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Jean-Jacques Dordain, Grand Prix de l'AAAF 2003
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L’ESA honorée par deux prix de l’AAAF

17/09/2004 309 views 0 likes
ESA / Space in Member States / France

L’Association Aéronautique & Astronautique de France (AAAF) a décidé d’attribuer deux de ses prix annuels à l’Agence Spatiale Européenne en la personne de son directeur général, Jean-Jacques Dordain, et de l’équipe «Mars Express».

Société savante française consacrée à l’aéronautique et à l’espace, l’AAAF a été créée en 1971 par la fusion de l'Association Française des Ingénieurs et Techniciens de l'Aéronautique et de l'Espace (AFITAE), fondée en 1945, et de la Société Française d'Astronautique (SFA), fondée en 1955. Elle compte aujourd’hui quelque 2 000 membres, parmi lesquels des personnes physiques mais aussi nombre de personnes morales, principalement des industriels ainsi que des grandes écoles.

Depuis 1973, elle remet des prix afin de récompenser les mérites des personnalités et des équipes qui valorisent le secteur aéronautique et spatial en France. Pour l’édition 2003 des prix de l’AAAF, l’ESA est récompensée à deux titres.

Grand Prix à Jean-Jacques Dordain

Tout d’abord, son directeur général, Jean-Jacques Dordain, se voit attribué le Grand Prix AAAF 2003, pour l’ensemble de sa carrière.

Avant d’être nommé à la tête de l’ESA en juillet 2003, cet ingénieur issu de l’Ecole Centrale avait fait ses premières armes à l’Onera (Office National d’Etudes et de Recherches Aérospatiales), d’abord en tant que chercheur dans le domaine de la propulsion des fusées-sondes et des lanceurs, puis en tant que coordinateur des activités spatiales. En 1977 il a été présélectionné comme candidat astronaute pour le programme Spacelab mais n’a pas eu la chance de voler dans l’espace.

Il a terminé sa carrière à l’Onera comme directeur de la physique fondamentale et rejoint l’ESA en 1986 comme chef du département de promotion de l’utilisation de la Station et des Plates-formes Spatiales. Il a grimpé ensuite tous les échelons de l’agence. Devenu chef du Département de Microgravité et d’Utilisation de Columbus, il a été nommé directeur adjoint pour la stratégie, le plan et la politique internationale en 1993, puis directeur de la stratégie en 1999 et enfin directeur des lanceurs en 2001. En 36 ans de carrière, dont la moitié au sein de l’ESA, il a ainsi travaillé sur quelques-uns des plus grands programmes de l’agence, d’Ariane à Columbus, avant d’en prendre les rênes.

Pour avoir également enseigné aussi bien à l’Ecole Polytechnique qu’à Sup’Aéro, Jean-Jacques Dordain est en outre un grand défenseur de la promotion des activités spatiales auprès du jeune public afin de favoriser son intérêt pour les matières scientifiques et techniques.

Avant Jean-Jacques Dordain, le Grand Prix de l’AAAF avait déjà récompensé un autre grand nom de l’ESA : le Pr. Roger Maurice Bonnet, alors directeur des programmes scientifiques, en 1995.

La réussite martienne

Les équipes Mars Express de l'ESA et d'EADS Astrium récompensées par l'AAAF
Les équipes Mars Express de l'ESA et d'EADS Astrium récompensées par l'AAAF

L’autre prix attribué cette année à des représentants de l’ESA est le Prix Réussite qui récompense l’équipe « Mars Express » de l’agence et de son maître d’œuvre industriel, EADS Astrium.

Le lancement et l’arrivée autour de la Planète Rouge de la sonde européenne Mars Express constituent l’un des points forts de l’an dernier. Après un décollage parfait de Baïkonour le 2 juin, au sommet d’un lanceur Soyouz-Fregat, la sonde a accompli un voyage de 400 millions de kilomètres en 7 mois avant de venir se placer en orbite autour de Mars dans la nuit de Noël. L’Europe devenait ainsi la première à réussir une mise en orbite autour d’une autre planète à la première tentative.

Moins d’un mois après son arrivée, la sonde livrait déjà une première moisson de données renversantes. Car, bien que 5 orbiteurs américains et 4 russes l’aient précédée, Mars Express dispose d’une charge utile exceptionnelle qui permet de sonder la planète comme jamais auparavant. La caméra stéréo à haute résolution HSRC collecte des vues 3D à couper le souffle tandis que le spectromètre minéralogique Omega a été le premier à révéler la présence de glace d’eau au pôle sud et même l’existence d’un permafrost bien plus étendu qu’on ne le pensait. Le spectromètre Spicam a observé l’atmosphère et confirmé la corrélation entre la présence de vapeur d’eau et la destruction de l’ozone.

Mais l’une des plus étonnantes découvertes à ce jour reste la détection de méthane dans l’atmosphère par le spectromètre infrarouge PFS. Ce gaz se décomposant en à peine quelques siècles, sa présence ne peut s’expliquer que par une activité de production actuellement en œuvre. Celle-ci pourrait être liée à un phénomène d’ordre volcanique... ou biologique.

« En moins d’un an autour de Mars, nous avons déjà réalisé plus que tout ce dont nous avions rêvé » se félicitait récemment Rudy Schmidt, le chef de projet Mars Express à l’ESTEC, le centre technique de l’ESA à Noordwijk, aux Pays-Bas. Rudy Schmidt a reçu le prix de l’AAAF au nom de ses équipes scientifiques et industrielles.

Les prix ont été remis officiellement le 16 septembre à Paris, lors d’une cérémonie placée sous le haut patronage de messieurs Hubert Curien, ancien ministre français de la Recherche, et François d'Aubert, actuel ministre français délégué à la Recherche.

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