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ALTIUS : la première mission spatiale belge pour l’observation de la haute atmosphère
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ALTIUS va analyser la partie haute de l’atmosphère

13/05/2017 2170 views 10 likes
ESA / Space in Member States / Belgium - Français

Pour l’Institut royal Belge d’Aéronomie spatiale (IASB), il s’agit d’une « petite mission avec un grand potentiel ». C’est en effet sous l’impulsion de l’IASB que notre pays s’est attelé à la construction d’un nouveau satellite appelé ALTIUS dont la finalité sera de réaliser des mesures indispensables à travers l’atmosphère de la terre.

Le risque existe que l’on vienne à manquer de satellites capables de mesurer la répartition des principaux composants de notre atmosphère. C’est un vrai problème car ces mesures sont indispensables pour réaliser des modèles de l’atmosphère, modèles grâce auxquels on peut suivre les conséquences des émissions de gaz à effet de serre ou l’impact de l’interdiction des substances chimiques qui endommagent la couche d’ozone. Si des dispositions ont déjà été prises, il n’en demeure pas moins crucial de continuer à surveiller de près le trou dans la couche d’ozone.

Pendant les années « dorées », au début des années 2000, toute une série de satellites observaient la terre, mais aujourd’hui seule une poignée d’instruments obsolètes sont encore capables de mesurer à différentes altitudes dans l’atmosphère les variations de l’ozone et d’autres gaz, notamment les gaz à effet de serre. Cela conduit à mettre en péril la continuité des observations, qui est pourtant essentielle pour suivre de près les variations du climat ou l’évolution de la couche d’ozone.

Le projet belge Atmospheric Limb Tracker for the Investigation of the Upcoming Stratosphere, en abrégé ALTIUS, qui a été retenu officiellement en tant que mission Earth Watch par l’ESA lors de la conférence ministérielle de l’Agence qui s’est tenue en décembre 2016, doit permettre d’inverser cette tendance. Le projet est intégralement financé par la Politique scientifique fédérale (Belspo) à travers les programmes Prodex (PROgramme for the Development of scientific Experiments) et GSTP (General Support Technology Programme).

L’idée de concevoir ALTIUS a germé en 2005 au sein de l’IASB, institution située sur le plateau d’Uccle, à côté de l’Observatoire royal de Belgique (ORB) et l’Institut royal météorologique (IRM). ALTIUS pourrait devenir réalité dans moins de quatre en tant que première mission spatiale belge de télédétection de la haute atmosphère. La mission volerait sur un petit satellite Proba, sur une orbite héliosynchrone autour de la terre à une altitude de 780 kilomètres.

Het idee voor ALTIUS ontstond reeds in 2005 aan het BIRA, dat gevestigd is op het plateau van Ukkel naast de Koninklijke Sterrenwacht van België (KSB) en het Koninklijk Meteorologisch Instituut (KMI). Maar over een viertal jaar zou ALTIUS als eerste Belgische ruimtemissie voor teledetectie van de hogere atmosfeer nu realiteit kunnen worden aan boord van een kleine Proba-satelliet, die in een heliosynchrone baan om de aarde draait op een hoogte van 780 kilometer. 

Les différentes couches de l’atmosphère terrestre
Les différentes couches de l’atmosphère terrestre

L’objectif est de mesurer pendant une durée minimale de trois ans la concentration d’ozone dans l’atmosphère, avec une résolution de moins d’un kilomètre et dans un délai maximum de trois jours. La partie de l’atmosphère qui sera analysée s’étend de la troposphère, entre 10 à 15 kilomètres d’altitude, jusqu’à la mésosphère, entre 80 et 100 kilomètres d’altitude. ALTIUS mesurera également les quantités présentes dans l’atmosphère de dioxyde d’azote, de méthane, de vapeur d’eau et d’aérosols.

ALTIUS rompt avec les techniques classiques d’observation et repose sur une technologie innovante. Pour la première fois dans l’histoire de la spectrométrie atmosphérique, l’instrument utilisera l’imagerie spectrale. Cela signifie que des clichés seront pris du limbe, l’horizon vu depuis le satellite, à différentes longueurs d’onde qui peuvent être adaptées par l’observateur.

Les observations satellitaires sont indispensables pour la réalisation de modèles de l’atmosphère
Les observations satellitaires sont indispensables pour la réalisation de modèles de l’atmosphère

Grâce à la plateforme omnidirectionnelle Proba, ALTIUS est capable – pendant la durée d’un cycle d’observation – d’observer la diffusion de la lumière solaire dans la partie éclairée de l’atmosphère, d’observer le lever et le coucher de Soleil lors des transitions entre le jour et la nuit, et de pointer vers les étoiles, la Lune ou les planètes dans la partie nocturne de l’atmosphère.

Le projet permet à l’industrie spatiale belge de jouer un rôle important. Les équipes scientifique et opérationnelle de cette mission sont toutes deux intégralement belges : l’IASB a réalisé les études initiales de faisabilité, ainsi que le premier projet en collaboration avec QinetiQ Space (Kruibeke) pour la plateforme et OIP (Audenarde) pour l’instrument.

Une partie importante du segment sol est hébergée dans les bâtiments de l’IASB. C’est de là que B.USOC, le centre belge pour le soutien opérationnel aux missions spatiales, planifie les opérations, et c’est ici aussi que les données seront traitées par les équipes scientifiques. Cette mission suscite également de l’intérêt à l’étranger. Le Luxembourg et la Roumanie se sont récemment joints au consortium.

Pour une animation d’ALTIUS, cliquez ici.

Pour des informations sur le contexte de ALTIUS cliquez ici

Selon des informations de l'Institut royal d'Aéronomie Spatiale de Belgique (IASB)

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