Un nouveau satellite météorologique européen est arrivé en Guyane

Le premier imageur Meteosat Troisième Génération, MTG-I1, ainsi que 10 grands conteneurs d’équipement de soutien, avaient été chargés sur le navire MN Toucan le 29 septembre.

En apprenant que la précieuse cargaison avait quitté le port de Fos-sur-Mer, proche de Marseille, Paul Blythe, responsable du programme Meteosat de l’ESA, avait dit en plaisantant : « J’espère qu’ils savent où se trouve Kourou! ».

Avant de poursuivre : « Quelqu’un a vérifié les prévisions météorologiques pour la traversée et est-ce que quelqu’un a vu Raffa (le responsable de l’assemblage, de l’intégration et des tests de MTG-I1) descendre du bateau ? ».

Nous avons par la suite été rassurés en sachant qu’il ne s’est pas caché et qu’il s’envolera bientôt pour Kourou avec l’équipe préparatoire de la campagne de lancement pour retrouver cette expédition spéciale à destination.

L’envoi a marqué la fin d’une intense période de préparation dans les installations de Thales Alenia Space à Cannes où MTG-I1 avait été soumis aux derniers tests, au processus d’intégration et aux procédures de verrouillage des parties du satellite qui seront déployées une fois qu’il sera dans l’espace, telles que le panneau solaire et diverses antennes.

MTG-I1 embarque deux instruments entièrement nouveaux qui fourniront des données de haute qualité pour améliorer les prévisions météorologiques : un radiomètre imageur combiné flexible ainsi que le premier imageur détecteur d’éclairs d’Europe.

L’imageur combiné flexible bénéficie est doté de davantage de canaux spectraux. Il est capable de produire des images dans une résolution plus élevée par rapport à l’instrument actuel Spinning Enhanced Visible and Infrared (SEVIRI), le radiomètre imageur de Meteosat Deuxième Génération.

L’instrument détecteur d’éclairs offre une toute nouvelle capacité pour les satellites météorologiques européens. Il couvrira en permanence plus de 80 % du disque terrestre pour surveiller les décharges de foudre se produisant soit entre les nuages soit entre les nuages et le sol. Ce nouvel instrument permettra de détecter les tempêtes violentes à un stade précoce et sera donc essentiel pour émettre des alertes en temps opportun. Ses détecteurs sont si sensibles qu’ils pourront détecter des éclairs relativement faibles, même en plein jour.

MTG-I1 transporte également deux charges utiles de plus petite taille pour la collecte de données à partir de balises scientifiques à distance ainsi que pour la recherche et le sauvetage par détection de balises d’urgence.

L’un des derniers tests à Cannes concernait la complexe « plage de test d’antennes compactes » où une série de tests de compatibilité électromagnétique et de radiofréquences ont été effectués pour s’assurer qu’aucune partie du satellite ne perturbe ou ne dégrade une autre partie des instruments du satellite.

Paul Blythe a expliqué : « La protection de la bande ultra-haute fréquence hautement sensible du service de collecte de données (DCS) et des récepteurs d’instruments du système géostationnaire de recherche et de sauvetage (GEOSAR) a été une exigence particulière, qui a posé un défi majeur tout au long de la conception du satellite MTG-I1.

« Les principaux instruments de mesure du satellite sont l’imageur combiné flexible et le détecteur d’éclairs, mais le DCS collecte et relaie les données des bouées, des navires et des ballons, et le GEOSAR capte les signaux de détresse pour les services de secours.

« Dans le but de s’assurer que le récepteur satellite est en mesure de détecter les minuscules signaux envoyés par les balises de recherche et de sauvetage, les ‘émissions’ du satellite doivent être maintenues à un niveau très faible afin d’éviter de submerger les signaux de ces dispositifs de sauvetage.

« Depuis l’orbite géostationnaire, à près de 36 000 km au-dessus de la Terre, le satellite doit détecter les minuscules signaux de ces petites balises, d’une puissance généralement inférieure à celle d’une ampoule domestique. »

Les tests récents visaient également à démontrer la sensibilité du récepteur malgré tous les bruits de fond qui se produisent en salle blanche. Le résultat a été une configuration très complexe dans une chambre anéchoïque avec des cônes d’absorption qui avaient été spécialement conçus pour garantir que tous les signaux parasites dans la bande critique des ultra-hautes fréquences sont atténués, comme le montre la photographie ci-dessous.

Paul a ajouté : « Le test a été un succès total et nous sommes convaincus que MTG-I1 assurera la continuité de cet important service humanitaire actuellement assuré par les satellites Meteosat Seconde Génération ».

En parallèle, le processus d’examen rigoureux pour s’assurer que le satellite est prêt à être lancé est en cours depuis début juillet. Celui-ci s’est conclu par la réunion formelle du comité d’examen des qualifications et de l’acceptation ainsi que la déclaration que l’expédition vers Kourou pouvait avoir lieu.

MTG-I1 en Guyane

Suite à son arrivée en Guyane, MTG-I1 a été acheminé vers le Port spatial de l’Europe où il sera préparé pour la rencontre avec son lanceur, une Ariane 5, dont le décollage est prévu en décembre.