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Rosetta, la quête des origines de la vie

28/08/2015 2182 views 20 likes
ESA / Space in Member States / France

Plus d’un an après le rendez-vous de Rosetta avec la comète Tchouri, la sonde et son atterrisseur Philae ont rempli en très grande partie leur mission : les données qu’ils ont fait parvenir aux scientifiques bouleversent notre vision des comètes et nous offrent de nouvelles perspectives sur les origines de la vie.

A l’ESA, on prépare déjà la dernière partie du voyage de Rosetta aux côtés de la comète. La sonde a récemment vécu une "période intense": elle a pu l’observer à son périhélie, le point de son orbite le plus proche du Soleil, là où son activité se réveille – l‘énergie solaire croissante réchauffe les glaces souterraines de la comète qui rejette alors des gaz et des poussières -. Pour se protéger, Rosetta a dû s‘éloigner de plusieurs centaines de kilomètres. Dans l’opération, celle-ci a perdu le contact avec Philae.

Rosetta rétablira-t-elle le contact avec Philae ?

"Bien sûr, on rêve de pouvoir communiquer de nouveau avec lui et de recevoir à nouveau des données scientifiques en provenance de la surface, par exemple, des images qui pourraient nous montrer en quoi le sol est différent aujourd’hui après le périhélie, de ce qu’il était en novembre," insiste Stephan Ulamec, manager de l’atterrisseur au DLR à Cologne en Allemagne où est installée l‘équipe aux commandes de Philae.

Ses membres gardent l’espoir que le robot se fasse de nouveau entendre. D’ici au 21 septembre, il pourrait y avoir des moments propices. "Pendant ces laps de temps qui durent environ une heure à deux heures et interviennent deux fois par jour, on essaie d’envoyer des ordres à l’atterrisseur et de communiquer avec lui," explique Cinzia Fantinati, manager du Centre de contrôle de l’atterrisseur.

Si Philae s’avère capable de capter le signal et de faire fonctionner ses instruments, les scientifiques auront alors une dernière chance de réaliser des tests importants, voire de mener des opérations complexes comme de réaliser des forages.

Des briques élémentaires de la vie

Pour autant, l’atterrisseur a déjà livré beaucoup : les données envoyées lors de sa descente vers Tchouri accréditent un peu plus l’idée que les comètes aient joué un rôle-clé dans l’apparition de la vie. "Nous avons découvert diverses molécules organiques. Un résultat qui désormais, doit être pris en compte dans nos théories sur la formation de la vie : comprendre comment les sucres, les acides aminés ont pu se former sur Terre si ces matières organiques – ces molécules prébiotiques – ont été apportées sur Terre par les comètes," explique Stephan Ulamec. "Ce sont les briques élémentaires de la vie, ce ne sont pas des organismes vivants, ce sont des éléments qui peuvent aboutir à la création de la vie," précise Matt Taylor, Responsable scientifique sur le projet Rosetta (ESA).

L’arrêt de la mission Rosetta – entamée en 2004 – a été reporté de neuf mois, jusque fin septembre 2016. Mais les occasions de faire avancer la science vont se raréfier : la comète s‘éloignera de plus en plus du Soleil et la lumière deviendra trop faible pour pouvoir recharger les batteries de Rosetta et Philae. A terme, la sonde, vaisseau-mère de Philae, rejoindra son "enfant" sur Tchouri.

Rosetta finira sa course sur la comète

"Lors des dernières semaines de la mission, indique Andrea Accomazzo, Directeur de vol de la mission Rosetta (ESA), on a l’intention de faire une descente en spirale en direction de la comète. On pense être en mesure de voler très près – bien en dessous de 10 km de distance -, poursuit-il, il est très probable que nous puissions prendre des images spectaculaires à de très courtes distances ; puis à la fin, on laissera l’engin se poser ou heurter la surface."

Neuf mois après l’arrivée de Philae sur la comète, la mission a permis d’accroître de manière spectaculaire, nos connaissances sur ce type de corps céleste, mais aussi d’alimenter notre fascination pour l’exploration spatiale. "Rosetta est l’une des missions spatiales les plus fantastiques de l’Histoire, assure Andrea Accomazzo. D’un point de vue scientifique, nous avons exploré un monde qui était totalement inexploré. (…) On a pu voir que cette mission a attiré beaucoup d’attention dans le monde entier, suscité beaucoup d‘émotion, ajoute-t-il, et c’est quelque chose qui sera toujours gravé dans nos cœurs."

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