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Les premiers pas d'EDRS-A

15/04/2016 727 views 2 likes
ESA / Space in Member States / Belgium - Français

EDRS-A, le satellite pionnier européen des autoroutes des données spatiales ("SpaceDataHighway") est en orbite depuis un mois et les tests se déroulent comme prévu. Toute l'équipe basée à Redu en Belgique s'apprête à le voir entrer en service opérationnel et le prépare activement pour sa première connexion laser avec les satellites Sentinel du programme Copernicus.

Le nœud EDRS-A du système européen de satellites de relai de données a été lancé le 29 janvier en tant que charge utile auxiliaire à bord du satellite Eutelsat-9B de l'opérateur Eutelsat. En tant que première pierre du réseau SpaceDataHighway, il est crucial que la charge utile soit parfaitement apte à fonctionner.

Les opérations de test ont commencé deux semaines après le lancement du satellite Eutelsat, alors que ce dernier était encore en route vers sa position finale à 9° E, au-dessus de l'Europe.

Ground control to EDRS-A

Les tests sont réalisés actuellement via un réseau pan-européen de stations sol et de centres de contrôle opérés par les différents partenaires. La société belge Redu Space Services (RSS) joue un rôle de premier plan au sein de ce réseau.

RSS effectue la plupart des tests de la charge utile EDRS-A depuis le centre ESA de Redu en Belgique, en coordination avec le centre des opérations de l'agence spatiale allemande (DLR), basé à Oberpfaffenhofen, en Bavière, et le centre de contrôle des satellites d'Eutelsat à Rambouillet, en France. Airbus Defence and Space conserve la responsabilité globale en tant que maître d'œuvre du partenariat EDRS.

EDRS-A est équipé de deux antennes. L'une est de grande taille et fixe, et sert à envoyer des données vers la Terre en utilisant la bande de fréquence Ka. L'autre est plus petite et est mobile. Cette dernière antenne aura quant à elle pour mission de se verrouiller sur des engins en orbite basse, telle la station spatiale internationale (ISS).

Drapeaux à Redu
Drapeaux à Redu

Comme le fait remarquer Khalil Kably, le procurement manager EDRS-A au sein de l'ESA : "Un lancement met à rude épreuve des technologies complexes et sophistiquées telles que celles présentes sur EDRS. Les équipements sont amenés à subir des contraintes très violentes, tant en matière de vibrations que du point de vue acoustique. La mission actuellement dévolue au centre de Redu est de s'assurer que la puissance électrique de la charge utile est bien celle attendue et que les antennes sont toujours fonctionnelles à l'issue des essais".

Pour ce faire, les équipes de Redu comparent la force des faisceaux montant et descendant d'EDRS-A avec les performances de la charge utile lorsqu'elle était encore au sol. La couverture des antennes a également été déterminée afin de la comparer aves les modèles prévisionnels.

Redu : connecter l'Europe avec l'espace

Le centre ESA de Redu – qui a été formellement reconnu comme "infrastructure critique" par la Belgique et par l'ESA en 2014 – a pour mission de suivre les premiers pas de certains des projets les plus ambitieux de l'Agence.

C'est ainsi que chacun des satellites de Galileo, le programme phare de la Commission européenne en matière de navigation, a été testé à Redu après son lancement. Le centre continue également à assurer le contrôle des trois satellites de l'ESA de type Proba. Au fil des ans, Redu a ainsi été d'une façon ou d'une autre en liaison avec tous les opérateurs européens de satellites.

Pour Magali Vaissière, la directrice des télécommunications à l'ESA, "Redu dispose d'une longue expérience dans le domaine des tests en orbite, ce qui explique pourquoi le centre a été choisi comme "back-up" du centre des opérations de la mission EDRS. Redu continue se construire une expertise qui lui assurera un rôle prometteur en tant que plateforme de l'Europe pour les activités liées au segment sol".

Redu a pu suivre les progrès réalisé par EDRS-A grâce à sa nouvelle antenne en bande Ka, l'une des plus de trente antennes qui ont été construites dans les dix dernières années pour faire du site un centre d'opérations de classe mondiale.

Relier les Sentinels

EDRS-A
EDRS-A

Avant qu'EDRS-A n'établisse des liaisons de test avec Sentinel-1A et Sentinel-2A, la charge utile doit d'abord s'assurer de la précision de son laser en réalisant pour ce faire un contact avec une station sol de l'ESA située dans les îles Canaries.

Ce "test d'illumination" doit démontrer que le terminal est capable d'accrocher une cible éloignée de plus de 36.000 km, une prouesse qui deviendra une routine une fois qu'il débutera ses opérations en juin.

Pendant que les Sentinels orbiteront autour de la Terre, le laser d'EDRS-A localisera et "accrochera" les terminaux partenaires à bord de ceux-ci. Les Sentinels enverront alors les données qu'ils ont recueillies à l'aide d'un laser. La charge utile en bande Ka d'EDRS-A acheminera alors ces données vers l'Europe, où le centre de contrôle de mission d'Ottobrunn mesurera la durée de la connexion et la vitesse de la transmission de données. Le centre comparera les résultats avec ceux d'un terminal similaire à bord d'Alphasat, ainsi qu'avec les données transmises par la liaison descendante entre les Sentinels et leur propre réseau de stations sol.

Les tests de connexion entre les satellites sont cruciaux car ils permettront de vérifier le bon état de la charge utile ainsi que d'établir les standards pour toutes les futures liaisons.

Magali Vaissière conclut donc :" EDRS est le programme de télécommunications satellitaires le plus ambitieux jamais réalisés dans le cadre d'un partenariat de l'ESA avec le secteur spatial européen. Il embarque les technologies de communications les plus sophistiquées au monde. Nous sommes impatients de le voir complètement opérationnel cet été, ce qui marquera l'ouverture d'un nouveau chapitre dans l'histoire des télécommunications mondiales".

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