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Vue aérienne de la station ESA de Redu, dans la province belge de Luxembourg
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« Jules Verne », Artemis, Galileo et Redu

25/03/2008 1098 views 0 likes
ESA / Space in Member States / Belgium - Français

Il y a 40 ans, une cuvette naturelle en plein pâturage et à l’orée de bois de l’Ardenne belge accueillait une station de poursuite de satellites européens, avec ses premières antennes qui n’étaient pas des paraboles.

Quatre décennies plus tard: la station ESA, près du village de Redu-Libin, a grandi avec un beau parterre d’une vingtaine de paraboles qui sont, pour la plupart, pointées sur des satellites géostationnaires. Elle a fait naître en 1991 un complexe éducatif permanent avec l’Euro Space Center où se trouve la seule maquette grandeur réelle de la navette américaine en Europe. Près de ce centre, avant la fin de l’année, une infrastructure moderne, de type modulaire, va accueillir les bâtiments de l’incubateur WSLlux pour des petites et moyennes entreprises qui veulent développer et commercialiser des services et produits d’applications spatiales.

Intense activité

De l’ATV (qui se rapproche de l’ISS) à Redu, en passant par Artemis à 35.800 km d’altitude
De l’ATV (qui se rapproche de l’ISS) à Redu, en passant par Artemis à 35.800 km d’altitude

La station ESA de l’ESA connaît actuellement une intense activité à l’heure des missions habitées dans l’ISS (International Space Station) et pour la mise en œuvre du système Galileo. Avec le satellite géostationnaire Artemis, qui sert de relayer les données dans les bandes S (entre ATV et Artemis) et Ka (entre Artemis et Redu), elle assure le suivi « en direct » des manœuvres du ravitailleur automatique « Jules Verne » qui se rapproche de la station.

Autour de Benoît Demelenne (le plus grand), l’équipe Artemis de la station ESA de Redu
Autour de Benoît Demelenne (le plus grand), l’équipe Artemis de la station ESA de Redu

Deux démos de rendez-vous, prévues les 29 et 31 mars, doivent donner le feu vert à la séquence finale d’approche et de jonction. Le bon déroulement de cette phase délicate qui est programmée pour le 3 avril (15 h 11, heure de Paris) implique la station ardennaise. Par ailleurs, Redu emploie Artemis pour recevoir - en back-up pour l’Esrin - les importants débits de données du satellite d’observation Envisat. On y trouve le centre de contrôle des micro-satellites PROBA de l’ESA. Le premier, en orbite depuis octobre 2001, continue de réaliser des images superspectrales d’une grande variété de régions du globe.

Au milieu de l’image, la parabole de 13,5 m sert à communiquer en bande Ka avec Artemis
Au milieu de l’image, la parabole de 13,5 m sert à communiquer en bande Ka avec Artemis

Pour Benoît Demelenne, Directeur technique des opérations à Redu, «La station démontre sa capacité de gérer un satellite-relais de données, comme l’EDRS (European Data Relay Satellite) qui doit prendre la relève d’Artemis en 2012. Nous sommes même à l’avant-garde, puisque nous avons contribué à la réussite des premières liaisons optiques via Artemis avec le satellite français Spot-4, avec le satellite japonais Oicets et avec un avion du Ministère français de la Défense».

Redu Space Services (RSS), entreprise conjointe SES Astra Techcom (filiale de SES) et Verhaert Space (QinetiQ) qui est responsable depuis juillet dernier du contrat de maintenance et de logistique, entend contribuer à l’essor de nouvelles missions à Redu. Elle a obtenu l’un des contrats d’étude, en cours, de la partie sol du système EDRS qui permettra, entre autres, de relayer les observations des satellites Sentinel du programme européen GMES (Global Monitoring for Environment and Security).

A l’heure des GIOVE

Benoît Boulanger et Benoît Demelenne, en pleine veille à Redu pour l’ATV Jules Verne
Benoît Boulanger et Benoît Demelenne, en pleine veille à Redu pour l’ATV Jules Verne

Par ailleurs, l’implantation ardennaise de l’ESA a un rôle clef dans le programme d’essais Galileo en MEO (Medium Earth Orbit). Elle se prépare à tester, dès le 1er mai, la charge utile du deuxième démonstrateur GIOVE-B, comme elle l’a fait avec succès pour le premier démonstrateur GIOVE-A qui donne toujours entière satisfaction.

Pour la phase IOV (In Orbit Validation) qui doit démarrer en 2010, la station de Redu aura fière allure en étant dotée d’une antenne de 20 m (la plus grande parabole sur le site) ainsi que de nouveaux équipements pour les communications en bande-C et UHF. Elle compte bien avoir d’importantes responsabilités dans le réseau terrestre du système global Galileo.

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