Les grandes questions sur l'Espace

Qu’est ce qui fait qu’on se passionne autant pour l’espace?

Il y a tellement de choses non résolues. Tant qu’il y aura des points d’interrogation, la passion perdurera. Sans compter que chacun essaie de trouver sa réponse, ce qui nourrit tous les fantasmes. Alors bien sûr qu’il reste également beaucoup à apprendre et à explorer sur Terre, mais l’espace est l’inconnu par excellence. A tel point qu’on ne peut même pas vraiment expliquer cet attrait.

De la conquête de la Lune à celle de l’orbite commerciale, on est passé ces 40 dernières années du pionnier au business, selon vous, que nous réserve le futur?

Il faut garder les deux faces de la conquête. Chaque fois qu’on découvre quelque chose de nouveau, il peut y avoir des retombées commerciales. Mais ensuite, à chaque fois, il faut de nouveau retourner à la base du processus, effectuer un retour aux sources. C’est notre leitmotiv à l’ESA. D’un côté, on a conscience que l’espace est utile pour résoudre des besoins spécifiques sur Terre. Mais on ne perd pas l’esprit pionnier, la recherche, l’exploration, l’inconnu. A la ministérielle de novembre, on va proposer Aurora, l’exploration du système solaire. Or, qu’est ce que ça veut dire ? On ne sait pas vraiment. On sait simplement qu’il faut faire tomber des barrières, aller toujours plus loin.

Dans le cadre de la grande aventure spatiale, comment voyez-vous votre action, votre rôle?

Je fais de mon mieux pour penser à l’avenir, et qu’on fasse de même autour de moi. Pour cela, il faut savoir se remettre en question, en se posant les bonnes questions, du genre : quels sont les besoins primordiaux de l’être humain sur Terre ?... même sans savoir si on apportera la meilleure réponse. En tout cas, il faut une réponse.