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Le Ministre Paul Magnette et Julien de Wit, le lauréat du Prix Odissea 2011
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Prix Odissea à un jeune chercheur pour son travail sur les exo-planètes

26/04/2012 1556 views 0 likes
ESA / Space in Member States / Belgium - Français

Le Prix Odissea 2011 a été remis au Sénat de Belgique par le Ministre Paul Magnette, chargé de la Politique scientifique belge, à Julien de Wit pour son travail de fin d'études sur les exo-planètes. Celui-ci est diplômé en aérospatiale de l'Université de Liège et de l’Institut Supérieur de l’Aéronautique et de l’Espace de Toulouse, actuellement doctorant au Massachussets Institute of Technology (MIT).

Dans la connaissance des terres qui évoluent autour d’étoiles, les chercheurs liégeois d’AGO (Département Astrophysique, Géophysique et Océanographie) se trouvent aux avant-postes. Et le choix de l’un d’entre eux par un jury d’experts présidé par l’astronaute belge Dirk Frimout en est une belle démonstration.

Chaque année, depuis 2005, le Sénat belge met à l’honneur avec le Prix Odissea un étudiant d’Université ou d’Ecole supérieure en Belgique pour un travail de fin d’études ou de recherches effectué en 2011 dans le domaine de l’astronomie ou de l’astronautique. Une compétition est organisée par l’Euro Space Society. C’est Julien De Wit (24 ans, habitant la province de Liège) qui a obtenu la récompense d’un montant de 8000 euros. Cette bourse va lui permettre de compléter sa formation avec des stages et cours dans une entreprise ou organisation européenne qui est impliquée dans l’étude de l’Univers.

D. Frimout, en présentant les nominés pour le Prix Odissea 2011, a mis en évidence la grande diversité et la haute qualité des travaux en compétition.

Parmi les concurrents, il y avait des jeunes chercheurs de grand talent qui ont montré la variété étendues des sujets de recherche et technologie spatiales: Arne Lhacen (KUL) sur les défis de la protection des missions vers Mars ; Sophie Goemaere (Universiteit Gent) sur les aspects psychologiques d’un vol spatial de longue durée ; Guerric de Crombugghe (UCL-VKI) et Laurent Michiels (EPL-UCL) pour la conception et l’analyse d’un système pour « désorbiter » des Cubesats ; Alexis Coyette (UCL) pour l’étude des oscillations de la planète Mercure. Ces travaux se sont référés à des résultats obtenus grâce aux programmes de l’ESA ou de la NASA.

Le spatial liégeois à l’honneur

La photo de famille du Prix Odissea 2011. Au reconnaît au centre l’astronaute belge Dirk Frimout.
La photo de famille du Prix Odissea 2011. Au reconnaît au centre l’astronaute belge Dirk Frimout.

Lors de la remise du Prix Odissea 2011, le Ministre Magnette a souligné l’intérêt d’encourager, au niveau des étudiants, la recherche belge dans les sciences de l’espace. Surtout que la Belgique est l’un des Etats membres les plus actifs au sein de l’ESA. Julien de Wit, le lauréat du prix Odissea 2011, constate : « Il y a parfois des problèmes de communication en Belgique. Celle-ci ne vend pas assez son savoir-faire, surtout dans le domaine spatial où elle excelle. Plus de communication permettrait sans doute de créer davantage de vocations dans ce secteur.»

L’Université de Liège, qui est la seule en Communauté française de Belgique à organiser deux maîtrises à orientation spatiale, participe depuis les années 60 aux missions scientifiques de l’Europe dans l’espace. Son CSL (Centre Spatial de Liège), spécialisé dans les essais sous vide d’équipements opto-électroniques jusqu’à une température proche du zéro absolu, est devenu pôle universitaire de haute technologie et de renommée mondiale pour les systèmes spatiaux. Depuis août dernier, il est dirigé par Thierry Chantraine, ingénieur civil qui est expert de qualité et d’ingénierie pour les technologies aérospatiales.

Mise en place de l’entité thématique LiSRI

L’observatoire Planck de l’ESA au CSL : il y a reçu son baptême de l’espace dans le simulateur FOCAL-5.
L’observatoire Planck de l’ESA au CSL : il y a reçu son baptême de l’espace dans le simulateur FOCAL-5.

En 2010, le CSL, le Département AGO (Astrophysique, Géophysique et Océanographie) et le LTAS (Laboratoire des Techniques Aérospatiales) lançaient l’initiative de fédérer les compétences de l’Université dans le domaine spatial, afin de leur donner plus de visibilité. A l’issue d’un “état de réflexions”, avec une revue détaillée des ressources universitaires, le projet d’entité de recherche thématique Espace prenait forme sous le nom de LiSRI (Liege Space Research Institute).

LiSRI s’est donnée pour premier objectif de réaliser la mission d’un nano-satellite à caractère scientifique. Cette activité, en plus d’ateliers communs et d’échanges d’informations sur les missions de l’ESA, vise à faire collaborer un maximum d’acteurs du spatial liégeois : CSL, AGO, LTAS, Eléments de machine, Tribologie (EMT), l’Institut Montéfiore (télécommunications), l’unité de Géomatique (télédétection). Son projet de Cubesat, d’une masse de 5 kg, est destiné à développer une technologie inédite dans le cadre de la quête mondiale des planètes extra-solaires ou exo-planètes. Il s’agit de faire voler un détecteur ultraviolet qui observera, depuis l’orbite terrestre, l’évolution du tore d’Io, un anneau d’atomes de sodium autour de la plus grosse planète du système solaire.

Le but de la mission Cubesat de LiSRI, qu’on prévoit pour 2016, est de faire progresser la technologie destinée à l’étude de l’environnement magnétique des exo-planètes. Mais les propositions pour d’autres expériences ne manquent pas. Comme de nouveaux instruments pour télescopes au sol ou pour la surveillance du climat… L’astrophysicien Jean Surdej est conscient du potentiel de LiSRI : « Le savoir-faire est là, mais il est dilué. A nous, dans l’entité de recherche thématique, de le faire interagir par le dialogue et la concertation pour faire naître des initiatives innovantes ».

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