La Belgique fait de l'oeil à la planète rouge

ExoMars, dont l'objectif est de partir à la recherche de traces de vie sur la planète Mars, représente une collaboration ambitieuse entre l'ESA et l'agence spatiale russe Roskosmos. Ce projet s'articule autour de deux missions.

Pour la première d'entre elles, c'est aujourd'hui le temps des derniers préparatifs. Exomars 2016, qui sera lancée en mars de l'année prochaine, comprend le Trace Gas Orbiter (TGO), dont la tâche principale sera d'étudier l'origine éventuellement biologique ou géologique de gaz importants présents à l'état de traces dans l'atmosphère de Mars (ces gaz représentent typiquement moins de 1 % de l'atmosphère d'une planète). ExoMars 2016 emporte également un module baptisé Schiaparelli, qui doit démontrer la capacité de l'Europe à effectuer un atterrissage contrôlé sur Mars.

En mai 2018, ce sera au tour de la mission ExoMars 2018 d'être lancée. Celle-ci embarque un rover européen ainsi qu'une plateforme scientifique fournie par la Russie pour étudier la surface de la planète.

Après l'atterrissage sur Mars en 2019, le rover se détachera de la plateforme, ce qui permettra alors tant à ce dernier qu'à la plateforme elle-même de débuter leurs observations scientifiques. Deux instruments européens et quatre contributions européennes à des instruments russes ont par ailleurs été sélectionnés récemment. Il est prévu que la plateforme russe soit opérationnelle pendant au moins une année terrestre.

La Belgique est de la partie pour ExoMars 2018...

L'un des deux instruments européens sélectionnés est le transpondeur Lander Radioscience – LaRa, qui sera en mesure de déterminer la rotation et l'orientation de Mars avec une précision jamais atteinte auparavant. Pour ce faire, LaRa se basera sur les changements de fréquences de signaux radios (connus sous le nom de déplacement Doppler) entre la Terre et Mars, et inversement.

L'analyse des données améliorera notre compréhension de la structure interne de Mars. Or, en savoir davantage sur l'intérieur de Mars ainsi que sur les processus dynamiques à l'œuvre à l'intérieur des planètes est essentiel pour mieux comprendre comment celles-ci naissent et évoluent.

 

Avec LaRa, notre pays se trouve à nouveau en pointe dans la recherche de haut niveau de classe mondiale. L'instrument est développé par la société belge fondée en 1996 Orban Microwave Products (OMP), grâce à un financement de la Politique scientifique fédérale (Belspo) via le PROgramme for the Development of scientific Experiments (PRODEX) de l'ESA.

Des informations supplémentaires sur LaRa sont disponibles sur une fiche de la Politique scientifique fédérale disponible en cliquant sur ce lien.

... ainsi que pour ExoMars 2016

La Belgique sera par ailleurs impliquée dans ExoMars 2016. En effet, un des instruments à bord du Trace Gas Orbiter est le Nadir and Occultation for Mars Discovery (NOMAD) qui est coordonné depuis la Belgique. NOMAD se mettra notamment à la recherche de méthane dans l'atmosphère de Mars et tentera d'identifier les sources de celui-ci sur la surface de la planète.

La présence de méthane peut trahir la présence – actuelle ou passée – de la vie ou bien être le signe d'une activité géologique telle que le volcanisme.

NOMAD a été développé par l'Institut d'aéronomie spatiale de Belgique (IASB) et de nombreuses entreprises belges ont contribué à sa réalisation, au premier rang desquelles on trouve la société OIP à Audenarde.

Plus d'informations sur NOMAD sont disponibles ici.

Les prochaines missions euro-russes vers Mars suscitent d'ores et déjà de grandes attentes. Pour Alvaro Gimenez, le directeur chargé à l'ESA de la science et de l'exploration robotique, "l'Europe et ses partenaires russes sont sur le point d'entamer une nouvelle ère dans l'exploration de Mars".