Oerlikon Space: un rôle important dans la fabrication de la structure de l'ATV
Parmi une trentaine de sociétés européennes, russes ou américaines qui ont participé à la réalisation du ravitailleur ATV «Automated Transfer Vehicle» Jules Verne, la firme suisse Oerlikon Space (ex Contraves Space/Unaxis) s’est particulièrement impliquée dans la mise au point de la structure du cargo spatial.
Elle a en effet fait profiter son savoir-faire pour l’élaboration et la fabrication de la colonne vertébrale (châssis) de l’ATV ainsi que de son habillement (parois de protection). Tout d’abord avec une pièce essentielle pour assurer l’assise du cargo spatial: l’adaptateur SDM (Separation & Distancing Module). Sorte de gros tabouret, cet élément supporte un cargo qui ne pèse pas moins de 19,357 tonnes au décollage.
Epine dorsale du module de service
Ensuite, en ce qui concerne l’ossature de l’engin spatial lui-même, le module de service, la firme zurichoise a réalisé une structure complexe en alliage d’aluminium qui représente l’épine dorsale de l’ATV. Une construction qui doit non seulement supporter tous les composants du satellite - du système de propulsion aux commandes de vol avec son avionique - mais qui doit aussi protéger l’ATV contre l’impact de petites météorites et de collisions avec des débris dans l’espace.
Pour parer à toutes ces contraintes, les ingénieurs européens ont travaillé d’arrache pied durant cinq ans à la mise au point de cette structure en simulant les efforts au Centre spatial de l’ESTEC à Nordwijk au Pays-Bas.
Maître d’œuvre du satellite, l’Agence spatiale européenne (ESA) à confié la réalisation de Jules Verne chez EADS Division lanceurs (France), firme devenue aujourd’hui Astrium Space Transportation. Ce programme international a ainsi donné la possibilité à Oerlikon Space de s’affirmer encore davantage sur ce créneau de structures de satellites.
Coiffes plus légères
Oerlikon Space a également participé au succès du lancement de ce «camion automatique» le 9 mars 2008 de Kourou en Guyane française, grâce aux deux demi-coiffes collées bout-à-bout et enveloppant l’ATV au sommet de la fusée Ariane 5. Ces grosses coquilles de 17 mètres de hauteur et de 5,4 mètres de diamètre sont composées de dix panneaux en une structure sandwich (âme en aluminium perforé et expansé), recouverte de peaux en fibre de carbone-résine.
Les coiffes servent ainsi à assurer la protection du satellite embarqué pendant le vol atmosphérique contre l’acoustique, la vitesse transsonique et les flux aérothermiques. Depuis le vol 534 d’Ariane du 8 décembre 2006, ces coiffes sont d’ailleurs revêtues d’une nouvelle couche anti-acoustique plus légère baptisée Fairing Acoustic Protection (FAP).
