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Signature de l'acte d'adhésion du Grand-Duché à la Convention de l'ESA
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Notre présence à l'ESA stimulera la recherche et l'économie au Luxembourg

28/06/2004 266 views 0 likes
ESA / Space in Member States / Belgium - Français

Deux Etats de l'Europe à Quinze - le Luxembourg et la Grèce, qui ont des satellites en orbite géostationnaire - n'étaient pas membres de l'ESA, mais ils ont décidé de rejoindre l'Agence. Au début de mai - deux mois avant la Grèce - le Luxembourg officialisait sa volonté de devenir Etat membre.

Jean-Jacques Dordain, Directeur Général de l'ESA, a parlé d'"un juste retour des choses" en signant avec Mme Erna Hennicot-Schoepges, Ministre luxembourgeoise de la Culture, de l'Education supérieure et de la Recherche, l'accord relatif à l'adhésion du Grand Duché à la Convention de l'ESA. Cette adhésion deviendra effective durant la seconde moitié de 2005.

En 1985, le petit Etat au coeur de l'Europe créait, dans une forme de partenariat public-privé, la Société Européenne des Satellites (SES). Il s'agissait de mettre en oeuvre un système privé de satellites pour une couverture paneuropéenne avec des bouquets TV. L'entreprise luxembourgeoise allait lancer les cinq premiers satellites TV de la constellation Astra avec des lanceurs Ariane 4. Ainsi le drapeau luxembourgeois a flotté à l'entrée du Centre Spatial Guyanais de Kourou.

Signature de l'acte
Signature de l'acte

Grâce à ces lancements, le Grand Duché élargissait son territoire jusqu'à 35 800 km d'altitude, disposant d'une aire plus étendue qu'à la surface terrestre. Il allait surtout tirer parti de sa réussite dans la dimension spatiale pour faire tomber, via les impôts sur les plantureux bénéfices de SES, une manne céleste dans l'escarcelle de chaque Luxembourgeois!

Depuis quatre ans, le Luxembourg participe au programme ARTES (Advanced Research in Telecommunications Systems): des développements technologiques intéressent SES Global, qui est basé au Château de Betzdorf et qui est le plus important opérateur commercial de satellites géostationnaires pour la télévision et les télécommunications. Comme Etat membre, il va pouvoir participer à d'autres programmes de l'ESA. Nous avons demandé à la Ministre Hennicot-Schoepges ce que le Grand Duché - qui "contrôle" une quarantaine de satellites autour du globe - trouve d'utile à participer aux programmes de l'Agence.

Qu'est-ce qui incite le Luxembourg qui exploite avec succès des satellites géostationnaires à adhérer à l'ESA ?

La décision de devenir membre à part entière est justifiée par l'évolution du Grand Duché vers des activités dans des centres de recherche, avec la création récente d'une Université de Luxembourg qui a une faculté des sciences et de la technologie et de la communication, avec la volonté de diversifier notre économie. Nous avons pu accélérer la procédure de l'adhésion, grâce à Jean-Pol Poncelet, Directeur des Relations Internationales, qui a facilité, comme parrain, notre démarche. La présence du Luxembourg à l'ESA donnera un stimulant à la recherche et l'économie, car nous comptons sur l'activité spatiale pour attirer des entreprises de pointe.

Le domaine du Château de Betzdorf, avec les opérations de SES Astra, s’est hissé jusqu’à l’orbite géostationnaire
Le domaine du Château de Betzdorf, avec les opérations de SES Astra, s’est hissé jusqu’à l’orbite géostationnaire

Les programmes de l'Agence s'organisent autour du principe de retour industriel. Le Luxembourg a-t-il l'assise industrielle pour rentabiliser sa participation à l'ESA ?

Notre contribution de 3 millions d'euros servira à investir dans le programme ARTES où nous sommes partie prenante et nous prendrons part au fonctionnement général et au programme scientifique. Il y aura des retombées pour des entreprises déjà constituées à l'étranger, qui ont annoncé leur intérêt de s'établir à Luxembourg. Nous avons comme indication qu'une quinzaine d'entreprises sont en ligne de mire pour participer. Il s'agit maintenant de bien cibler le choix des programmes.

Quels secteurs le Grand Duché entend privilégier dans sa politique de recherche, en étant au sein de l'ESA ?

Nous avons des compétences en géodynamique et, depuis 1987, nous avons mis sur pied des centres de recherche. Dans le domaine des nouvelles technologies, nous travaillons sur les applications multimédias, ainsi que dans les nanotechnologies et les nouveaux matériaux. Ainsi une bonne collaboration a été établie avec la société Goodyear de Luxembourg qui a au Grand Duché son centre européen de développement technologique.

Nous n'avons pas encore fait ce choix des programmes où nous allons faire porter notre effort. Ce choix doit être finalisé pour juin 2005, quand doit être décidé le programme à long terme de l'Agence. Nous sommes d'ailleurs demandeurs à l'ESA d'une étude spécialisée pour savoir sur quels programmes nous devons nous orienter au vu de la situation des entreprises au Luxembourg.

Le laboratoire souterrain de l'ECGS, à Walferdange, est équipé de ce gravimètre relatif à supraconductivité
Le laboratoire souterrain de l'ECGS, à Walferdange, est équipé de ce gravimètre relatif à supraconductivité

Laboratoire de Géodynamique et AeroSpace Cluster

Dans les années 60 et vu son passé dans l'exploitation minière, le Grand Duché s'est intéressé aux sciences de la Terre. Il a développé des activités en géodynamique, avec le soutien de l'Observatoire Royal de Belgique. Un laboratoire souterrain, installé près du village de Walferdange dans une mine désaffectée de gypse à 100 m sous terre, constitue l'un des fleurons de la recherche luxembourgeoise.

Il est depuis 1988 le Centre européen de Géodynamique et de Séismologie ou European Center for Geodynamics and Seismology (ECGS) dans le cadre de la prévention, de la protection et de l'organisation des secours contre les risques technologiques et naturels majeurs. L'ECGS est équipé de gravimètres relatifs à supraconductivité et à ressorts, d'un gravimètre absolu, de récepteurs GPS, de sismomètres, d'inclinomètres. Il collabore avec la section de Géophysique et d'Astrophysique du Musée National d'Histoire Naturelle, avec la nouvelle Université de Luxembourg, les Universités de Delft (Pays-Bas) et de Boulder (Colorado).

A la fin de 2001, le gouvernement grand-ducal a lancé un programme Cluster de grappes technologiques. Sa mise en oeuvre a été confiée à Luxinnovation, l'agence nationale pour la promotion de l'innovation et de la recherche au Luxembourg. En 2003, elle a constitué l'AeroSpace Cluster, une grappe des technologies dans le secteur aérospatial. Elle participe à l'initiative Transaérospace de coopération inter-régionale entre le Grand Duché, le Luxembourg belge (Wallonie) et la Lorraine, pour le transfert des innovations aérospatiales dans d'autres domaines d'activités industrielles.

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