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DART's moment of impact
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L’équipe de Hera félicite la NASA pour sa collision avec un astéroïde

28/09/2022 79 views 0 likes
ESA / Space in Member States / Luxembourg

L’équipe de l’ESA chargée de la mission Hera félicite ses homologues de l’équipe de la NASA chargée de la mission DART pour leur collision historique avec l’astéroïde Dimorphos. À 1h15 CEST ce 27 septembre, le vaisseau spatial DART (Double Asteroid Redirection Test), qui mesure la taille d’une voiture, a percuté à 6,1 km/s l’astéroïde de 160 mètres de diamètre. Dans l'histoire de l’humanité, il s’agissait du premier essai de déviation de la trajectoire d’un astéroïde qui menacerait notre planète.

Simulation du panache lors de l'impact entre DART et Dimorphos
Simulation du panache lors de l'impact entre DART et Dimorphos

Ian Carnelli, responsable de la mission Hera (ESA) se réjouit : « L’entrée en contact avec une cible aussi petite après avoir parcouru 11 millions de kilomètres dans l’espace est en soi une prouesse technique impressionnante. Une magnifique page de l’histoire spatiale a été écrite ce soir, une de celles que nous attendions tous depuis de nombreuses années. Aujourd’hui, nos pensées vont également au très regretté Professeur Andrea Milani qui a pour la toute première fois décrit ce test de déviation en 2002.

« Commence maintenant une période d’observation soutenue par des télescopes terrestres et spatiaux afin de déterminer si l’impact de DART a bel et bien atteint son objectif et déplacé l’orbite de la mini-lune (astéroïde mineur) Dimorphos autour de son astéroïde-parent Didymos de 780 mètres de diamètre.

Hera scanne le cratère d'impact de DART (vue d'artiste)
Hera scanne le cratère d'impact de DART (vue d'artiste)

« En parallèle, l’ESA et ses partenaires industriels poursuivent leur travail pour construire le vaisseau spatial Hera, qui sera lancé fin 2024 en direction de Dimorphos en vue de réaliser un examen minutieux de l’astéroïde après l’impact. Hera réunira des informations-clés, telles que la taille du cratère de DART, la masse de Dimorphos ainsi que sa composition et sa structure interne. Ces données supplémentaires aideront à transformer l’expérience de déviation DART en une technique maîtrisée et reproductible qui pourrait un jour être réalisée pour de vrai. »

Une collaboration internationale

Moyens mis en œuvre par l'ESA pour l'observation du premier test de déviation d'un astéroïde
Moyens mis en œuvre par l'ESA pour l'observation du premier test de déviation d'un astéroïde

Les missions DART de la NASA et Hera de l’ESA sont soutenues par les mêmes équipes internationales de scientifiques et d’astronomes, et se déroulent dans le cadre d’une collaboration internationale baptisée AIDA (Asteroid Impact and Deflection). La défense planétaire n'a pas de frontières et constitue un parfait exemple des réalisations que la collaboration internationale peut accomplir.

Les missions ont été conçues ensemble durant les premières années du 21ème siècle, lorsque la crainte du potentiel destructeur des astéroïdes entrants a conduit à la création du premier système topographique automatisé, donnant ainsi naissance au Near Earth Object Coordination Centre, NEOCC (Centre de coordination des objets géocroiseurs) de l’ESA et au système Sentry de la NASA.

Mais les scientifiques travaillant sur ce système ont réalisé que l’identification de la menace que constituaient les astéroïdes ne suffisait pas. Il fallait également trouver un moyen d'y répondre.

L'astéroïde Dimorphos à l'échelle du Colisée de Rome
L'astéroïde Dimorphos à l'échelle du Colisée de Rome

« Le mathématicien et astronome Andrea Milani de l’Université de Pise – pionnier en matière de défense planétaire et malheureusement décédé en 2018 – a eu l’idée d’une mission à deux vaisseaux spatiaux qu’il a baptisée ‘Don Quijote’: un premier vaisseau impacterait un astéroïde en approche, tandis que l’autre vaisseau observateur mesurerait le degré de déviation. », explique Ian.

Le concept s'est ensuite internationalisé, la NASA prenant les rênes de ce qui est devenu la mission DART. Le vaisseau Hera de l’ESA suivra son prédécesseur dans l’espace en 2024, arrivant ainsi sur Dimorphos deux ans plus tard. Son astéroïde cible aura une importance toute particulière puisqu'il sera le premier corps du Système solaire à avoir vu sa surface et son orbite modifiées de manière mesurable par une intervention humaine. Son nom provient du grec qui signifie « ayant deux formes ».

Le vaisseau spatial Hera de l’ESA prend forme

Le module de propulsion d'Hera prend forme
Le module de propulsion d'Hera prend forme

Le module de charge utile de Hera est actuellement en construction chez OHB en Allemagne, tandis que son module de propulsion est en phase de finalisation chez Avio en Italie, avec des entreprises et des institutions de 17 pays européens différents apportant chacun leur contribution à cette mission. C'est le cas de GMV en Espagne, qui développe le système de guidage, de navigation et de contrôle automatisé qui, comme s’il s’agissait d’une voiture autonome, permettra au vaisseau spatial de se déplacer en toute sécurité dans le système de deux astéroïdes.

L'engin Hera, de la taille d'un bureau, sera équipé de nombreux instruments, et possédera une caméra optique, Asteroid Framing Camera, complétée par des imageurs thermiques et spectraux, ainsi qu’un altimètre laser pour la cartographie de surface. Hera, c’est également trois vaisseaux spatiaux en un puisque la sonde mettra en orbite deux « CubeSats » de la taille d’une boîte à chaussures autour de Dimorphos.

Hera et ses CubeSats (vue d'artiste)
Hera et ses CubeSats (vue d'artiste)

Le CubeSat Juventas effectuera le tout premier sondage radar d’un astéroïde, et embarquera également un gravimètre et un accéléromètre pour mesurer la gravité ultra-faible du corps. L’autre CubeSat, Milani (appelé ainsi en hommage au pionnier d'AIDA) prendra en charge l'imagerie spectrale proche infrarouge et échantillonnera de la poussière d’astéroïde.

Les deux CubeSats resteront en contact entre eux et avec leur vaisseau-mère Hera grâce à un nouveau système de liaison intersatellite qui permettra d’accumuler de l’expérience dans la supervision de plusieurs vaisseaux spatiaux en quasi-impesanteur, avant de se poser sur Dimorphos.

« Grâce à DART, nous avons eu un aperçu fascinant de notre destination. Nous sommes aujourd’hui impatients d'y retourner et de l’explorer plus en détails afin de découvrir comment l’impact l’a modifié, une étape qui nous aidera à nous rapprocher de notre finalité : faire de la Terre un endroit plus sûr », conclut Ian.

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Les incroyables aventures d'Hera - Créer un cratère
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