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Le vol inaugural de Vega est prévu durant l’été 2008
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Innovation belge pour piloter Vega

25/01/2007 1404 views 0 likes
ESA / Space in Member States / Belgium - Français

Le Port spatial de l’Europe, à Kourou (Guyane française), se met à la mode Vega. Dès 2008, ce nouveau lanceur européen, qui est le petit frère de la super-Ariane 5, décollera depuis le port spatial de l’Europe à Kourou pour placer des petits satellites de 300 kg à 1,5 tonne.

Avec Ariane 5 et la fusée russe Soyouz, il formera le triptyque pour l’accès de l’Europe à l’espace. Grâce à ce triptyque, la société Arianespace pourra réaliser toutes les missions sur orbite.

Déjà, le 30 novembre dernier, la forêt guyanaise autour du Centre Spatial de Kourou a tremblé lors du test du gros propulseur à poudre P80, d’une poussée de 190 tonnes, qui servira de premier étage sur le lanceur européen Vega. Cet essai sur banc vertical qui a duré une centaine de secondes a été concluant. Une poussée de 250 tonnes a même été obtenue pendant sept secondes. Le dispositif de pilotage de la tuyère, qui est réalisé par la S.A.B.C.A. pour le maître d’œuvre italien E.L.V. (European Launch Vehicle), a été mis à l’épreuve.

Actionnaire fondateur d’Arianespace

Le Président directeur général de la S.A.B.C.A.
Le Président directeur général de la S.A.B.C.A.

La S.A.B.C.A. (Société Anonyme Belge de Constructions Aéronautiques), qui est implantée près de l’aéroport de Bruxelles, joue un rôle de premier plan dans le transport spatial européen. Créée en 1920, à l'heure où l'aviation prenait son envol, elle a plus de 85 ans d’activités au service de l'aéronautique et de l'espace en Belgique. Elle s’est spécialisée dans la réalisation des structures et des organes de pilotage pour les avions civils et militaires, pour les lanceurs européens de satellites que sont Ariane et Vega. Son président directeur-général Raymond Pellichero explique l’importance du volet « Espace » dans les activités de son entreprise. (*)

« Je suis, pour l'instant, parmi les administrateurs d'Arianespace. La S.A.B.C.A. y détient une participation de 2,54 %, aux côtés d'Alcatel Alenia Space ETCA (0,31 %) et Techspace Aero (0,30 %) qui sont également actionnaires. Le fait de faire partie d'Arianespace permet de mieux connaître le marché et de participer à la définition de la stratégie, de mieux comprendre les problèmes de commercialisation, d'avoir des contacts directs, au plus niveau, avec les grands acteurs du spatial en Europe. »

Le lanceur Vega sera piloté par des servo-vérins électro-mécaniques de S.A.B.C.A.
Le lanceur Vega sera piloté par des servo-vérins électro-mécaniques de S.A.B.C.A.

Chaque fois qu'une Ariane décolle, du matériel S.A.B.C.A. entre en jeu. Il doit faire preuve d'une grande fiabilité durant tout le vol de la fusée?

La S.A.B.C.A. est un acteur clef dans le pilotage du lanceur européen. Notre grande spécialité est de concevoir, développer, produire et tester les servo-commandes qui servent à maintenir la fusée sur une trajectoire correcte. La grande précision, atteinte par Ariane dans la mise en orbite de ses satellites, on la doit notamment au bon fonctionnement de nos servo-commandes. La S.A.B.C.A. est reconnue comme leader dans le monde pour la technologie des servo-commandes. La S.A.B.C.A. se trouve à bord de chaque élément de la dernière-née des Ariane 5, celle qu'on appelle Ariane 5-ECA. Notre participation dans Ariane 5 est plus importante que celle que nous avions dans Ariane 4: elle atteint les 6 %.

A bord du nouveau lanceur Véga pour petits satellites que l'ESA développe avec l'industrie italienne, la S.A.B.C.A. est davantage présente?

Avec le développement de Vega, la S.A.B.C.A. réalise un nouveau progrès. Cette fois, nous mettons au point des EMA ou Electro-Mechanical Actuators qui sont des servo-vérins mécaniques à alimentation électrique et non plus hydrauliques avec de l'huile sous pression. Et ces servo-vérins qui sont nouveaux dans le spatial, la S.A.B.C.A. les a rendus intelligents. Il s’agit pour nous d’un pas de plus dans la hiérarchie technique: la S.A.B.C.A. est devenu systémier en faisant le contrôle de position de ses vérins électro-mécaniques et en prenant la responsabilité de la chaîne complète : alimentation batterie Li-Ion, électronique de pilotage et l’actuateur EMA.

La participation de la S.A.B.C.A. au lanceur Vega
La participation de la S.A.B.C.A. au lanceur Vega

L'électronique de pilotage à bord d'un système spatial constitue une "première" pour votre entreprise?

La S.A.B.C.A. a dû maîtriser l'électronique de puissance et son contrôle numérique. Cette électronique doit être très miniaturisée, fonctionner à des pressions différentes jusque dans l'environnement de l'espace, résister aux températures extrêmes et aux rayonnements sévères. Certains rayonnements peuvent altérer les mémoires de l'ordinateur de bord qui envoie ses informations aux servo-vérins. Il s'agit de garantir la stabilité et la fiabilité du système. La S.A.B.C.A. réussit, grâce à des logiciels hautement performants, à annuler les conséquences des perturbations occasionnées par l’environnement sévère de l’espace.

R. Pellichero d’insister sur l’impact de ce savoir-faire des systèmes spatiaux sur les activités de la S.A.B.C.A.dans les domaines de l’aviation et de la défense. « Les normes de qualification que nous appliquons dans le spatial sont très proches de celles qu’on applique dans l’aéronautique civile. Sans cette agréation, nous aurions eu du mal à participer à l’aventure Airbus. Pour le transport spatial, le fonctionnement des servo-vérins est de quelques dizaines de minutes. Les équipements pour l’aéronautique doivent être fiables durant des milliers d’heures ».

(*) L’intégralité de son interview est publiée dans le livre de Vladimir Pletser et Théo Pirard, Bruxelles, une région dans l’espace , qui vient de paraître aux Editions Racine.

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