L’ESA et Way4Space signent une convention de partenariat pour marquer leur intérêt commun sur l’économie circulaire

L’Agence spatiale européenne et les pays membres contributeurs au programme international de Station spatiale (ISS) sont confrontés à la question du maintien en vie et en bonne santé des astronautes à bord de l’ISS à 400km d’altitude dans le vide orbital où la seule ressource externe est l’énergie solaire. Au fil des ans, une véritable science s’est développée, appelée ECLS pour Environment Control and Life Support. Il s’agit de contrôler en permanence dans un milieu clos, la température, l’hygrométrie mais aussi la qualité de l’air respiré, et donc de capturer le dioxyde de carbone rejeté par la respiration, le retraiter et de même, pour tous les déchets ultimes, y compris l’urine dont on recycle l’eau. La Station est un laboratoire de recyclage très avancé, avec un apport externe en avitaillement assez limité. Demain il faudra aller encore plus loin si l’exploration spatiale, vers la Lune et au-delà se développe, comme générer ses propres ressources en nourriture.

Le programme MELiSSA pour Micro-Ecological Life Support Systems Alternative de l’Agence est né très tôt de la conviction que les technologies développées pour l’ECLS sont transposables sur Terre. Aujourd’hui, une partie des activités de ce programme est abrité dans une fondation et plusieurs startups ont vu le jour qui promeuvent des technologies d’origine spatiale pour des applications terrestres. On citera les fermes à spiruline qui piègent le carbone, rejettent de l’oxygène et forment un complément alimentaire riche en protéine. Le recyclage des boues dans les stations d’épuration de l’eau pourrait également être entrepris grâce à des solutions d’extraction d’ammoniac mis au point pour la Station. D’une manière générale, des solutions de filtration avancées pourraient aider à maintenir sur Terre la ressource en eau qui est une question cruciale pour notre avenir.

 La recherche de solutions et leur mise en place à un niveau régional, avant d’envisager des expériences à plus large échelle est un axe de développement sur lequel Way4Space peut contribuer à l’échelle de la Région Nouvelle-Aquitaine ou d’une grande métropole comme celle de Bordeaux, qui font partie des membres fondateurs du think tank Way4Space. D’autre part les domaines de recherche, notamment en agro- et bio-technologies sont immenses et le lien avec le riche tissu académique néo-aquitain pourra être activé. Enfin ce partenariat a aussi un volet de diffusion de l’information vers un public plus large sur l’intérêt de la recherche spatiale et ses possibles applications sur Terre, sur lequel l’ESA et Way4Space pourront coordonner leurs efforts.

Un partenariat entre l’ESA et WAY4SPACE qui fait sens

Parmi les engagements mutuels de la convention : soutenir la diffusion des connaissances et la création de nouveaux matériels pédagogiques pour les étudiants, les universitaires et les jeunes professionnels ; promouvoir la recherche, l'innovation et le codéveloppement sur des sujets d'intérêt commun (domaine des technologies profondes, applications et production de ressources) ; échanger sur les solutions, outils et/ou savoir-faire existants qui pourraient soutenir le développement vert de la région Nouvelle-Aquitaine et les besoins de la communauté de l'économie circulaire ; identifier les cas d'utilisation locale des expériences d'économie circulaire qui pourraient bénéficier de solutions spatiales.

 La recherche de solutions et leur mise en place est un axe de développement sur lequel Way4Space peut contribuer à l’échelle de la Région Nouvelle-Aquitaine ou d’une grande métropole comme celle de Bordeaux (entités membres fondateurs du think tank Way4Space). Par ailleurs, les domaines de la recherche, notamment en agro et biotechnologies, étant très larges, les passerelles avec le riche tissu académique néo-aquitain doivent être renforcées. Quant à la diffusion de l’information vers un public plus large sur l’intérêt de la recherche spatiale et ses possibles applications sur Terre, les efforts coordonnés de l’ESA et de Way4Space seront des plus utiles.

Géraldine Naja a affirmé que « Les missions habitées nécessitent des ressources importantes en eau, oxygène, matériaux et nourriture. Depuis 30 ans, via le projet MELiSSA, l'Agence Spatiale Européenne (ESA) développe l'exemple le plus ultime d'économie circulaire en permettant de produire certaines de ces ressources à partir des déchets de la mission. Le projet MELiSSA est un projet unique au monde intégrant parfaitement les valeurs européennes de protection de l’environnement et d'éducation. L'accord signé entre l'ESA et la région Nouvelle Aquitaine est très important dans la valorisation terrestre du savoir-faire spatial, et nous permettra aussi de progresser sur les performances et la robustesse de nos technologies. »

 « L’économie circulaire est l’une de nos priorités politiques et économiques. C’est un levier essentiel pour faire face à la raréfaction des ressources sur la Terre et aux impacts du réchauffement climatique, mais aussi pour reconquérir de la souveraineté industrielle. C’est une démarche globale, qui commence par l’éco-conception, concevoir dès le départ les produits avec une exigence de sobriété énergétique et en anticipant la manière de les réparer et de les recycler en fin de vie. Les stations spatiales sont de formidables laboratoires d’économie circulaire. Il faut faire avec ce que l’on a, se maintenir en vie en utilisant le moins possible de ressources, recycler tout ce qui peut l’être, y compris nos propres rejets. Demain, l’homme reviendra sur la Lune, d’autres défis se poseront, notamment l’utilisation des ressources sur place et la production d’oxygène. Nous avons beaucoup à apprendre de l’exploration spatiale pour trouver des solutions à nos défis sur Terre. L’économie circulaire est un pilier de notre politique sur ce mandat, où nous nous sommes fixés l’objectif de devenir la première région éco-responsable de France » a confirmé Alain Rousset, président de Way4Space.