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Des cellules solaires, des batteries et un contrôle de puissance d'origine spatiale pour traverser l'Atlantique
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Technologie spatiale sur la Transat

08/11/2005 677 views 0 likes
ESA / Space in Member States / Belgium - Français

La technologie spatiale européenne va apporter son soutien à au moins un des navires qui vont s'élancer à travers l'océan pour la course internationale de la Transat Jacques Vabre. La compétition débute samedi au départ du Havre, en France, et s'achèvera à Salvador de Bahia, au Brésil.

Marc Thiercelin et son coéquipier Eric Drouglazet concourront sur le monocoque de 18 m de Marc Thiercelin, le ProForm. Ce navire a été équipé de cellules solaires à fort rendement, de batteries plus légères et d'un système de gestion de puissance "intelligent", tous dérivés de technologies développées pour les programmes spatiaux européens.

Marc Thiercelin dédicace le poster de la Transat Jacques Vabre
Marc Thiercelin dédicace le poster de la Transat Jacques Vabre

Marc Thiercelin et son coéquipier Eric Drouglazet concourront sur le monocoque de 18 m de Marc Thiercelin, le ProForm. Ce navire a été équipé de cellules solaires à fort rendement, de batteries plus légères et d'un système de gestion de puissance "intelligent", tous dérivés de technologies développées pour les programmes spatiaux européens.

Cette année, c'est la 7e édition de la Transat Jacques Vabre, la seule course internationale alignant à la fois des monocoques et des multicoques de 15 à 18 m. Après avoir quitté la France, les concurrents traverseront l'Atlantique pour rejoindre le Brésil, à environ 4 350 milles nautiques de là (8 150 km).

Technologie spatiale à bord
Technologie spatiale à bord

« En 2003, nous avons commencé à discuter avec Marc Thiercelin de la manière dont les technologies pstiales pourraient l'aider et améliorer les performances de son bateau », rappelle Pierre Brisson, directeur du Programme de Transfert de Technologies (TTP) de l'ESA. « Nous avons rapidement identifié la réduction de la masse embarquée et un système électrique performant comme deux domaines où des technologies démontrées dans l'espace pourraient apporter des réponses intéressantes ».

Un modèle de batterie plus légère a été choisi sur la base d'un développement réalisé pour les satellites dans les années 1990. La société française SAFT a ainsi fourni un ensemble de batteries pour le navire de Marc Thiercelin qui ne pèse que 110 kg contre 250 kg pour des batteries maritimes conventionnelles de même puissance.

Eric Drouglazet
Eric Drouglazet

Sur la plupart des navires de ce type, les batteries sont rechargées en faisant tourner un générateur diesel une ou deux fois par jour. Beaucoup de navires utilisent également des cellules solaires pour produire de l'électricité, mais uniquement en appoint du générateur diesel conventionnel car leur rendement n'est pas encore suffisant et bien sûr, leur production dépend de la météorologie et de l'ensoleillement disponible.

L'ESA, avec les industriels européens, effectue un travail continu de recherche et de développement pour améliorer les performances et le rendement des cellules solaires pour les satellites et les vaisseaux spatiaux. La société allemande Solara a conçu deux panneaux de générateurs solaires pour le navire de Marc Thiercelein. Ces panneaux utilisent une nouveau type de cellules solaires "spatialisées" sur base de polysilicium qui ont un bien meilleur rendement que les cellules solaires traditionnelles.

Traversée d'un océan agité
Traversée d'un océan agité

Tandis que la plupart des cellules solaires produites en série pour les applications maritimes ont un rendement de conversion de la lumière solaire en électricité qui ne dépasse pas 8 à 10%, ces nouvelles cellules fournies par Solara atteignent un rendement de 12 à 13%. Elles produisent donc plus d'électricité ce qui permet de réduire la consommation du générateur diesel et donc la quantité de carburant que le bateau doit embarquer.

« En plus des batteries plus légères et des cellules solaires plus performantes, la jeune société française Accuwat a spécialement développé un système de gestion de puissance électrique utilisant les mêmes technologies développées par EADS pour les satellites européens », explique Alexandre Hulin de Bertin Technologies, une société partenaire du réseau de transfert de technologies de l'ESA qui assure la promotion de l'utilisation des technologies spatiales dans des domaines non-spatiaux. Bertin est aussi un partenaire clef dans le transfert de ces technologies sur le navire de Marc Thiercelin.

« Ce système contrôle le voltage des batteries, déclenche la mise en charge quand elle est nécessaire et l'arrête lorsque les batteries ont été chargées à plein. Il optimise le processus de mise en charge et permet d'éviter d'endommager les batteries par surcharge ».

Troisième course en mer pour la technologie spatiale

La technologie spatiale européenne sur le navire de Marc Thiercelin
La technologie spatiale européenne sur le navire de Marc Thiercelin

Les trois technologies spatiales ont été installées sur le navire de Marc Thiercelin, le "Proform", l'an dernier. Elles sont été utilisées pour la première fois lors de l'édition 2004 du Vendée Globe.

« Nous sommes heureux que Marc Thiercelin continue d'utiliser nos systèmes et de démontrer leurs capacités et leur fiabilité sur des courses aussi difficiles que le Vendée Globe et la Transat Jacques Vabre », reconnaît Pierre Brisson.

« Une fois de plus, les technologies de pointe que l'industrie européenne a développé pour nos programmes spatiaux fournissent des solutions innovantes et intelligentes à des problèmes sur Terre ».

Le tracé de la Transat
Le tracé de la Transat

« J'ai pu constater que les systèmes de l'ESA fonctionnaient très bien au cours du Vendée Globe mais aussi sur la course du fastnet, en août dernier », note Marc Thiercelin.

Marc Thiercelin a déjà accompli une longue carrière de skipper couronnée de succès. Il est arrivé deuxième au Vendée Globe 1997 et quatrième lors de l'édition 2001. Malheureusement, en 2004, il a dû abandonner la course à la suite d'un accident sur le navire. En 1999, il s'est classé deuxième sur le Tour du Monde en Solitaire. Au total, Marc Thiercelin a navigué sur quelque 470 000 km sur les océan de la planète.

Le "ProForm"
Le "ProForm"

Bien qu'il ait déjà de nombreuses années de courses et de navigation derrière lui, Marc Thiercelin estime que la Transat Jacques Vabre a quelque chose de spécial. « Je vais naviguer entre mes deux pays : la France où je suis né et le Brésil qui est mon pays d'adoption depuis de nombreuses années ».

« C'est un peu comme si les deux ports me tendaient la main et que je retournais voir de vieux amis ».

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