N° 73–2001: Pour explorer l'Univers numérique, l'Europe lance un projet d'observatoire virtuel d'astrophysique
5 December 2001
L'Europe lance une nouvelle initiative baptisée Observatoire virtuel d'astrophysique (AVO), qui offrira aux astronomes de fabuleuses possibilités de réaliser de nouvelles découvertes. Grâce à cet observatoire, les scientifiques pourront en effet combiner sans solution de continuité des données d'observations recueillies par des télescopes spatiaux et au sol et couvrant l'éventail complet des longueurs d'ondes - du rayonnement gamma de haute énergie jusqu'à l'infrarouge et aux ondes radio en passant par l'ultraviolet et le visible.
Avec l'AVO, les astronomes pourront instantanément accéder aux immenses bases de données actuellement mises en place par les observatoires du monde entier et reconstituer ainsi le ciel " en version numérique ".
Les scientifiques pourront par exemple extraire de ces données les traces fugaces du passage d'un astéroïde à proximité de la Terre et prédire ainsi l'évolution de sa trajectoire, voire donner l'alerte si cet objet menace d'entrer en collision avec la planète. Dans le cas de l'explosion cataclysmique d'une étoile géante en fin de vie (supernova), ils scruteront la représentation numérique du ciel pour y repérer l'étoile juste avant son explosion, apportant ainsi une précieuse contribution à l'étude de l'évolution stellaire.
De nos jours, les observatoires scrutent le ciel en continu, alimentant de façon massive les archives de données numériques. Compte tenu du rythme de croissance impressionnant de ces archives, les scientifiques disposent d'ores et déjà de plusieurs centaines de téraoctets de données, correspondant à plusieurs milliers de milliards de pixels, à partir desquelles le vrai ciel est reconstitué sous forme numérique. Ils se trouvent en présence d'une quantité écrasante de données et d'informations extrêmement complexes.
La question se posait donc de savoir comment gérer, diffuser et analyser ces données foisonnantes. Ce défi, l'Europe compte le relever avec l'Observatoire virtuel d'astrophysique, qui permettra aux astronomes de " mettre l'Univers en ligne ".
Financé par la Commission européenne dans le cadre de son plan de recherche & développement technologique (TRD), le projet triennal AVO a pour objectif de concevoir et réaliser un observatoire virtuel au profit des astronomes européens. La Commission a passé un contrat de 4 millions d'euros pour mener à bien ce projet, qui a démarré le 15 novembre 2001. Les outils logiciels développés dans le cadre d'AVO permettront aux astronomes d'accéder par l'internet à des archives de données couvrant des longueurs d'ondes multiples et, partant, d'élucider certains mystères fondamentaux de l'Univers par l'analyse du ciel numérique. Par comparaison, toute recherche similaire fondée sur l'observation du " vrai " ciel serait d'un coût prohibitif et durerait bien trop longtemps.
Préfiguration d'un observatoire virtuel mondial
Ce besoin de créer des observatoires virtuels a également été reconnu par d'autres communautés d'astronomes. La National Science Foundation (Etats-Unis) a investi 10 millions de dollars (11,4 millions d'euros) dans un projet d'observatoire virtuel national (NVO). Le projet AVO a d'ailleurs noué des liens de partenariat étroits avec NVO et chacune des équipes a des représentants dans les comités de l'autre. Il est clair pour les communautés d'astronomes d'AVO et de NVO qu'il n'existe pas de limite inhérente au concept d'observatoire virtuel et que tous les astronomes devraient œuvrer à la constitution d'un observatoire virtuel véritablement mondial, permettant de conduire des recherches innovantes à partir de la moisson de données d'astronomie stockées dans les nombreuses archives internationales de toute première catégorie.
Le projet AVO réunit plusieurs partenaires travaillant sous la direction de l'Organisation européenne de recherches astronomiques dans l'hémisphère austral (ESO), installée à Munich. Ces partenaires sont les suivants : l'Agence spatiale européenne (ESA), le consortium ASTROGRID (Royaume-Uni), le Centre de Données Astronomiques de Strasbourg (CDS), qui dépend du CNRS et qui a son siège à l'Université Louis Pasteur de Strasbourg, le Centre de données astronomiques TERAPIX, entité également rattachée au CNRS mais implantée à l'Institut d'Astrophysique de Paris, et l'Observatoire de Jodrell Bank à l'Université de Manchester.
