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L'équipage  STS-107
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Navette spatiale Columbia – Note d'information n° 1

04/02/2003 3446 views 3 likes
ESA / Space in Member States / Belgium - Français

ESA INFO 02-2003. Samedi 1er février 2003, vers 14 h 00 GMT (15 h 00 heure française), la Navette spatiale Columbia a été détruite dans un accident, au cours duquel sept astronautes de la NASA ont péri : Rick Husband, commandant de la mission, William McCool, pilote, Michael Anderson, commandant charge utile, Kalpana Chawla, Laurel Clark et David Brown, spécialistes mission, ainsi que l'astronaute israélien Ilan Ramon, spécialiste charge utile.

MM. Antonio Rodotà, Directeur général, et Joerg Feustel-Büechl, Directeur des vols habités, ont adressé leurs condoléances, au nom de l'ESA, à l'Administrateur et aux autres hauts responsables de la NASA ainsi que, par leur intermédiaire, aux familles des astronautes.

Principales caractéristiques de la mission

La navette spatiale Columbia a été lancée le 16 janvier 2003 avec à son bord un module Spacehab pour une mission scientifique de 16 jours (STS 107). L'orbite présentait une altitude de 274 km et une inclinaison de 39°. Il ne s'agissait pas d'un vol à destination de la Station spatiale internationale, mais d'une mission autonome sans amarrage à l'ISS et sans relève d'équipage.

La phase de rentrée a débuté conformément au scénario nominal de retour sur Terre des navettes, environ une heure avant l'atterrissage, à quelque 8000 km du centre spatial Kennedy (KSC) en Floride, où se trouve la piste d'atterrissage. A ce moment, la navette évolue à une altitude de 170 km à une vitesse d'environ 28 000 km/h. Elle est alors positionnée selon une orientation adéquate et les réacteurs sont allumés pour amorcer la descente.

Environ 5 minutes plus tard, à une altitude de 120 km, la rentrée dans la haute atmosphère commence selon une séquence automatique gérée par le système de pilotage embarqué. Au cours de cette phase, les communications sont interrompues entre 81 et 49 km d'altitude car les signaux radio ne peuvent traverser la couche de particules ionisées qui entoure la navette. Cette phase dure environ 16 minutes.

L'ensemble du processus de rentrée atmosphérique peut se dérouler en mode automatique ou en commande manuelle.

La rentrée de Columbia le 1er février 2003 n'a pas été nominale. Les communications avec la navette se sont arrêtées vers 14 h 00 GMT. Columbia se trouvait alors au-dessus du Texas, à environ 15 minutes de son site d'atterrissage, évoluant à une vitesse égale à 18 fois la vitesse du son. Son altitude était de 63 km et la distance qui la séparait du centre Kennedy avoisinait les 1400 km.

Sur les vidéos, on voit la navette se désintégrer lentement en suivant une trajectoire régulière. On recueille actuellement les débris, qui sont retombés sur une large zone de l'est du Texas et de la Louisiane.

M. Sean O'Keefe, administrateur de la NASA, a mis sur pied une commission d'enquête inter-agences chargée de conduire une analyse indépendante des événements et des interventions qui ont précédé la disparition tragique des sept astronautes de la navette Columbia. M. Ron Dittemore, responsable du programme Navettes, a évoqué la possibilité d'une détérioration de l'une des ailes de Columbia pendant le lancement, mais on ne sait pas, à l'heure actuelle, si cela a pu avoir une incidence sur le déroulement de la catastrophe.

Toutes les données sont actuellement sauvegardées et seront analysées, avec les débris récupérés, afin de déterminer l'origine de l'accident.

Pour l'instant, les navettes sont clouées au sol, ce qui impose notamment le réexamen du vol de l'astronaute de l'ESA Christer Fuglesang, prévu en juillet 2003 à bord d'Atlantis.

Station spatiale internationale (ISS)

Trois astronautes sont actuellement à bord de l'ISS : le commandant Kenneth Bowersox de la NASA et les ingénieurs de vol Nikolaï Boudarine de la RKA et Donald Pettit de la NASA. Ils se sont embarqués le 24 novembre 2002 sur la navette Endeavour (vol STS 113) et doivent normalement revenir à la mi-mars 2003 à bord d'Atlantis.

