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Les satellites de demain seront suivis de façon plus efficace
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Le suivi des satellites de demain sera plus efficace et moins cher

13/07/2015 1176 views 4 likes
ESA / Space in Member States / Belgium - Français

L'industrie et les grandes agences spatiales pourront à l'avenir mieux suivre le cycle de vie des satellites grâce à la plateforme logicielle uniformisée EGS-CC. Celle-ci est moins chère et présente moins de risques que les différents systèmes développés dans le passé par différentes organisations. Notre pays a joué un rôle éminent dans ce dossier.

La nouvelle plateforme logicielle s'appelle European Ground System-Common Core, en abrégé EGS-CC, et elle remplace la multitude de systèmes de contrôle et de suivi actuellement utilisés par plusieurs organisations. Son rôle sera d'assurer le suivi des satellites, en commençant par les tests qui ont lieu dès avant le lancement, jusqu'à la mise en œuvre finale d'un projet. L'EGS-CC doit pouvoir appuyer toutes sortes de missions et de systèmes spatiaux.

Un tel système commun présente de nombreux avantages. C'est ainsi que les données pourront être échangées plus facilement et qu'une synergie sera possible entre différentes missions et/ou différentes parties de missions. De plus, les anciens systèmes étaient devenus de plus en plus complexes, ils faisaient appel à des technologies anciennes, et les logiciels étaient difficiles à entretenir et à mettre à jour.

Juan Miró
Juan Miró

L'importance de l'avancée technologique et stratégique que représente EGS-CC doit être soulignée. En effet, la transition entre les phases d'assemblage, d'intégration et de tests des satellites vers les opérations de vol se déroulera de manière beaucoup plus fluide. En outre, et cela a toute son importance dans cette période économique difficile, l'utilisation d'une seule et même infrastructure comprimera les coûts et réduira les risques techniques.

Juan Miró est le responsable à l'ESA du Ground Systems Engineering Department du European Space Operations Centre (ESOC), le centre de contrôle de l'ESA à Darmstadt, en Allemagne. Selon lui, il sera possible de cueillir les fruits des coûts réduits et des moindres risques.

Un système unifié est un stimulant pour l'industrie européenne
Un système unifié est un stimulant pour l'industrie européenne

"Tout ceci est un puissant stimulant pour la compétitivité de l'industrie européenne, qui profitera ainsi à plein du développement de produits et de services pour un marché global".

Une première phase de développement du contrat a débuté en décembre 2014 et s'est achevée avec succès en juin. C'est à ce moment que l'ESA a donné son feu vert pour la suite du développement de l'EGS-CC, dont la livraison définitive est attendue à la fin 2017. 

Le satellite d'observation de la Terre Sentinel 2A en juin dernier lors de la préparation au lancement, à Kourou en Guyane française.
Le satellite d'observation de la Terre Sentinel 2A en juin dernier lors de la préparation au lancement, à Kourou en Guyane française.

Le système sera utilisé pour la plupart des programmes spatiaux européens, qu'ils soient commerciaux ou institutionnels, et autant par les constructeurs de fusées et de satellites pour leurs tests, que par les opérateurs des systèmes satellitaires pour l'exécution proprement dite des missions. Un consortium de vingt sociétés provenant de dix pays européens conduit par Telespazio VEGA Deutschland met en œuvre l'ensemble du contrat. Cette phase de développement porte à elle seule sur près de 19,5 millions d'euros.

Dans le passé, RHEA a joué un rôle dans de nombreuses missions spatiales. L'entreprise est également impliquée dans la mission de la sonde Rosetta.
Dans le passé, RHEA a joué un rôle dans de nombreuses missions spatiales. L'entreprise est également impliquée dans la mission de la sonde Rosetta.

Un rôle important pour la Belgique

Un rôle important est dévolu à la société belge RHEA, établie à Wavre. RHEA est un des leaders mondiaux dans le domaine de l'ingénierie système et de solutions logicielles pour l'aviation, l'espace, la défense et la sécurité.

Elle dispose d'implantations dans différents pays européens ainsi qu'au Canada, et compte parmi ses clients des noms bien connus, tels que l'ESA, l'UE, Airbus et le CERN. Depuis 1992, RHEA est présente dans un large spectre de missions spatiales, ainsi par exemple la mission de l'ESA Rosetta. Avec ses partenaires Spacebel et Vitrociset Belgium, RHEA coordonne les activités des entreprises belges liées à l'EGS-CC. Ces dernières sont particulièrement importantes pour le succès de l'EGS-CC puisqu'il s'agit entre autres d'installations de test de référence, d'automatisation, de services au plan des opérations de vol et de la gestion de la configuration du système. La phase de développement est prise en charge financièrement à hauteur de 20 % par la Politique scientifique fédérale belge (Belspo), faisant ainsi de la Belgique l'un des pays qui contribuent le plus à l'EGS-CC.

Le centre de contrôle de vol de l'ESOC à Darmstadt
Le centre de contrôle de vol de l'ESOC à Darmstadt

L'EGS-CC relève d'une licence dite open source de l'ESA. "Cela implique que tout un chacun peut ajouter des logiciels supplémentaires pour répondre à des besoins spécifiques". "Ainsi par exemple, nous avons notre Manufacturing and Operations Information System (MOIS), que l'ESA utilise en ce moment pour une quinzaine de satellites en orbite autour de la Terre", explique Alastair Pidgeon, directeur System Engineering, Security and Solutions chez RHEA. Grâce à leur participation, les entreprises belges sont en mesure d'appuyer les futurs programmes de l'ESA, les systèmes satellitaires et les opérateurs pour la configuration, la maintenance et le développement continu et les ajouts à l'EGS-CC.

MOIS, le porte-drapeau de RHEA – en même temps qu'un standard pour les agences spatiales et les partenaires industriels en Europe – sera adapté afin de pouvoir appuyer des missions sur la base de l'EGS-CC.

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