Le service sécurisé de Galileo testé en Belgique
Plusieurs États membres de l'UE – dont la Belgique – ont commencé à tester de façon indépendante un signal sécurisé et bien plus précis émis par les quatre satellites de navigation Galileo déjà en orbite.
En Belgique, sous l’Autorité nationale de Sécurité, désignée comme autorité compétente PRS, les tests ont été menés à l’Ecole royale militaire dans le cadre d'une collaboration entre le Ministère de la Défense et la Politique scientifique fédérale (BELSPO), appuyés par l’ESA.
Transmis sur deux bandes de fréquence et bénéficiant d'une protection renforcée, ce signal, appelé "service public réglementé" (PRS), propose un service de positionnement et de synchronisation très précis, avec un accès strictement limité aux utilisateurs autorisés.
Comme l'explique Miguel Manteiga Bautista, à la tête du Galileo Security Office à l'ESA, "Galileo se trouve dans sa phase de validation en orbite, pendant laquelle il est prévu d'inclure des démonstrations expérimentales des capacités PRS en ce qui concerne le positionnement et le contrôle d'accès "
L'accès au PRS avait été initialement envisagé uniquement pour la phase de capacité opérationnelle complète (Full Operational Capability, FOC) de Galileo, mais il a finalement été activé dès 2013 en réponse au vif intérêt des États membres pour ce service. Afin de permettre un accès rapide au signal PRS durant la phase actuelle, la Commission européenne et l'ESA ont lancé le projet commun " PRS participants to IOV" (PPTI ) en juillet 2012.
L'ESA a assuré la disponibilité de plusieurs outils développés sous contrats de l'Agence, y compris les récepteurs expérimentaux développés entre autres par la firme belge Septentrio, et d'autres équipements de qualification. L’ESA a également fourni le savoir-faire critique et l'expertise nécessaires pour mener ces campagnes de tests.
Le laboratoire PRS de l'ESA, situé au centre technique “ESTEC” de l'Agence à Noordwijk, aux Pays-Bas, a été utilisé pour fournir la formation, ainsi que des démonstrations et des exemples de données.
"En conséquence, la Belgique, la France, l'Italie et le Royaume-Uni ont effectué une acquisition PRS et des tests de positionnement indépendants. En parallèle, l'ESA, en collaboration avec les autorités néerlandaises et italiennes, mène également des tests fixes et mobiles de validation du PRS dans plusieurs endroits aux Pays-Bas et en Italie ", ajoute Miguel Manteiga.
Les tests PRS ont démontré une précision actuelle de positionnement autonome en dessous de 10 m en configuration géométrique correcte. Ceci constitue un résultat impressionnant compte tenu du petit nombre de satellites Galileo en orbite et de la taille limitée de l'infrastructure au sol déployée jusqu'ici.
"Mais le projet PPTI est toujours en cours, afin de tester des fonctionnalités plus avancées à l'automne prochain et de mener les premiers tests PRS aéronautiques en collaboration avec les autorités néerlandaises. D'autres États membres ont également exprimé leur volonté de rejoindre les campagnes d'expérimentation PRS IOV bientôt », conclut Miguel Manteiga.
Le projet représente la première étape pour assurer l'utilisation du service PRS dès qu'il sera opérationnel. Il sera complété par les PRS Pilot Projects, axés sur les applications PRS qui sont actuellement en cours de définition dans le cadre d'une coopération entre les États membres de l'UE, la Commission européenne, l'ESA et la European GNSS Agency (GSA).
Outre la qualification du service PRS, ces initiatives permettront la disponibilité en temps opportun de récepteurs PRS en Europe et la mise en place dans les États membres des organisations requises pour gérer ce signal un peu particulier.
