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Un nouveau radar expérimental
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L’industrie européenne développe un radar de sûreté spatiale

13/09/2012 1810 views 2 likes
ESA / Space in Member States / France

L’ESA va stimuler l’expertise industrielle européenne en développant un nouveau radar expérimental dans le cadre du programme SSA (Space Situational Awareness, « Surveillance de l'Espace »).

Ce radar permettra de tester de nouvelles techniques de suivi des débris spatiaux afin d’aider les opérateurs de satellites européens à écarter des risques de collision et améliorer ainsi la sûreté en orbite terrestre, un domaine dans lequel la France dispose d’une expertise reconnue.

L’ESA et l’ONERA (Office National d’Etudes et Recherches Aérospatiales) viennent de signer un contrat de 4 millions d’euros aux termes duquel l'ONERA et cinq partenaires industriels européens en Espagne, France et Suisse vont coopérer afin de concevoir un radar expérimental de surveillance de l’espace et développer un démonstrateur. Les travaux débuteront dès septembre 2012.

« Cet accord améliorera significativement les capacités et la compétitivité de l’industrie européenne dans ce domaine » se réjouit Nicolas Bobrinsky, responsable du programme préparatoire de SSA à l’ESA.

Nicolas Bobrinsky
Nicolas Bobrinsky

« Ce nouveau démonstrateur radar permettra de tester et de valider des techniques d’observation de débris orbitaux. L’ESA bénéficiera de la forte coopération entre les industries espagnoles, françaises et suisses. »

La détection précoce des débris est cruciale pour alerter les opérateurs de satellites en cas de risque de collision et leur permettre de réaliser les manœuvres d’évitement nécessaires.

Tests comparatifs

Ce nouveau radar expérimental aura recours à la technologie dite « bi statique ». Le présent contrat vient en complément d’un précédent contrat passé entre l’ESA et la société espagnole Indra Espacio S.A. pour le développement d’un radar utilisant une technologie monostatique.

« Les deux types de radar seront utiles à la validation des techniques d’observation des débris spatiaux car ils permettront de mener des tests comparatifs » explique Gian Maria Pinna, responsable du segment sol de SSA à l’ESA.

« Les deux démonstrateurs radar feront partie d’un réseau initial de capteurs qui comptera également des télescopes optiques et des centres de traitement des données afin d’assurer l’observation des débris spatiaux sur tous les types d’orbites. »

« Alors que les radars sont très efficaces pour la détection d’objets sur des orbites basses et fortement elliptiques, les systèmes optiques sont plus performants sur les orbites moyennes et géostationnaires » poursuit M. Pinna.

Les radars fonctionnent en émettant un rayonnement électromagnétique vers une cible et en recueillant le signal réfléchi.

 

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Dans un radar monostatique, émission et réception ont lieu au même endroit et le rayonnement est émis sous la forme d’impulsions intermittentes.

Dans un radar bistatique, émetteur et récepteur sont séparés et le rayonnement est émis de façon continue.

Dans le cas du nouveau radar expérimental, l’émetteur se trouvera sur l’emprise de l’ancienne base aérienne de Crucey-Villages, à quelque 100 km à l’ouest de Paris, et le récepteur sera près de Palaiseau, au sud de Paris.

Stimuler la compétitivité industrielle européenne

Ce nouveau contrat met en évidence le fort soutien à l’industrie européenne apporté au travers des activités du programme SSA, lequel a débuté en 2009. À ce jour, plus de 25 contrats ont été passés avec des industriels européens dans les divers domaines intéressant le programme SSA, pour une valeur totale supérieure à 30 millions d’euros.

« Pour le seul développement des technologies radar, ce nouveau contrat porte à huit le nombre de prestataires sollicités, répartis au sein de quatre Etats membres » précise M. Bobrinsky.

« Cela représente un important retour sur investissement et met en lumière les capacités de l’industrie européenne à jouer un rôle actif et autonome dans le développement des moyens de poursuite afin d’assurer une utilisation plus sûre de l’espace. »

À propos du programme SSA

Le programme SSA a été adopté par le conseil de l’ESA en mars 2008 et sa première phase, le programme préparatoire, autorisée lors de la réunion du conseil de l’ESA au niveau ministériel de novembre 2008. Dans le cadre de ce programme, l’ESA vise à acquérir la capacité de surveiller tout danger lié à l’espace, depuis le risque de collisions entre satellites et débris spatiaux jusqu'à celui d’impact d’un corps céleste naturel en passant par la météo spatiale liée à l’activité du Soleil.

Le programme SSA dotera au final l’Europe de la capacité de détecter, prévoir et évaluer les risques éventuels pour la vie et les biens représentés par les débris spatiaux, les rentrées atmosphériques, les explosions en orbite, les lancements, les collisions, les perturbations de missions et de services ayant recours aux satellites, les impacts potentiels d’objets géocroiseurs, et les effets d’évènements intenses de météo spatiale sur les infrastructures tant spatiales qu’au sol.

Le programme préparatoire a commencé en 2009 et se terminera fin 2012. Il se concentre sur les besoins, la politique de données et l’architecture d’un futur système SSA pleinement opérationnel, ainsi que sur les procédures de test et de validation des services précurseurs dans chaque compartiment du programme.

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