ESA title
Back to Index English German Full story
Applications

N° 16–2003: Artemis relaie pour la première fois des images d’Envisat

19 March 2003

Des images prises par le satellite Envisat ont été transmises pour la première fois, via le satellite de relais de données ARTEMIS posté en orbite géostationnaire, au centre de traitement de données de l’ESA situé à l’ESRIN, près de Rome.

 

Cette transmission représente une double victoire pour l’Agence spatiale européenne : « Pour la mission d’observation de la Terre Envisat, l’établissement d’une liaison avec Artemis afin de relayer des images de la Terre et des mesures scientifiques signifie à la fois que l’on peut désormais acquérir et transmettre un plus grand volume de données et que la livraison des données d’observation de la Terre aux utilisateurs finals sera beaucoup plus rapide. Ce sont là deux excellentes nouvelles », a déclaré José Achache, Directeur des Programmes d’observation de la Terre de l’ESA.

Pour Artemis, satellite de la mission de technologie & de relais de données de pointe, cette transmission est le couronnement d’une épopée de 18 mois durant laquelle le satellite, injecté en juillet 2001 sur une orbite beaucoup plus basse que celle initialement prévue, est parvenu à rejoindre l’orbite géostationnaire. Les réserves d’ergols classiques étant insuffisantes pour rehausser l’orbite du satellite, les ingénieurs de l’ESA ont utilisé son système de propulsion ionique expérimental et habilement exploité ses propulseurs chimiques pour le hisser jusqu’à sa position géostationnaire nominale à 21,5 degrés Est.

Pour Claudio Mastracci, Directeur des applications, « Cette mission de sauvetage a permis de tester en conditions réelles une technologie expérimentale. Je me réjouis, ajoute-t-il, qu’Artemis soit maintenant en mesure de servir l’ensemble de la communauté spatiale ».

« La mission Artemis a pour but de qualifier en orbite de nouvelles technologies de télécommunications spatiales et d’offrir de nouveaux services dans ce domaine», précise Gotthard Oppenhäuser, responsable de la mission Artemis à l’ESA. « Grâce au système de relais de données, les utilisateurs peuvent recevoir leurs données en temps réel sans que la sécurité soit pour autant compromise ».

Artemis emporte des charges utiles destinées aux communications avec les mobiles terrestres, à la navigation et au relais de données. Le satellite opère dans les bandes S (2 GHz) et Ka (26 GHz) ainsi que dans les fréquences optiques. Artemis et Envisat communiquent par des liaisons en bande kA.

L’établissement d’un système opérationnel de relais de données en bande Ka entre ces deux satellites est une première pour l’Europe. Ce système démontre le bon fonctionnement en orbite de technologies et de procédures opérationnelles innovantes ainsi que la fiabilité des logiciels complexes utilisés tant pour le segment sol que pour le segment spatial d’Artemis. Il apporte également la preuve de l’utilité des charges utiles de relais de données.

En mai, lorsque les essais de la liaison intersatellitaire seront achevés, près de la moitié des données recueillies par les capteurs d’Envisat seront transmises via Artemis au centre de traitement des données d’Envisat à l’ESRIN. Les données de plusieurs instruments continueront à être envoyées à la station sol/centre de traitement des données Envisat de Kiruna (Suède), mais le relais de données par satellite élargit considérablement les capacités offertes au réseau de données Envisat.

Envisat parcourt chaque jour 14 orbites de 100 minutes et la station sol de Kiruna ne peut le « voir » que pendant une dizaine de minutes à chaque passage, ceci au cours de 10 de ses orbites. Parce qu’il occupe une position orbitale plus haute qu’Envisat, Artemis peut rester en contact avec lui pendant la quasi totalité de ses orbites et pendant des périodes plus longues.

La transmission à l’ESRIN, via Artemis, d’une grande partie des images prises par Envisat allègera la charge de travail du personnel de Kiruna, accélérant ainsi le traitement des données qui pourront être disponibles dans un délai de trois heures seulement après leur acquisition. Le recours à Artemis permettra également à l’ESA d’accroître le volume de données acquises par Envisat partout dans le monde, notamment par l’instrument ASAR (radar de pointe à synthèse d’ouverture), confèrera une plus grande souplesse aux activités du segment sol de la mission et permettra de disposer d’une solution de secours en cas de défaillance des enregistreurs de bord, d’où une plus grande fiabilité de la mission.

« Grâce à Artemis, nous allons considérablement améliorer nos services aux utilisateurs d’Envisat », déclare Henri Laur, responsable de la mission Envisat à l’ESA. « Les données d’Envisat pourront être livrées plus rapidement et nous pourrons raccourcir les délais de traitement».

Envisat a récemment fêté son premier anniversaire en orbite. Lancé le 28 février 2002 du port spatial de l’Europe, en Guyane française, c’est la plus grande et la plus puissante plate-forme d’observation de la Terre jamais construite. Il est doté d’une batterie de 10 instruments conçus pour offrir un panorama complet des océans, des terres émergées, de l’atmosphère et des calottes glacières de notre planète.

A partir du mois d’avril, le système de liaison optique d’Artemis relaiera les données du satellite français d’observation de la Terre, SPOT 4. En 2005, le véhicule de transfert automatique (ATV) commencera à utiliser lui-aussi régulièrement le service de relais de données d’Artemis et en 2006 (date à confirmer), le laboratoire Columbus, contribution européenne à la Station spatiale internationale, établira une liaison avec Artemis pendant près de cinq heures par jour.

Pour tout complément d’information, veuillez contacter :

Gotthard Oppenhäuser

Responsable de la mission Artemis

ESA

Tél : +31 71 565 3168

Henri Laur

Responsable de la mission Envisat

ESA

Tél : + 39 06 9418 0557

 

For further information:

ESA, Service des Relations avec les Médias