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Vega and Ariane 5 launch pads at Europe's Spaceport
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L’ESA et le CNES font le choix des énergies renouvelables pour alimenter le Port spatial de l’Europe

06/11/2020 2142 views 15 likes
ESA / Space in Member States / France

Le Port spatial de l’Europe (CSG), situé à Kourou, en Guyane, s’étend sur 700 kilomètres carrés et comprend un centre de contrôle, trois ensembles de lancement opérationnels — plus un autre en construction pour Ariane 6 —, ainsi que des usines de production d’ergols. Ensemble, ils consomment jusqu’à 20% des approvisionnements énergétiques du pays.

La climatisation des bâtiments représente environ la moitié de l’énergie dépensée, l’autre moitié étant consommée par les processus énergivores liés aux ergols liquides et solides. La facture annuelle est de plusieurs millions d’euros.

L’ESA et le CNES, l’Agence spatiale française, prévoient de diminuer les coûts en réduisant la dépendance du CSG au réseau de distribution d’électricité guyanais et en effectuant une transition vers des sources d’énergie vertes et renouvelables sur site. Ces nouvelles sources d’énergie visent à produire 90% de l’énergie consommée par le Port spatial d’ici la fin 2025. En atteignant cet objectif, le Port spatial de l’Europe serait très en avance sur les objectifs de la COP21 visant à lutter contre le changement climatique.

Site sélectionné pour les panneaux solaires
Site sélectionné pour les panneaux solaires

Ce plan de transition énergétique repose sur deux aspects : la mise en place de champs solaires (puissance totale allant jusqu’à 10 mégawatts crête) qui livreront leur premier électron d’ici le début de l’année 2023, suivie la même année par l’installation de deux unités biomasse dont la chaleur fatale sera utilisée pour climatiser les bâtiments. Cette combinaison pourrait permettre d’économiser environ 50 gigawattheures par an, réduisant ainsi l’empreinte carbone d’environ 45 000 tonnes d’équivalent dioxyde de carbone.

Ces plans de développement ont été approuvés durant Space19+. Ils reflètent l’approche de l’ESA et du CNES envers l’urgence mondiale qui impose de prendre soin de notre planète.

L’ESA a l’intention d’augmenter sa contribution au développement durable de notre société, d’éviter les impacts négatifs sur l’environnement et de maximiser les effets positifs.

Des panneaux solaires pour une électricité 100% verte
Des panneaux solaires pour une électricité 100% verte

Les panneaux solaires permettraient dans un premier temps une courbe d’apprentissage technologique. Étendre le nombre de panneaux augmenterait la production d’électricité du Port spatial, qui pourrait remplacer le réseau électrique vieillissant de la Guyane par 100% d’énergie verte.

L’énergie solaire pourrait être utilisée à l’avenir pour charger des batteries au Port spatial. Des unités biomasse, installées et exploitées par un tiers, compléteraient également le réseau électrique guyanais. Le cycle global de la biomasse fera travailler 250 personnes, stimulant ainsi l’emploi local.

La centrale biomasse prévue au Port spatial de l’Europe (vue d'artiste)
La centrale biomasse prévue au Port spatial de l’Europe (vue d'artiste)

Le principe d’une centrale biomasse consiste à produire un biogaz au moyen de bois mort dans une chambre de gazéification, et à obtenir de l’électricité via un processus de cogénération — le dioxyde carbone produit est compensé par la séquestration naturelle du dioxyde de carbone de l’air. Environ 75% de l’énergie contenue dans le combustible est dissipée sous forme de chaleur et utilisée via des groupes d’absorption pour alimenter le système de climatisation du Port spatial.

Engagement sur des mesures d’économie d’énergie au Port spatial de l’Europe
Engagement sur des mesures d’économie d’énergie au Port spatial de l’Europe

Outre ces mesures d’écologisation décidées par l’ESA et le CNES, les opérateurs industriels jouent également un rôle majeur. L’industrie a mis en place cet été avec le soutien de l’ESA des contrats de partenariat en faveur de l’efficacité énergétique avec le fournisseur local d’énergie, EDF SEI. Ces protocoles vont leur permettre de récupérer des primes sous forme de certificats d’économie d’énergie, avec pour objectif de les réinvestir au profit d’une meilleure compétitivité des lanceurs et de la réduction de l’empreinte carbone du site.

L’ESA, le CNES et les opérateurs industriels écrivent un nouveau chapitre de l’histoire du Port spatial. Ensemble ils font de l’énergie renouvelable un élément clé de la compétitivité des lanceurs tout en étant au service de la communauté locale et à terme de la Guyane toute entière.