Note aux rédactions
Une vidéo de 13 minutes (PAL) traitant des grandes lignes de ce projet est disponible auprès du service Relations publiques de l'ESO et du Centre d'information sur le télescope Hubble de l'ESA (voir adresses ci-dessous). Cette vidéo sera également diffusée par satellite mercredi 12 décembre 2001 de 12h00 à 12h15 (heure de Paris) par le service de télévision de l'ESA : http://television.esa.int
Contacts AVO :
Peter Quinn
Organisation européenne de recherches astronomiques dans l'hémisphère austral (ESO), Garching, Allemagne
Tél : +49-89-3200-6509 (089 à partir de l'Allemagne)
E-mail: pjq@eso.org
Piero Benvenuti
ESA
Centre européen de coordination du télescope spatial (ST-ECF), Garching, Allemagne
Tél : +49-89-3200-6290 (089 à partir de l'Allemagne)
E-mail: pbenvenu@eso.org
Andy Lawrence
Institut d'astronomie, Université d'Édimbourg, Royaume-Uni (pour le compte du consortium ASTROGRID : Belfast, Cambridge, Édimbourg, Leicester, Manchester, Londres, Rutherford Laboratory)
Tél : +44-131-668-8346/56 (0131 à partir du Royaume-Uni)
E-mail: al@roe.ac.uk
Françoise Genova
Centre de Données Astronomiques de Strasbourg (CDS), France
Tél : +33-390-24-24-76
E-mail: genova@astro.u-strasbg.fr
Yannick Mellier
CNRS, Délégation Paris A (CNRSDR01-Terapix)/IAP/INSU, France
Tél : +33-1-44-32-81-40
E-mail: mellier@iap.fr
Phil Diamond
Université de Manchester/Observatoire de Jodrell Bank, Royaume-Uni
Tél : +44-147-757-2625 (0147 à partir du Royaume-Uni)
E-mail: pdiamond@jb.man.ac.uk
Contacts presse
Richard West
Relations publiques ESO, Garching, Allemagne
Tél : +49-(0)89-3200-6276 (089 à partir de l'Allemagne)
E-mail: rwest@eso.org
Lars Lindberg Christensen
ESA/ Centre européen d'information sur le télescope Hubble, Garching, Allemagne
Tél : +49-89-3200-6306 (089 à partir de l'Allemagne)
Portable (24 h): +49-173-38-72-621 (0173 à partir de l'Allemagne)
E-mail: lars@eso.org
Ray Footman
Consortium ASTROGRID/Université d'Édimbourg, Royaume-Uni
Tél : +44-131-650-2249 (0131 à partir du Royaume-Uni)
E-mail: r.footman@ed.ac.uk
Philippe Chauvin
Terapix/CDS
CNRS, Délégation Paris A, IAP/INSU, France
Tél : +33 1 44 96 43 36
E-mail: philippe.chauvin@cnrs-dir.fr
Agnès Villanueva
Université de Strasbourg
Tél : +33 3 90 24 11 35
E-mail: agnes.villanueva@adm-ulp.u-strasbg.fr
Ian Morrison
Université de Manchester/Observatoire de Jodrell Bank, Royaume-Uni
Tél: +44 1477 572610
E-mail: im@jb.man.ac.uk
Liens
Site Web du projet AVO :
http://www.eso.org/projects/avo/index.html
Partenaires
NVO: http://www.us-vo.org/
TOWARD AN INTERNATIONAL VIRTUAL OBSERVATORY, conférence prévue du 10 au 14 juin 2002 :
http://www.eso.org/gen-fac/meetings/vo2002/
For further information:
Bureau des Relations avec les Médias
Tel: +33(0)1.53.69.7155
Fax: +33(0)1.53.69.7690