Masters uniques en Wallonie :
sciences spatiales et ingénieur en aérospatiale

Deux nouveaux masters sont uniques en Communauté française de Belgique, mais ils se réfèrent à une longue tradition en astronomie et astrophysique et à une expertise internationale en astronautique : le master en Sciences Spatiales et Ingénieur en Aérospatiale, qui débuteront dès la prochaine rentrée académique à la mi-septembre. Le lancement de ces deux masters sur le thème de l’astronautique coïncide avec le 50ème anniversaire du premier « bébé-lune », le Spoutnik-1. Il donnera lieu, du 3 au 6 octobre, à des rencontres et conférences à l’Université de Liège.

La Ministre Marie-Dominique Simonet, chargée de la recherche dans la Région wallonne et de l’enseignement supérieur pour la Communauté française de Belgique, entend tirer parti de ces deux masters comme responsable de la recherche et des relations extérieures en la Région wallonne, de l’enseignement supérieur en Communauté française. Lors de sa visite au Salon du Bourget 2007, elle a insisté sur ces études à vocation scientifique et à finalité technologique pour accueillir à Liège des étudiants tant dans le cadre du programme européen Erasmus que de pays africains et latino-américains qui sont intéressés par le domaine spatial.

Le master en Sciences Spatiales, organisé par le Département universitaire Ago (Astrophysique-Géophysique-Océanographie), sera accessible aux détenteurs d’un diplôme de Bachelier en Sciences, ainsi qu’aux Bacheliers en Sciences de l’Ingénieur. S’adressant spécialement à ceux qui sont désireux de prendre une part active dans la recherche spatiale, il permettra d’accéder aux métiers de chercheurs dans les universités et organismes internationaux, aux activités des observatoires astronomiques et des services météorologiques, aux réalisations de l’industrie spatiale, en opto-électronique… Il est organisé en deux années d’études suivant deux options : astrophysique et sciences de la Terre et des planètes.

Le master Ingénieur en Aérospatiale, au sein du LTAS (Laboratoire de Techniques Aéronautiques et Spatiales, qui est à l’origine des logiciels d’analyse Samcef), sera accessible aux Bacheliers en Sciences de l’Ingénieur de la Communauté française et des pays de la Communauté européenne, ainsi qu’à des Bacheliers en Sciences Physiques (à condition de faire état de connaissances suffisantes). Il doit former les futurs ingénieurs experts dans les domaines des techniques d’ingénierie relatives aux expériences et aux engins aérospatiaux. La première année consiste en une formation commune dans les technologies des systèmes aéronautiques et des vaisseaux spatiaux, comme dans les techniques de pointe en conception par ordinateur. La seconde année offre un éventail assez large d’enseignements avancés : aérodynamique, thermo-mécanique des structures (tribologie), mécanismes et structures dans l’espace, propulsion spatiale, systèmes optiques, télécommunications…

Liège sur orbite

Dans le cadre de ces deux masters spatiaux, le projet LEODIUM (Lancement En Orbite de Démonstrations Innovantes d'une Université Multidisciplinaire/Low Earth Orbit Demonstration of Innovation in University Mode) de systèmes pour satellite étudiant est proposé comme thème de travaux de fin d’études, de stages en entreprises et à l’ESA. A la fin de 2004, l’association Liège Espace, qui regroupe plusieurs départements de l’Université de Liège (ULg) et des industriels de la région liégeoise, lançait l’idée de LEODIUM (ancien nom en latin de Liège).

L’objectif est de sensibiliser les jeunes aux études et carrières scientifiques et techniques dans les systèmes spatiaux. De quoi rappeler que, dans les années 60, l'Université de Liège, avec l'Institut d'Astrophysique et le LTAS (aujourd’hui Département d’Aérospatiale et Mécanique), a constitué le noyau de ces audacieux pionniers qui, en Europe, ont relevé les défis de l’odyssée de l’espace. Sous l’impulsion des professeurs Pol(ydore) Swings (1906-1983) et André Monfils (fondateur et 1er directeur d’IAL Space qui est aujourd’hui le CSL/Centre Spatial de Liège), la technologie spatiale s’est développée à Liège. Claude Jamar, qui dirige le CSL, a contribué à en faire une référence au niveau mondial. Un « spatiopôle » a vu le jour dans le Liege Science Park avec des sociétés « spin offs » : AMOS (systèmes opto-mécaniques, télescopes professionnels, simulateurs), Spacebel (informatique des systèmes et essais spatiaux), Samtech (logiciels de modélisation), WSL (Wallonia Space Logistics, incubateur technologique)…

Le CSL avec Pierre Rochus, son directeur-adjoint, maître de conférences à l’ULg et président de Liège Espace, est impliqué dans la mise en œuvre des activités LEODIUM au niveau européen. Notamment dans le programme SSETI (Student Space Exploration & Technology Initiative). La réalisation la plus ambitieuse concerne une caméra miniaturisée qui doit équiper ESMO (European Student Moon Orbiter) une sonde étudiante d’exploration lunaire pour des prises de vues haute résolution : elle pourra fournir la preuve que douze astronautes américains ont bien marché sur la Lune entre 1969 et 1972 !