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Ensemble avec l’astronaute de la NASA Tim Kopra, au travail dans le module Unity
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Le journal de Frank De Winne - Mercredi 12 août 2009

12/08/2009 456 views 0 likes
ESA / Space in Member States / Belgium - Français

Dans l'espace, il arrive qu’un dispositif connaisse un pépin et, alors, il faut - comme sur Terre - procéder à la réparation.

Les toilettes – qu’on appelle de façon officielle Waste and Hygiene Compartment (WHC) - qui se trouvent dans le module américain Destiny se sont bloquées durant la visite que les sept astronautes de la navette spatiale Endeavour ont effectuée dans la station spatiale internationale ISS (voir le journal, en date du 5 août).

Heureusement, j’ai procédé au dépannage avec l’aide de l’Américain Mike Barratt et du Russe Guennadi Padalka, notre commandant. Nous avons pu trouver le temps pour remplacer une pompe, un filtre, un panneau de contrôle et un conteneur destiné à la collecte de l’humidité résiduelle.

À bord de l'ISS, il se trouve également un deuxième cabinet de toilette dans le module russe Zvezda. Sans oublier celle qui se trouve dans la navette. Le fonctionnement des toilettes de l’espace, comparé à celles sur Terre, est influencé par l’état d’impesanteur. Afin de simuler la pesanteur à bord de la station, un flux d'air est activé, qui aspire alors les déchets vers le compartiment prévu à cet effet.

Le cabinet de toilette dans le module Destiny
Le cabinet de toilette dans le module Destiny

On recourt au dispositif WHC pour séparer les déchets liquides et solides. Cet équipement fait partie d'un ensemble de recyclage unique que l'on appelle Water Recovery System (WRS) . Les urines et les eaux usagées s’y trouvent traitées pour produire de l'eau potable.

Cette opération de recyclage sera essentielle si l'on veut mener à bien, dans le futur, des expéditions habitées vers la planète Mars. Il sera impossible de les ravitailler directement depuis la Terre, comme c’est le cas avec l’ISS en orbite terrestre.

Ainsi, nous avons reçu un tel ravitaillement avec l’arrivée, le 29 juillet, du vaisseau cargo Progress M-67. Celui-ci restera accroché à la station jusque fin septembre. Puis on l’enverra se consumer, tel un déchet cosmique, dans l’atmosphère.

L’un de mes collègues du vol STS-127 de la navette a pris cette vue de la Mer Morte
L’un de mes collègues du vol STS-127 de la navette a pris cette vue de la Mer Morte

Parmi les temps forts des activités que j’ai eues jusqu’à présent dans l’espace, il y a eu le déplacement du Pressurized Mating Adapter 3 (PMA 3) d'un côté à l’autre du module Unity, le 7 août.

L'ISS comporte trois adaptateurs PMA qui servent aux arrimages. Le PMA 3 est spécialement employé pour les arrimages des navettes spatiales avec l’ISS. Les deux premiers modules PMA ont été lancés en 1998. Un troisième l’a été en 2000.

Déplacer le PMA 3 s’avérait nécessaire pour faire de la place en vue du nouveau module de l'ISS, baptisé Tranquility, qui sera envoyé vers la station en février 2010.

Au moyen du robot télémanipulateur Canadarm 2, j’ai déplacé l’adaptateur PMA 3
Au moyen du robot télémanipulateur Canadarm 2, j’ai déplacé l’adaptateur PMA 3

Mon compagnon de voyage Bob Thirsk qui est Canadien et moi-même avons eu recours à ce qu’on appelle le Canadarm 2 pendant les quelque six heures de délicates manœuvres à réaliser. Ce bras de robotique fait partie de la contribution du Canada au programme de l’ISS. Il est dans l'espace depuis avril 2001. Il s’agit d’une version plus évoluée du premier modèle de bras robotique qui, initialement, fut construit pour la navette spatiale.

Une fois complètement déplié, il a une longueur de près de 18 mètres. Le bras ne comprend pas moins de sept articulations qui sont motorisées. Nous l’utiliserons en septembre lors de l’arrivée sur l’ISS du vaisseau japonais de ravitallement HTV (H-II Transfer Vehicle) . Nous aurons à le saisir à l’aide du bras afin de l’installer sur le module Harmony.

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