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Cartographier notre empreinte humaine depuis l’espace

13/11/2021 7812 views 2 likes
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Selon le Département des affaires économiques et sociales de l’ONU, la population mondiale devrait atteindre 9,7 milliards en 2050. Les zones urbaines abritent déjà 55 % de la population mondiale et ce chiffre devrait atteindre 68 % d’ici 2050. L’urbanisation rapide et non planifiée, combinée aux défis liés au changement climatique, peut entraîner une augmentation de la pollution de l’air, une plus grande vulnérabilité aux catastrophes ainsi que des problèmes de gestion des ressources telles que l’eau, les matières premières et l’énergie.

Afin d’améliorer la compréhension des tendances actuelles de l’urbanisation mondiale, l’ESA et le Centre allemand pour l’aéronautique et l’aérospatiale (DLR), en collaboration avec l’équipe Google Earth Engine, développent conjointement le World Settlement Footprint – l’ensemble de données le plus complet au monde sur les établissements humains.

La suite World Settlement Footprint se compose de plusieurs produits différents, dont deux ont été rendus publics cette semaine lors de la Conférence des Nations Unies sur le changement climatique (COP26) à l’occasion de la Journée des villes, des régions et de l’environnement bâti (Cities, Regions & Built Environment Day) : le World Settlement Footprint 2019 (WSF 2019) et la World Settlement Footprint Evolution (WSF Evolution). Ces produits ont été créés à l’aide des millions d’heures de temps de calcul de Google Earth Engine, la plate-forme de Google destinée à l’analyse de données géospatiales.

Le WSF 2019, qui fournit des informations sur les établissements humains mondiaux avec des détails et une précision sans précédent, présente des données des missions Copernicus Sentinel-1 et Sentinel-2, tandis que la WSF Evolution a été obtenue par traitement de sept millions d’images du satellite américain Landsat collectées entre 1985 et 2015 et montre la croissance mondiale des établissements humains année par année.

Cette collection sans précédent de produits mondiaux sur les établissements humains nous permet de mieux comprendre l’urbanisation à l’échelle mondiale.

Les nouveaux produits World Settlement Footprint deviendront un atout pour les bureaux nationaux de statistique, pour les autorités locales, pour la société civile ainsi que pour les organisations internationales concernées par la mise en œuvre de l’Objectif de développement durable 11 de l’Agenda 2030 sur le développement durable et du Nouvel agena urbain. L’ensemble de données du projet WSF s’est avéré une ressource clé dans l’analyse de l’urbanisation dans les pays en développement, où souvent aucune information ou peu d’informations sont disponibles.

Mattia Marconcini du DLR, directeur du projet World Settlement Footprint, explique : « Savoir où vivent les humains est considéré comme étant facile, d’autant plus que nous disposons de services Web librement accessibles qui présentent des informations détaillées sur leurs plate-formes. Toutefois, si on commence à examiner les pays à faible revenu ou à revenu intermédiaire, en particulier dans les zones rurales et suburbaines, il devient clair que les informations sur l’étendue globale des établissements humains ne sont pas disponibles pour de vastes régions du monde. C’est là qu’intervient le World Settlement Footprint. »

« La World Settlement Footprint Evolution nous permet de voir à quel point nos villes se sont étendues au cours des 30 dernières années. La disponibilité d’ensembles de données par satellite nous permet d'obtenir une base de connaissances sur ce qui est urgent en vue d’atteindre les objectifs de développement urbain durable et de prendre des décisions politiques éclairées. »

Dubaï, Émirats arabes unis
Dubaï, Émirats arabes unis

Selon Marc Paganini de l’ESA, « La disponibilité de flux de données continus découlant des observations par satellite de haute qualité et gratuites, telles que les Sentinelles du programme européen Copernicus et les missions Landsat, en combinaison avec l’émergence de procédés automatisés de grand traitement et de grande analyse des données et la démocratisation des coûts informatiques offrent des possibilités sans précédent pour surveiller efficacement les changements et les tendances du développement urbain à l’échelle mondiale.

« Le projet World Settlement Footprint est un bon exemple de la manière dont nous pouvons mettre la révolution des données au profit de tous les pays et de toutes les villes, sans laisser personne de côté, ce qui est l’un des principaux thèmes de l’Agenda 2030 sur le développement durable. »

Les nouveaux produits du projet WSF ont reçu des commentaires favorables d’un certain nombre d’utilisateurs, qui ont obtenu un accès préliminaire, à savoir la Banque mondiale, la Banque asiatique de développement, l’ONU-Habitat et le Comité international de la Croix-Rouge.

D'après Robert Ndugwa, chef de la section Données et analyses de l’ONU-Habitat et responsable des statistiques urbaines mondiales au sein de l’ONU-Habitat, « La World Settlement Footprint Evolution a permis une analyse et un calcul évolutifs des tendances d’urbanisation spatiale urbaines no seulement au niveau des villes et des zones urbaines prises isolément, mais aussi à l’échelle nationale et mondiale. »

Las Vegas, États-Unis
Las Vegas, États-Unis

« Nous devons miser sur la construction de villes et d’établissements humains durables, et cela dépend de la façon dont nous mesurons ces zones et de la manière dont nous pouvons prédire la croissance de toutes ces villes à l’avenir. Je pense que l’observation de la Terre et les technologies géospatiales nous donnent les outils nécessaires pour avancer dans cette direction. »

Sameh Wahba, directeur du département Urban, Disaster Risk Management, Resilience and Land Global Practice de la Banque mondiale, devait ajouter : « Les mégadonnées sont largement utilisées pour comprendre et analyser les tendances actuelles de développement, les principaux défis et les futurs scénarios d’urbanisation dans les régions. Le partenariat avec l’ESA, le DLR et d’autres organisations au cours des dernières années nous permet de repousser les limites du savoir et d’utiliser des données factuelles dans notre prise de décision.

« À l’aide de la World Settlement Footprint Evolution, notre équipe a suivi l’exposition aux risques d’inondation de villes en croissance à travers le monde, telles que Bangkok en Thaïlande. Les données suggèrent qu’il y a une tendance inquiétante : les nouveaux établissements non planifiés dans les zones à haut risque d'innondation ont considérablement augmenté, en particulier dans les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire. Les données à haute résolution nous permettent de travailler avec nos partenaires du monde entier pour déterminer l'évolution de ce risque et pour identifier les facteurs qui ont une influence sur une telle croissance urbaine à haut risque. »

Pour plus d’information sur le World Settlement Footprint 2019, veuillez consulter le lien DLR Earth Observation Center, est pour ce qui est de la World Settlement Footprint Evolution, veuillez cliquer ici. Les produits peuvent être téléchargés en cliquant sur les liens ci-dessous.

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