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EDRS-A
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Mise en service de l’autoroute spatiale de l’information européenne

24/11/2016 247 views 1 likes
ESA / Space in Member States / Belgium - Français

Hier, le système européen de relais de données (EDRS) a commencé à fournir des services au programme européen Copernicus d’observation de la Terre, en transférant des données en temps quasi réel au moyen d’une technologie laser de pointe. 

Première et unique initiative de ce type, EDRS (également dénommé SpaceDataHighway ou autoroute spatiale de l’information) va maintenant commencer à fournir un service commercial destiné aux Sentinelles de Copernicus déployées pour le compte de la Commission européenne. Il s’agit là d’un partenariat public-privé conclu entre l’ESA et Airbus Defence and Space, l’ESA appuyant les activités initiales de développement technologique et l’entreprise assurant le service commercial. Via ses missions Sentinelle 1 et Sentinelle 2, la Commission européenne est le client de référence d’EDRS.   

EDRS permet d’accélérer la transmission de données entre des satellites en orbite basse, comme les Sentinelles, et les utilisateurs au sol. La méthode utilisée consiste à « braquer », depuis un satellite géostationnaire, un faisceau laser vers des satellites gravitant sur une orbite plus basse et à relayer immédiatement les données vers des stations sol européennes en utilisant un faisceau hertzien haut débit.    

En règle générale, les satellites en orbite basse doivent attendre d’être visibles depuis une station sol avant de pouvoir envoyer les données qu’ils ont recueillies, ce qui entraîne un délai pouvant atteindre 90 minutes si une orbite s’effectue en 100 minutes. La raison en est que la plupart des stations sol utilisées se trouvent dans des régions polaires, même si les Sentinelles disposent de stations supplémentaires en Italie et en Espagne.     

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Les données spatiales sans délai
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Or, les données satellitaires d’observation de la Terre servent de plus en plus lors de situations qui exigent une réaction rapide, notamment en cas de catastrophe ou à des fins de surveillance maritime et de sécurité, tous domaines où la vitesse est un facteur essentiel. EDRS contribuera à régler ce problème. En effet, en tant que premier réseau satellitaire mondial de télécommunication optique en orbite géostationnaire (c’est-à-dire à une altitude où les satellites mettent 24 heures pour faire le tour de la Terre et semblent donc être « immobiles » dans le ciel), ce système relayera chaque jour, en temps quasi réel, des volumes de données qui pourront potentiellement sauver des vies, alors qu’à une telle échelle cela était impossible jusqu’à présent. 

Le premier nœud, EDRS-A,  va désormais commencer à collecter des données transmises par Sentinelle 1A. Pour ce faire, les deux satellites vont établir entre eux une liaison par faisceau laser à raison de 15 fois par jour au maximum.    

Le deuxième nœud, EDRS-C, qui sera lancé en 2017, contribuera au transfert de volumes considérables de données au-dessus de l’Europe. À la différence d’EDRS-A, qui est hébergé sur un satellite commercial d’Eutelsat, EDRS-C est un satellite à part entière construit spécialement pour le système.

Les deux nœuds comportent une charge utile TESAT dotée d’un terminal pour liaison laser entre satellites, dont le financement a été assuré par le Centre aérospatial allemand (DLR). EDRS-A emporte également une charge utile pour liaison inter-satellites en bande Ka à grand débit, qui relayera les données à destination et à partir de la Station spatiale internationale. 

GlobeNet
GlobeNet

Les deux premiers satellites doivent en principe être complétés en 2020 par le troisième nœud EDRS-D qui couvrira l’Asie. 

EDRS-D fait partie d’un programme dénommé GlobeNet, qui étendra de l’Europe au monde entier la couverture assurée par EDRS en matière de relais de données en temps quasi réel. 

GlobeNet sera également destiné aux liaisons aussi bien vers des aéronefs avec équipage que télépilotés et assurera dans les deux sens des liaisons qui appuieront les fonctions de commande et de contrôle ainsi que le téléchargement rapide de données recueillies par des détecteurs, lesquelles compléteront celles obtenues par des satellites d’observation de la Terre. 

Il en résultera que les données d’observation de la Terre pourront être reçues en temps quasi réel depuis n’importe quel endroit sur Terre, ce qui les rendra d’autant plus utiles pour un large éventail d’applications pour lesquelles le facteur temps est critique, comme la gestion des catastrophes et des situations d’urgence.

« En tant que premier service commercial de relais de données au monde qui utilise une technologie laser, EDRS représente ce qu’on peut faire de mieux en termes d’innovation. L’ESA va continuer à travailler avec Airbus Defence and Space et avec la Commission européenne, qui sont ses partenaires dans ce projet, afin de faire avancer toujours plus les technologies, en l’occurrence en étendant cette couverture à l’ensemble du globe grâce au programme GlobeNet », a déclaré Magali Vaissière, Directeur Télécommunications et Applications intégrées à l’ESA.    

« Le système EDRS apporte une nouvelle dimension en ce qui concerne l’accès aux données fournies par nos satellites Sentinelles, car il permet d’obtenir des images plus rapidement et offre une capacité de secours qui complète les stations de réception sol classiques. Cette dimension devient de plus en plus importante si l’on veut pouvoir répondre aux demandes croissantes de nos communautés d’utilisateurs », précise Josef Aschbacher, Directeur des Programmes d’observation de la Terre à l’ESA. 

« L’autoroute spatiale de l’information ne relève plus de la science-fiction et va révolutionner les télécommunications par satellite », indique Evert Dudok, Directeur général de la branche Communications, Intelligence & Sécurité d’Airbus Defence and Space. 

« Cela va changer complètement les modalités de gestion des crises humanitaires, de la sécurité maritime et de la protection de l’environnement ». 

« L’Allemagne a réalisé des investissements stratégiques dans le domaine des communications optiques et a l’intention de poursuivre dans cette voie en s’impliquant dans le programme ScyLight de l’ESA. Nous avons désormais la possibilité de transformer le leadership technologique européen en leadership mondial », déclare Gerd Gruppe, Directeur de la gestion des affaires spatiales au DLR.  

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