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Le jury était présidé par Dirk Frimout, qui est devenu en 1992 le premier astronaute belge
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Le prix Odissea recompense le recyclage de l'eau dans l'espace

16/03/2017 759 views 3 likes
ESA / Space in Member States / Belgium - Français

Le prix Odissea a vu le jour en 2005 sous les auspices du Sénat de Belgique. Sa finalité est de récompenser annuellement une recherche conduite en lien avec l'espace et menée par un étudiant inscrit en dernière année d'une université ou haute école belge. Le prix était décerné cette année pour la onzième fois, et il est allé à une étudiante de l'UGent pour son étude portant sur le recylage de l'eau dans l'espace.

L'intitulé même du prix Odissea fait référence à la mission homonyme de huit jours réalisée en 2002 par l'astronaute belge de l'ESA Frank De Winne à bord de la station spatiale internationale ISS. De Winne a ensuite eu l'occasion de se rendre une seconde fois à bord de l'ISS dans le cadre de la mission OasISS. C'était en 2009 et la mission a cette fois duré six mois. En 2012, De Winne est finalement devenu le chef du centre européen des astronautes (EAC), c'est-à-dire le centre de formation des astronautes européens à Cologne.

Parmi les personnes présentes lors de la remise du prix Odissea dans les salont du Sénat le 7 mars dernier, on reconnaissait notamment Christine Defraigne, la présidente du Sénat, ainsi que le vicomte Dirk Frimout, qui présidait le jury. Frimout est devenu le premier Belge dans l'espace lorsqu'il s'est envolé en mars 1992 pour la mission ATLAS-A à bord de la navette spatiale Atlantis (vol STS 45). Lors de cette mission, des recherches ont été menées sur la composition de l'atmosphère et sur l'influence du soleil sur la Terre.

La station spatiale internationale ISS
La station spatiale internationale ISS

Le premier prix a été attribué à Jolien De Paepe (UGent) pour son étude  intitulée « Water recycling in Space: from urine to hygienic water » qui porte sur l'optimalisation du recyclage des liquides à bord de la station spatiale internationale ISS. Pour la lauréate, "l'objectif est que jusqu'à 90 % de l'urine des astronautes soit utilisée à des fins sanitaires".

Le prix est doté d'une bourse de 8.000 euros financée par la Politique scientifique fédérale (Belspo). Ce prix doit permettre à la lauréate d'effectuer un stage dans une entreprise ou un institut de recherche spatiale. Un prix conjoint pour les deuxième et troisième place – doté dans les deux cas d'une bourse de 1.000 euros offerte par l'association belge de l'industrie spatiale Belgospace – est allé à Nicolas Wijsen (KULeuven) pour son travail « Extrapolation of the Solar Coronal Magnetic Field by Means of an Optimization Method » ainsi qu’à Sophie Compère (Institut Paul Lambin, Bruxelles) pour son travail « Élaboration d’une semaine de menus pour un support de vie sur Mars, dans le cadre du projet MELiSSA »

Une éruption solaire peut entrainer de graves conséquences sur la Terre.
Une éruption solaire peut entrainer de graves conséquences sur la Terre.

Dans son étude, Nicolas Wijsen s’intéresse à une méthode permettant de définir le champ magnétique dans l’atmospère du soleil – la couronne. Ce champ magnétique provoque des étuptions solaires qui peuvent parfois causer des dommages importants aux satellites et autres équipements électroniques présents sur la Terre.

Le travail réalisé par Sophie Compère porte quant à lui sur les légumes qui peuvent être cultivés tant pendant la durée d’un voyage vers Mars que lors du séjour d’êtres humains sur la planète rouge. Avec à peine neuf ingrédients de base, elle est malgré tout parvenue à composer des menus acceptables pour les futurs équipages qui se rendront vers Mars.

MELiSSA est une initiative de l’ESA qui vise le développement de technologies pour un futur système autonome de « soutien à la vie » (en anglais life support) lors de missions spatiales de longue durée. La lauréate Jolien De Paepe a d’ailleurs elle aussi bénéficié dans le passé d’une bourse MELiSSA afin de mener des recherches à Gand et à Barcelone.

Il faut continuer à investir dans la matière grise

La lauréate Jolien De Paepe, entourée par la présidente du Sénat, Christine Defraigne, et par la le vicomte Dirk Frimout.
La lauréate Jolien De Paepe, entourée par la présidente du Sénat, Christine Defraigne, et par la le vicomte Dirk Frimout.

Pour la présidente du Sénat Christine Defraigne, le secteur spatial est tout simplement fascinant, et elle fait référence ici à la récente annonce de la découverte de sept exoplanètes, dont trois dans la « zone habitable » autour de l’étoile TRAPPIST-1. Cette découverte, qui a été réalisée par une équipe d’astronomes sous la direction de Michaël Gillon, de l’université de Liège, a fait la une de tous les médias internationaux.

« Nous devons soutenir les jeunes ingénieurs et chercheurs qui rêvent de travailler dans le domaine fascinant de l’espace en leur donnant les moyens de poursuivre une carrière dans ce secteur. Il nous faut donc continuer à investir dans la matière grise des jeunes qui souhaitent contribuer au progrès de la science et de la technologie dans le cadre de leur carrière professionnelle ».

 

Le secteur saptial emploie quelque 4.000 personnes en Belgique, dont un nombre grandissant d’ingénieurs et de chercheurs. Le danger guette par ailleurs d’un brain drain, surtout en direction des Etats-Unis, ainsi que d’un désintérêt croissant pour la technologie et la science.

« Lorsque l’on sait que notre petit pays se classe à la cinquième place des contributeurs aux programmes de l’ESA, et qu’une part importante de notre économie repose sur ces investissements, on réalise à quel point il est important que nos universités et hautes écoles soient en mesure de continuer à former et aiguiller des jeunes vers les emplois liés à l’espace ».

« Sans technologies spatiales, nos smartphones, radios et télévisions deviennent inutilisables étant donné qu’ils fonctionnent à l’aide de données satellitaires. Naviguer en mer, s’orienter sur terre et dans les airs est bien plus compliqué dans GPS. Les systèmes de paiement seraient eux aussi à l’arrêt. De plus, une absence d’accès aux données spatiales peut engendrer des situations à hauts risques, notamment parce qu’elle rend impossible certaines alertes en temps et heure, par exemple en cas d’inondations ».

Christine Defraigne a encore annoncé la décision du Sénat de créer une plateforme espace. Cette dernière doit donner un nouvel élan à l’activité parlementaire ayant trait à l’espace. 

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