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Unusual ozone hole opens over the Arctic
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Un trou inhabituel s’est formé dans la couche d’ozone au-dessus de l’Arctique

09/04/2020 5449 views 11 likes
ESA / Space in Member States / France

Grâce aux données fournies par l’instrument Tropomi du satellite Sentinel-5P du programme Copernicus, des scientifiques du Centre aérospatial allemand (DLR) ont remarqué ces dernières semaines une diminution plus forte qu’à l’ordinaire de l’ozone au-dessus des régions polaires septentrionales, entraînant la formation d’un « mini trou » dans la couche d’ozone.

La couche d’ozone est une couche de gaz protectrice et naturelle située dans la stratosphère qui protège des rayons ultraviolets nocifs du Soleil, qui peuvent provoquer des cancers de la peau, la cataracte, et causer des problèmes environnementaux.

Le « trou dans la couche d’ozone » souvent évoqué est celui au-dessus de l’Antarctique, qui se forme chaque année à l’automne. Des mini trous dans la couche d’ozone ont déjà été observés dans le passé au-dessus du Pôle Nord, mais celui de cette année est bien plus important en taille.

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Trou dans la couche d’ozone au-dessus de l’Arctique
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Diego Loyola, du Centre aérospatial allemand, explique : « Le trou dans la couche d’ozone que nous observons au-dessus de l’Arctique cette année s’étend sur moins d’un million de kilomètres carrés. C'est négligeable en comparaison du trou au-dessus de l’Antarctique, qui peut s’étendre sur 20 à 25 millions de kilomètres carrés sur une période de trois à quatre mois. »

Même si les deux pôles subissent des pertes en ozone pendant l’hiver, l’Arctique perd traditionnellement significativement moins d’ozone que l’Antarctique. Le trou dans la couche d’ozone se forme sous l’influence de températures extrêmement froides (moins de 80°C), de la lumière du Soleil, des vents et de substances telles que les chlorofluorocarbones (CFC).

Les températures ne descendent généralement pas aussi bas dans l’Arctique qu’en Antarctique mais cette année des vents violents soufflant autour du Pôle Nord ont capturé de l’air froid dans un tourbillon de vents stratosphériques (vortex polaire). A la fin de l’hiver polaire, les premiers rayons du Soleil au-dessus du Pôle Nord ont initié cette diminution inhabituellement forte de l’ozone, entraînant la formation du trou.

Diego Loyola : « Depuis le 14 mars, les colonnes d’ozone au-dessus de l’Arctique ont diminué jusqu’à descendre sous les 220 unités Dobson, valeur seuil en dessous de laquelle on parle de ‘trou dans la couche d’ozone’. Nous pensons que le trou va se refermer autour de la mi-avril 2020. »

 Claus Zehner, responsable au sein de l'ESA pour la mission Copernicus Sentinel-5P, ajoute : « Les mesures d’ozone total effectuées par Tropomi s’inscrivent dans la continuité de la capacité européenne à observer les niveaux d’ozone à l’échelle mondiale depuis 1995. Pendant toute cette période, nous n’avons jamais été témoins de la formation d’un trou de cette taille au-dessus de l’Arctique. »

Surveillance de la qualité de l’air avec Copernicus
Surveillance de la qualité de l’air avec Copernicus

L’instrument Tropomi embarqué à bord du satellite Sentinel-5P du programme Copernicus mesure un certain nombre de gaz à l’état de traces, y compris les propriétés des aérosols et des nuages, quotidiennement et sur l’ensemble du globe.

Étant donné l’importance de la surveillance de la qualité de l’air et de la distribution de l’ozone au niveau mondial, les missions à venir de Copernicus, Sentinel-4 et Sentinel-5, observeront les gaz à l’état de traces clés pour la qualité de l’air, l’ozone stratosphérique, et les aérosols. Dans le cadre du programme Copernicus de l’Union Européenne, les missions fourniront des informations sur la qualité de l’air, les radiations solaires et la surveillance du climat.