Les débats citoyens de l’ESA : les principaux résultats

Au moment où il avait été choisi comme directeur général de l’ESA par les Etats membres, Jan Wörner avait indiqué qu’il souhaitait plus de dialogue avec les différents parties prenantes et qu’il entendait ouvrir l’espace à un public plus large. Ce souhait s’est matérialisé lors du débat citoyen, débat qui a impliqué un échantillon le plus large possible de la population européenne.

22 débats en un

Ce sont donc 2000 citoyens issus de 22 pays qui ont dialogué lors de cet événement. Les débats ont été répartis par Etat membre, mais tous ont été conduits simultanément et selon la même approche.

Pour que les résultats de ces 22 réunions nationales puissent être compilés dans un seul rapport pan-européen, tous les débats ont suivi le même fil conducteur et les mêmes questions ont été posées lors de chaque réunion.

Si les résultats quantitatifs ont été disponibles assez rapidement après l’événement, l’analyse des résultats quantitatifs a quant à elle pris plus de temps.

Ce fut notamment le cas pour la partie de chaque session lors de laquelle il était demandé aux participants d’imaginer un projet spatial pour 2046 et pour laquelle plus de 200 scénarios ont été proposés.

Débattre de l’espace pendant toute une journée

Les cinq sessions portaient sur plusieurs thèmes introduits par une vidéo : « L’espace et moi », « Le rôle de l’Europe dans l’exploration et l’exploitation de l’espace », « La gouvernance mondiale de l’espace », « Allons dans l’espace » et « Préparer le futur de l’espace pour l’Europe ».

Les participants étaient ensuite invités à répondre à une liste de questions standardisées sur ces thèmes. 92 % d’entre eux sont dits heureux d’avoir participé à cet exercice. 95 % sont d’avis que l’ESA devrait organiser plus souvent de telles réunions à l’avenir.

Des résultats remarquables

• 96 pourcents estiment que l’espace offre tout un ensemble de chances et d’opportunités ;
• 94 pourcents font preuve d’une confiance totale ou d’un haut niveau de confiance dans les organisations spatiales européennes ;
• 84 pourcents font preuve d’une confiance totale ou d’un haut niveau de confiance dans les organisations spatiales en général ;

 

Sortir des idées préconçues

• 84 pourcents pensent que l’espace doit être protégé de la pollution ainsi que d’autres activités potentiellement dommageables pour l’Homme ;
• 84 pourcents estiment que les activités et programmes de l’ESA doivent rapidement s’ouvrir à des partenaires non traditionnels (tels que les entreprises, les sociétés spécialisées dans les nouveaux services sur internet et sur les appareils mobiles, les citoyens, les associations, les artistes, les écoles et universités) ;
• 89 pourcents trouvent que les citoyens doivent pouvoir contribuer sur une base volontaire aux programmes spatiaux ;

 

Des opinions divergentes

• 69 pourcents sont d’avis que l’ESA doit développer des programmes spécifiquement tournés vers la sécurité, quand 16 pourcents sont exactement de l’avis contraire
• En ce qui concerne l’exploitation des ressources naturelles
  • 80 pourcents considèrent comme acceptable que des organisations internationales utilisent des ressources naturelles, comme les matières premières et l’énergie, sans en revendiquer la propriété ;
  • 39 pourcents estiment que les pouvoirs publics devraient pouvoir exploiter des matières premières, alors que 47 pourcents sont d’un avis contraire ;
  • 37 pourcents estiment que le secteur privé devrait pouvoir exploiter des matières premières, alors que 49 pourcents sont d’un avis contraire ;
  • 53 pourcents trouvent que les collaborations entre acteurs privés et publics peuvent conduire à l’exploitation de matières premières, mais 32 pourcents y restent opposées.

Revoir les débats citoyens

La stratégie « Space 4.0 » de Jan Wörner, directeur général de l’ESA, considère comme crucial d’impliquer davantage de parties prenantes dans ses programmes, parmi lesquelles les citoyens, les contribuables des Etats membres et les utilisateurs finaux. Ils peuvent fournir des contributions appréciables sur les défis sociétaux. L’espace est à leur service et peut avoir un effet positif sur les générations actuelles et futures grâce à l’innovation, l’exploration et la coopération internationale.

Il est possible de visionner en lignes les débats citoyens organisés dans tous les pays, dans la langue dans laquelle ils ont été conduits. Pour ce faire, il suffit de visiter le site citizensdebate.space.

Les principales recommandations 

Voici une synthèse des principales recommandations formulées par les participants :

• Travailler à l’échelle mondiale. Les participants aux débats se voient comme des citoyens du monde et pensent que l’espace doit s’intéresser à des questions de société (en ce compris les questions environnementales). L’espace doit profiter à toute l’humanité.
• Etre attentif à l’environnement et protéger l’espace. L’espace doit être maintenu propre – les débris doivent être enlevés – et doit être protégé pour les générations futures.
• Etre innovant. L’exploration spatiale présente des avantages pour notre vie quotidienne et pour l’avenir de l’humanité. Une première étape consiste à retourner sur la Lune, comme présenté dans le concept de Moon Village.
• Communiquer et être interactif. L’ESA doit maintenir la possibilité d’un dialogue avec les citoyens et les autres parties prenantes (y compris les autres agences spatiales), elle doit partager l’information (par rapport à l’ESA Digital Agenda for Space), entreprendre des actions de communication et de marketing et réaliser des missions importantes qui sont sources d’inspiration et permettent de toucher le grand public.

Et maintenant ?

Le directeur général de l’ESA Jan Wörner compte utiliser le message fort émis par les participants au débat lors de la définition des plans d’avenir de l’ESA, et il continuera à entretenir le débat avec les parties concernées. Il souligne également qu’il relayera les opinions des participants à l’occasion des discussions du Conseil ministériel de l’ESA à Lucerne, en Suisse, les 1^er et 2 décembre.

Des débats-répliques

L’ESA encourage ses Etats membres à organiser des débats dits « débats-répliques » afin de stimuler le dialogue. Ceux-ci peuvent avoir lieu dans les écoles, les classes, les associations et d’autres endroits similaires.

Le matériel nécessaire pour de tels débats peut être téléchargé sur citizensdebate.space. Des vidéos, des présentations, ainsi que le magasine du débat-citoyen sont disponibles dans 17 langues. Ils peuvent être utilisés lors de nouveaux débats ou servir d’information de contexte.