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Ce banc de test doit contribuer à assurer la fiabilité des fusées Ariane
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Maîtriser les extrêmes : inauguration d'un banc de test pour moteurs-fusées à Liège

10/04/2014 1112 views 2 likes
ESA / Space in Member States / Belgium - Français

Ses 59 lancements réussis successifs font de la fusée européenne Ariane 5 une véritable succes story. L'inauguration d'un "banc de test cryogénique" pour moteurs-fusées à l'Université de Liège (ULg) doit permettre de continuer à garantir cette fiabilité à l'avenir.

De nombreuses personnalités des secteurs de l'industrie, de la recherche et de la politique étaient ainsi présentes mardi dernier pour l'inauguration du banc de test de l'ESA à Liège, parmi lesquelles le secrétaire d'Etat à la Politique scientifique, Philippe Courard, le ministre de l'Economie et de l'Enseignement supérieur de la Communauté française, Jean-Claude Marcourt et le bourgmestre de Liège, Willy Demeyer.

Le ruban est coupé, les tests peuvent commencer !
Le ruban est coupé, les tests peuvent commencer !

Les combustibles cryogéniques impliquent des températures extrêmement basses (le mot grec "kryos" se traduit par "froid"). Ils doivent être entreposés à des températures particulièrement basses afin de pouvoir être maintenu à l'état liquide.

Les moteurs HM7B et Vulcain des fusées Ariane sont notamment alimentés en oxygène et hydrogène liquides. Ce sera également le cas d'ici quelques années du moteur Vinci, qui équipera les futures Ariane et pourra être réallumé jusqu'à cinq fois.

Des centaines de tests sur des composants de moteurs-fusées cryogéniques ont eu lieu ces trente dernières années sur le site du campus universitaire du Sart Tilman, et ce n'est pas donc un hasard si le moteur Vinci y subira lui aussi les tests les plus rigoureux. Cette expertise, appelée "cryotribologie", a trait aux tests des turbopompes pour l'oxygène et au contrôle de l'absence de fuites autours des roulements à billes lorsque les turbopompes tournent à très haute vitesse (jusqu'à 22.000 rpm) et à très basse température (environ – 180° C).  

Pour le Team Manager, Jean-Luc Bozet, "notre fil conducteur est la garantie de la fiabilité des fusées Ariane. Le banc de test est dès lors absolument nécessaire, car nous préparons ici l'avenir".

Des carburants extrêmement froids sont manipulés à cet endroit
Des carburants extrêmement froids sont manipulés à cet endroit

 

De nombreux partenaires sont impliqués dans ce banc de test : l'ULg, mais aussi la Politique scientifique fédérale et l'ESA, ainsi que des entrepreneurs des environs de Liège et des Régions wallonne et flamande.

Le banc de test représente un investissement de plus de 3 millions d'euros, ce qui ne constitue certainement pas un luxe superflu.

Comme le dit le recteur de l'ULg Bernard Rentier, "le moindre petit problème peut mettre en péril une mission extrêmement coûteuse, et c'est cela qui rend les tests des moteurs de fusée si importants".

C'est dans ce domaine que se trouve le banc de test
C'est dans ce domaine que se trouve le banc de test

Il ne peut ainsi y avoir aucun contact entre les gaz dans les moteurs, qui atteignent des températures brûlantes, et les combustibles liquides, extrêmement froids. L'ULg va mener sur ce point des tests de qualification avec les turbopompes du moteur Vinci des futures versions d'Ariane.

Il sera de cette manière possible de vérifier si les développements théoriques fonctionnent comme prévu dans la réalité, tout en contrôlant mieux les risques.

Juan De Dalmau (ESA): "Nous devons apprendre à maitriser les extrêmes"
Juan De Dalmau (ESA): "Nous devons apprendre à maitriser les extrêmes"

L'intérêt des tests est également souligné par Juan De Dalmau, chef du département de la communication au sein de l'établissement technologique ESTEC de l'ESA, à Noordwijk (Pays-Bas).

"Il s'agit d'apprendre à maîtriser les extrêmes : d'un côté des températures qui sont dix fois plus froides que dans le frigidaire d'une maison, mais de l'autre côté des températures vertigineuses de plusieurs milliers de degrés dans le moteur et les turbopompes, qui tournent quant à elle bien plus rapidement que le moteur d'une voiture".

Il a également évoqué l'importance de la coopération dans le secteur spatial et a cité à ce propos une petite anecdote. "Lors des premières années de la fusée Ariane, tout le monde parlait anglais, y compris les Français. Les Allemands suggérèrent alors de parler malgré tout français, une langue que parlent maintenant très bien tous les acteurs du programme Ariane !"

La sécurité est la première des priorités lors des tests
La sécurité est la première des priorités lors des tests

Le secrétaire d'Etat Philippe Courard a rappelé les efforts réalisés par la Belgique dans le secteur spatial, qui tout en étant un petit pays, n'en est pas moins le 5e plus gros contributeur au budget de l'ESA.

"Par-delà les différents gouvernements, la Belgique a toujours soutenu massivement la recherche spatiale, et reçoit en échange de sa contribution à l'ESA un retour qui est bien plus important que l'investissement de départ".

Par ailleurs, Liège est également membre de laCommunauté des Villes Ariane(CVA), une association fondée en 1998 afin de renforcer la collaboration en matière de transport spatial, et en particulier les fusées Ariane. Cette association n'unit pas seulement des villes européennes, mais également les industries qui y sont localisées.

En plus de Liège, notre pays compte aussi les villes de Louvain et Charleroi parmi les membres de la CVA.

http://www.youtube.com/watch?v=76qxnteYuDo&list=UUtdFRqz22r1cSORccAhe8-Q

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