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Jean-Jacques Dordain, fait docteur honoris causa de l’Université de Liège par son recteur Bernard Rentier.
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Le Directeur Général de l’ESA, honoré par l’Université de Liège

23/10/2012 1007 views 1 likes
ESA / Space in Member States / Belgium - Français

Il y a un mois, Jean-Jacques Dordain, Directeur général de l’ESA, se trouvait à Liège (Belgique) pour la rentrée académique de son Université et pour les Space Days de Skywin/Wallonie Espace. Mis à l’honneur en recevant le titre de docteur « honoris causa », il eut l’occasion de rencontrer au cours de la même cérémonie Charles Bolden, l’administrateur de la NASA, ainsi que les astronautes belges Dirk Frimout et Frank De Winne. Ceux-ci ont représenté l’ESA lors de missions dans l’espace, le premier à bord du Space Shuttle et le second, à deux reprises, dans l’ISS (International Space Station).

Lors de la remise du titre de «docteur « honoris causa », le Recteur de l’Université de Liège, Bernard Rentier, eut l’occasion de passer en revue les grandes ressources de ce « presque Belge » qu’est Jean-Jacques Dordain. Natif de la région lilloise, ce brillant ingénieur de l’Ecole Centrale de Paris a une carrière vouée à l’Europe dans l’espace. A commencer dès 1970 comme spécialiste dans le domaine de la propulsion et des lanceurs Ariane, puis des activités spatiales à l’Office National d’Etudes et de Recherches Aérospatiales (ONERA) en France. En mai 1986, il entrait à l’ESA comme directeur du nouveau département pour la promotion et l’utilisation de la station spatiale, puis l’Agence lui a confié la stratégie, la planification et la politique internationale.

« Sa passion pour l’espace l’a conduit en 1977 à faire partie des cinq candidats-astronautes que l’Agence spatiale française CNES avait sélectionnés pour le programme Spacelab de l’ESA. Il n’a pu être astronaute, mais il a pris sa revanche en devenant directeur d’agence spatiale », a rappelé B. Rentier. Depuis juillet 2003, Jean-Jacques Dordain est le 6ème Directeur Général de l’Agence Spatiale Européenne (ESA). Les Etats membres de l’ESA ont prolongé son mandat jusqu’en juin 2015.

Nouveaux pas pour l’Europe spatiale

Les cinq nouveaux docteurs « honoris causa » de l’Université de Liège, pour la rentrée académique 2012-2013.
Les cinq nouveaux docteurs « honoris causa » de l’Université de Liège, pour la rentrée académique 2012-2013.

Le recteur de l’Université a épinglé plusieurs avancées stratégiques qu’on doit à l’actuel Directeur général de l’ESA pour positionner l’Europe dans le monde de demain :
- le souci d’une agence la plus autonome possible dans une politique de coopération internationale où chaque partenaire se respecte ;
- l’agrandissement de l’Agence qui est passée de 15 à 20 Etats membres ;
- le rapprochement de l’Agence avec la Commission, pour se mettre au service de l’Union dans l’espace avec les systèmes de navigation Galileo et d’observation GMES ;
- la collaboration avec la Russie pour l’exploitation commerciale en Guyane française du Soyouz, le doyen des lanceurs spatiaux.

Le recteur de l’Université de Liège devait souligner une grande qualité qui a justifié le titre de docteur « honoris causa » : « Brillant pédagogue, ayant l’art du raccourci qui amuse, Jean-Jacques Dordain a enseigné la physique des fluides, la dynamique des gaz et les principes de la propulsion dans plusieurs institutions prestigieuses en France et en Italie. On sait déjà ce qu’il fera, une fois retraité en 2015. »

L’Université wallonne de l’espace

Conférence de presse
Conférence de presse

Le fait que l’Université de Liège ait honoré des acteurs de l’odyssée de l’espace confirme la vocation spatiale de cette institution wallonne. Elle est la seule reconnue par la Communauté française de Belgique (Wallonie et Bruxelles) à organiser des Maîtrises en aérospatial et dans les sciences de l’espace. Son intérêt pour ce nouveau monde de l’espace date d’un demi-siècle. Dès les années 60, alors qu’Américains et Russes se disputaient la Lune, l’Institut d’Astrophysique de Liège (Observatoire de Cointe) jouait un rôle actif et démontrait son dynamisme pour que l’Europe participe, elle aussi, à l’aventure spatiale avec des satellites scientifiques.

Durant l’année académique 2012-2013, l’Université de Liège va franchir une nouvelle étape en terminant la réalisation de son premier nano-satellite étudiant. Il s’agit d’un Cubesat technologique de communications numériques pour les radio-amateurs. On lui a donné un nom typique du dialecte liégeois : OUFTI, qui signifie « ça alors ! ». Dans les prochaines semaines, l’équipe formée de professeurs et étudiants du LTAS (Laboratoire des Techniques Aéro-Spatiales) et de l’Institut Montéfiore de l’Université doit annoncer le choix du lanceur qui satellisera OUFTI-1 en 2013.

Le Professeur Jacques Verly et Amandine Denis
Le Professeur Jacques Verly et Amandine Denis

Par ailleurs, le Centre Spatial de Liège (CSL), issu de l’Institut d’Astrophysique, est devenu un outil clef en Europe dans le développement, la calibration et la qualification d’instruments optiques pour les systèmes spatiaux. Ses simulateurs de l’environnement de l’espace, avec vide poussé et froid extrême, ont servi aux essais poussés des observatoires Planck et Herschel pour leur mission réussie au point de Lagrange L2 (à 1,5 millions de km). Dans l’un d’entre eux, on est en train de tester pour Astrium la charge utile du satellite d’astrométrie Gaia qui doit être lancé l’année prochaine. CSL a fait naître un « spatiopôle » avec l’incubateur technologique WSL (*), le groupe LMS Samtech qui est spécialiste des logiciels de modélisation par éléments finis, plusieurs PME, comme Amos en mécanique et optique pour l’espace et Spacebel. Cette dernière, leader européen en informatique spatiale, a réalisé l’intelligence de bord des deux microsatellites Proba de l’ESA. Elle prépare le Proba V(égétation) pour un lancement en mai 2013, ainsi que le VNREDSAT-1B de télédétection hyperspectrale destiné au Vietnam (pour 2017). Ce qui a justifé le thème « Gros Plan sur la Terre » des Space Days 2012 qui ont connu un beau succès à Liège.

 

(*) WSL et la société d’investissement Idelux ont contribué à la mise sur pied de l’ESA BIC (Business Incubation Centre) de Redu : il accueille déjà plusieurs jeunes « pousses » technologiques - pour les applications spatiales intégrées - dans « Galaxia » sur le site de l’Euro Space Center à Transinne-Libin.

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