Un véhicule russe Progress (9P) s'est désamarré de l'ISS comme prévu le 1er février et un vol Soyouz comprenant un véhicule inhabité Progress (10P) a eu lieu avec succès le 2 février à 12 h 59 GMT pour une mission nominale de réapprovisionnement en carburant et de desserte logistique.

Les réserves présentes à bord de la station (nourriture, eau, carburant, etc.) sont suffisantes pour assurer plusieurs mois d'activités nominales. La station dispose actuellement du vaisseau de sauvetage Soyouz 5S, qui doit rester arrimé au moins jusqu'en mai 2003.

Rosaviakosmos et la NASA évaluent actuellement l'ensemble des besoins de l'ISS et de l'équipage en matière de réapprovisionnement pour les mois à venir et procéderont à un réexamen du manifeste des prochains vols des véhicules Progress (11P, prévu en juin 2003) et Soyouz (6S, prévu en avril 2003).

Le prochain vol de relève de l'équipage devait avoir lieu en mars avec la navette Atlantis. Quant au prochain vol Soyouz, prévu le 16 avril 2003, il s'agit d'un vol-taxi devant emmener l'astronaute de l'ESA Pedro Duque. Cette mission est actuellement en plein réexamen, mais Pedro Duque et André Kuipers, qui doit s'embarquer sur le vol Soyouz 7S en octobre prochain, poursuivent actuellement leur programme d'entraînement comme prévu.

Le calendrier des prochaines missions de navettes à destination de l'ISS prévoyait une série de cinq vols d'assemblage de la charpente et des panneaux solaires après un vol logistique du MPLM, ce qui devait conduire au lancement de l'élément de jonction n° 2 en février 2004. Les conséquences du tragique accident de Columbia sur ce calendrier seront évaluées au cours des prochaines semaines.

Les charges utiles de l'ESA à bord de Columbia

La navette spatiale Columbia avait à son bord le double module scientifique Spacehab comprenant sept expériences de l'ESA d'une masse de 600 kg, ce qui représentait environ 25 % de la charge utile totale de la mission.

Toutes les charges utiles ont bien fonctionné au cours de la mission de 16 jours. Toutefois, pour les quatre instruments suivants d'expériences en biologie et en cristallisation des protéines, aucune résultat scientifique ne sera disponible car les chercheurs n'auront ni échantillons ni données électroniques à analyser :

 

  • L'installation de cristallisation des protéines de pointe (APCF) comprenait 38 conteneurs d'expériences. Les données étaient enregistrées sur bande numérique et les résultats scientifiques étaient constitués par les échantillons soumis aux expériences.
  • Le Biobox était utilisé pour quatre expériences. Les résultats étaient constitués par les échantillons. Seules sont disponibles les données de télémesure, qui témoignent d'un fonctionnement parfait de l'installation.

     

  • Le Biopack était utilisé pour huit expériences. Les résultats scientifiques étaient constitués par les échantillons soumis aux expériences.
  • L'installation européenne de recherche sur l'ostéoporose dans l'espace et sur Terre (ERISTO) était utilisée pour deux expériences à partir de 12 échantillons de cellules osseuses humaines. Elle faisait appel au module OSTEO prêté par l'Agence spatiale canadienne (ASC). Là encore, les résultats scientifiques étaient constitués par les échantillons eux-mêmes.

En ce qui concerne les trois instruments suivants, toutes les données sont disponibles aux fins d'analyse scientifique :

 

  • Com2Plex a servi à conduire trois expériences technologiques pour tester de nouveaux concepts de régulation thermique proposés par l'industrie. Les données de télémesure issues de l'ensemble des expériences indiquent d'ores et déjà d'importantes améliorations des caractéristiques de transfert thermique. Des analyses plus poussées seront conduites ultérieurement.
  • L'installation d'étude de l'adsorption et de la tension de surface (FAST) a permis de mener à bon terme l'ensemble des trois expériences au cours du vol. Toutes les informations (télémesures et enregistrements en vidéo) sont disponibles pour analyse complémentaire par les trois groupes de chercheurs.
  • Le système de surveillance respiratoire de pointe (ARMS) a été utilisé pour réaliser 7 expériences en vol et 1 expérience au sol dans le domaine de la recherche pulmonaire et cardiovasculaire en apesanteur. Toutes les données de vol, jointes à la collecte des données de référence effectuée avant le vol, sont disponibles sous forme électronique pour analyse complémentaire par les scientifiques.

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