que le Vega complète le service avec les charges utiles plus légères.

Avec le Soyouz, l’excitante perspective du vol habité fait également son entrée en Guyane française, car, en cas de besoin, le nouveau site pourrait être modifié afin de permettre des missions vers la Station spatiale internationale.