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ERS-2 in the cleanroom
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Le satellite défunt ERS-2 va effectuer sa rentrée atmosphérique

06/02/2024 30 views 0 likes
ESA / Space in Member States / Luxembourg

Tout au long de ses 16 ans de vie active, le deuxième satellite européen de télédétection, ERS-2, a livré une mine d’informations qui ont révolutionné notre vision de notre planète et notre compréhension du changement climatique. En plus de laisser un héritage remarquable sous forme de données qui continuent encore de faire progresser la science, cette mission exceptionnelle a jeté les bases d’un grand nombre de satellites actuels et de la position de ESA à la pointe de l’observation de la Terre.

L’ESA a mis ERS-2 à la retraite en 2011 et commencé le processus de désorbitation naturelle. Le temps est venu pour ce satellite de rentrer dans l’atmosphère et de commencer à brûler.

ERS-2 a été lancé en 1995 à la suite de son satellite soeur ERS-1, lancé quatre ans plus tôt.

Au moment de leur lancement, ces deux satellites ERS étaient les satellites d’observation de la Terre les plus sophistiqués jamais développés.

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Les satellites ERS
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Les deux satellites embarquaient un impressionnant ensemble d’instruments comprenant un radar imageur à synthèse d’ouverture, un altimètre radar et d’autres capteurs puissants afin de mesurer la température de la surface des océans et les vents en mer. ERS-2 disposait d’un capteur supplémentaire pour mesurer l’ozone atmosphérique.

Ces satellites révolutionnaires de l’ESA ont permis de recueillir une grande quantité de données sur la diminution des glaces polaires, la modification des surfaces terrestres, l’élévation du niveau de la mer, le réchauffement des océans et la chimie atmosphérique. Ils ont en outre été utilisés pour surveiller les catastrophes naturelles telles que de graves inondations et des tremblements de terre dans des régions reculées du monde.

Les différentes technologies qui ont été mises en œuvre pour la première fois sur ERS ont préparé le terrain pour des missions à succès telles que la mission Envisat, les satellites météorologiques MetOp, la famille actuelle des Explorateurs de la Terre , les satellites Sentinel de Copernicus ainsi que de nombreuses autres missions satellitaires nationales, ouvrant la voie aux observations de routine que nous tenons pour acquises aujourd’hui.

La calotte glaciaire du Groenland entre 1992 et 2016 (données issues des missions ERS, Envisat et CryoSat)
La calotte glaciaire du Groenland entre 1992 et 2016 (données issues des missions ERS, Envisat et CryoSat)

Le radar ERS a par exemple été le précurseur du radar de la mission actuelle Copernicus Sentinel-1, et son altimètre radar a posé les bases du capteur de la mission CryoSat des Explorateurs de la Terre (qui vise à cartographier les changements d’épaisseur de glace), une version du radiomètres d’ERS est embarquée sur le satellite Copernicus Sentinel-3 Earth Explorer pour cartographier les changements d’épaisseur de la glace et le radiomètre ERS vit dans une version embarquée sur Copernicus Sentinel-3.

L’expérience mondiale concernant la surveillance de l’ozone (GOME) d’ERS-2 a été le précurseur de SCIAMACHY sur Envisat et de GOME-2 sur MetOp.

À l’époque du lancement d’ERS-2, la notion de changement climatique était beaucoup moins reconnue et comprise qu’aujourd’hui – les missions ERS ont fourni aux scientifiques les données qui nous ont permis de commencer à comprendre l’impact que les humains ont sur la planète Terre.

Des milliers d’articles scientifiques ont été écrits à partir de données ERS, et grâce à Heritage Space Programme de l’ESA, qui assure que les données des satellites désormais inactifs continuent d’être améliorées et utilisées, d’autres découvertes à propos de notre monde en mutation et des risques auxquels nous sommes confrontés seront encore faites.

Relief de Bachu, en Chine occidentale, par les deux satellites ERS
Relief de Bachu, en Chine occidentale, par les deux satellites ERS

ERS-2 était encore opérationnel lorsque l’ESA a déclaré la mission terminée en 2011. L’Agence a abaissé l’altitude du satellite de 785 km à 573 km pour minimiser les risques de collision avec d’autres satellites, puis l’a entièrement passivé.

L’élimination d’ERS-2 a été effectuée en tenant compte des exigences de l’ESA en matière d’atténuation des débris spatiaux en vigueur à cette époque dans le cadre de nouveaux projets, ce qui démontre la ferme volonté de l’Agence de réduire les débris spatiaux.

Après 13 ans de décroissance de sa période orbitale, principalement due à l’activité solaire, le satellite va désormais effectuer une rentrée atmosphérique naturelle. Celle-ci devrait se produire vers la mi-février, les prévisions seront affinées au fur et à mesure que nous nous rapprocherons du point de rentrée.

Le Bureau des débris spatiaux de l’ESA surveille bien sûr de très près la dégénérescence orbitale du satellite en coordination avec plusieurs partenaires internationaux, et fournira des mises à jour régulières dans les jours précédant la rentrée sur la page de prévisions de rentrée de l'ESA et sur le blog Rocket Science.

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